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Crise au Mali - La paix des braves se dessine [07-08/2013]

Les protagonistes de la crise malienne, surtout les groupes armés qui occupaient Kidal et le pouvoir de Bamako, ont signé à Ouagadougou le 4 juin dernier un accord intérimaire de paix en vue de pouvoir poser les jalons pour aller à l’élection présidentielle du 29 juillet prochain.

Allègrement, malgré quelques soubresauts militaires çà et là, la paix des braves se dessine au Mali. Il est clair que l’élection présidentielle fixée pour le 28 juillet 2013 est dans la ligne de mire de tous les observateurs de la scène politique sous-régionale et internationale. En effet, après la guerre, il faut faire la paix. La paix au Mali passe inéluctablement par des sacrifices en vue de redonner à la sous-région ouest-africaine la stabilité tant désirée et recherchée. Cette sous-région mise à mal par de multiples conflits depuis deux décennies mérite de souffler en vue d’enclencher son développement. On se rappelle la guerre au Libéria qui a fait des milliers de victimes et des centaines de milliers de déplacés. Jusqu’à ce jour, Monrovia panse encore ses plaies. On se rappelle encore la crise politico-militaire qui a secoué la Côte d’Ivoire après le 19 septembre 2002. Cet eldorado économique essaie de retrouver son lustre d’antan au prix de mille et un sacrifices. On observe avec amertume les soubresauts des manifestants dans les rues de Lomé au Togo depuis quelques mois déjà. On se rappelle encore et… encore de ces conflits, de ces guerres, de ces tribulations qui endeuillent les populations africaines, mettant à mal l’économie des nations et ternissant l’avenir de la jeunesse. La crise malienne a incontestablement eu des impacts tant positifs que négatifs sur certaines zones sous-régionales. Il faut le reconnaître, autant cette crise a meurtri des cœurs, autant elle a contribué à booster l’économie et le commerce dans certaines zones frontalières. C’est la triste réalité du dualisme entre le malheur et le bonheur, la douleur et la joie. Cependant, il y a lieu de se faire à l’idée qu’aucune nation, aucun peuple ne peut prospérer sans le soutien des autres. Le monde est un tout. Le développement aussi. Et, ce développement, cette paix ne vont pas sans l’apport des autres, sans l’appui des différents États impliqués dans la résolution de la crise malienne. Les bailleurs de fonds internationaux ont mis la main à la poche pour débloquer 3 milliards d’euros en vue de reconstruire le pays.

Faire primer la raison

Le médiateur sous-régional désigné par la CEDEAO, Blaise Compaoré, a repris son bâton de pèlerin. Cette fois, il a ramené à la raison les frères maliens du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA) ainsi que les autorités de Bamako afin qu’ils acceptent de «déposer les armes en vue de permettre l’organisation d’élections libres et transparentes» à Kidal et partant, dans tout le Mali. D’ores et déjà, en signant l’Accord intérimaire de Ouagadougou, les mouvements du Nord ouvrent une porte de sortie vers un accord définitif après l’élection présidentielle de juillet prochain. Cet accord intérimaire tant recherché par le gouvernement de Bamako qui en a fait la proposition au médiateur Blaise Compaoré sonne comme le début d’une sortie véritable de crise au Mali. Ne l’oublions pas, si la case de ton voisin brûle, dépêche-toi de l’aider à éteindre, sinon le feu risque de se propager à ta case. La paix au Mali soulagera des milliers de populations car, comme le disait le Dr Arsène Bongnessan Yé, homme politique burkinabé, «le prix de la démocratie est moins cher que celui de l’État d’exception». Comme quoi, la paix nourrit, le trouble consume. Après près d’une année de guerre «bête», les Maliens doivent enfin comprendre et vivre dans cette paix qui transforme leurs cauchemars en un hymne de joie. Chaque Malien doit regarder désormais son frère comme un ami. Car, de cette paix dans ce pays dépendra la stabilité de la sous-région. C’est une grande responsabilité et le monde entier a les yeux tournés vers ceux qui doivent écrire une nouvelle page de l’histoire du pays de Soundjata Kéïta. Ils n’ont pas droit à l’erreur. Ils n’ont pas le droit de décevoir leur peuple et la sous-région ouest-africaine.

Source : http://www.lenouvelafrique.net/pg.php?id_news=988