Elle a pour nom de scène «Ysiss». Elle a pour nom de code : 7-1-9-1-1. La danse n’a pas de secret pour elle. Hende Haegele, d’origine marocaine a embrassé ce corps de métier depuis l’âge de 5 ans. Dans cet entretien, elle nous livre ses attentes, ses qualités, ses joies et ses ambitions pour devenir une danseuse hors pair.
Isis ou Ysiss? Isis est le nom grec de la déesse protectrice et salvatrice de la mythologie égyptienne. Son nom en hiéroglyphes veut dire «le siège». Isis est la Grande Déesse par Excellence. Ysiss est une Grande Danseuse par Excellence… Le temps est arrivé pour elle de prendre ou reprendre son Siège pour ne pas dire son Trône ici-bas!!!
Le nouvel Afrique (LNA) : De quelle origine êtes-vous ?
Hende HAEGELE (HH) : Je suis d'origine marocaine.
LNA : Vous êtes une professionnelle de la danse orientale. A quel âge avez-vous commencé à pratiquer votre art ?
HH : J'ai commencé à pratiquer la danse à l'âge de 5 ans.
LNA : Votre nom de scène est "YSISS". Une légende dit que la déesse Isis reviendra sur terre pour reprendre son trône et élever la femme au rang de FEMME pour quelle soit à sa juste place et guide l'humanité. La légende dit aussi qu'elle s'exprimera par l'art symbolique de la danse. Qui êtes-vous Isyss ou Isis ?
HH : Je suis avant tout et en toute simplicité Hende HAEGELE. Ysiss est mon nom de scène.
LNA : Quelle est l’origine du terme ‘danse orientale’ ?
HH : Certains l'appellent la danse du ventre, d'autres baladi ou Rack. Autant de noms pour parler d'une même danse. LNA : La danse orientale vient-elle d'une danse traditionnelle ou d'un pays ?
HH : Elle nous vient d'Egypte et sa transmission repose sur une tradition orale qui a traversé les siècles. Son origine est sacrée et liée aux rites et à la fertilité.
LNA : Suivant le pays et la région, comment définit-on la danse orientale ?
HH : Il y a le style populaire appelé baladi, un autre plus noble que l'on nomme sharqi, le saïdi etc. Elle nous vient d'Asie, de la Méditerranée et de l'Afrique du nord.
LNA : Quels sont les différents types de danse orientale ?
HH : Les styles baladi et saïdi, originaires du Moyen-Orient, sont des danses plutôt traditionnelles pratiquées à la fois par les hommes et les femmes. Danse traditionnelle d'Egypte, le baladi est un véritable moyen d'expression. Le style sharqi est le plus pratiqué en Occident. Il est dansé principalement par les femmes. Le style tribal apparu très récemment provient des États-Unis et se danse sur une musique simple, folklorique.
LNA : Nous trouvons aussi la danse orientale au Maghreb. A-t-elle la même source ?
HH : La danse au Maghreb est un moment de partage, de célébration et de joie.
LNA : Que signifient les différents mouvements du corps et les pas ?
HH : La danse orientale égyptienne est basée sur des mouvements simples reliant les 4 éléments :
- L'air : mouvements du haut du corps, déplacements fluides.
- La terre : par un travail d'enracinement et le style baladi.
- L'eau : ou "danse du ventre", ses ondulations et réminiscences de la vie foetale.
- Le feu : flux et reflux de l'énergie vitale retrouvée grâce à l'énergie des ondulations et tremblements sur les rythmes magiques, variés et créatifs des percussions.
LNA : Comment êtes-vous arrivée à pratiquer cet art que l'on dit lié au corps cosmique et qui s'inscrit dans l'anatomie orientale du corps en tant que vie intérieure ? Et comment parvenez-vous à l'extérioriser en exprimant toute la structure de ces mouvements et gestes qui ne doivent faire qu'un pour être compris par tout un chacun ?
HH : La passion, Monsieur Hubert, la passion pour ne faire qu'un avec elle. Car la danse orientale interprète beaucoup de sensations qui peuvent être totalement opposées : la joie et la haine, l'amusement et le dégoût, la force et la faiblesse… Tant de visages à refléter, car tout simplement elle représente le mystère.
LNA : Sur un plan plus humain, la danse orientale est une forme d'expression à la gloire de la Femme. Pour que la magie puisse opérer, il faut que l'ondulation des mouvements s'élève au dessus du mental et fasse place à l'intuition pour être en symbiose avec la sphère musicale cosmique et rayonner la loi architecturale du nombre d'or. Pensez-vous avoir atteint ce degré de perfection dans votre art pour rayonner cette loi architecturale du nombre d'or tel Hiram l'architecte du temple de Salomon ?
HH : Je ne me suis pas posé cette question. Mais je sais que la danse orientale est bien plus qu'une simple danse du ventre. Elle est avant tout l'héritage de plusieurs siècles d'histoire et bien sûr l'expression de l'éternel féminin. La Femme n'est-t-elle pas la symbolique vivante du nombre d'or ?
LNA : En Occident, la danse orientale est communément appelée "la danse du ventre". Ce terme a été créé au temps de la colonisation par les Français. Il se rapporte au physique, à l'érotisme, à la sexualité. Le temps n'est-il pas venu de dire au commun des mortels que la danse orientale est avant tout mystique et aussi une forme d'expression corporelle pour atteindre l'harmonie du corps et de l'esprit ?
HH : Je ne me permettrais pas de donner des leçons à qui que ce soit. Mais, j'ai une phrase qui pour moi lie l'harmonie du corps et de l'esprit. Il s'agit de "JE SUIS"…
LNA : L'Occident est porté sur le physique et l'aspect extérieur. L'Orient se base avant tout sur la symbolique liée à l'esprit… Pensez-vous, Ysiss, que le mariage des deux cultures puisse être bénéfique pour que la pensée humaine puisse aller dans la même direction et trouver l'harmonie du cœur sur terre ?
HH : La danse orientale, comme toutes les danses, est le langage du cœur. Le corps en est son expression. Alors pour répondre à votre question, je dis que le mariage de l'Occident et de l'Orient par le cœur ne peut être que bénéfique pour le bien de tous.
LNA : Pouvez vous nous dire quels sont les bienfaits que l'on ressent en pratiquant la danse orientale ?
HH : La danse orientale peut aider à installer plus d'harmonie dans sa vie privée et intime, à enlever la nervosité et la tension de ses relations avec les autres. La danse orientale, en tant que phénomène de la vie humaine, se pose sur la frontière des sphères spirituelle et corporelle : à travers la danse on exprime ses émotions, ses pensées… Depuis la nuit des temps, la danse orientale porte en elle un sens, parfois assez complexe. Depuis quelque temps, la danse orientale sert de moyen de psychodiagnostic et de psychothérapie : elle peut aider un patient à exprimer avec l'aide de son corps tout ce qu'il ne peut pas dire oralement pour une raison ou pour une autre. La danse orientale aide à établir un meilleur contrôle sur son corps, à le comprendre. Cela implique aussi la compréhension de son monde intérieur et de son vrai "soi".
LNA : Avez-vous l'ambition de devenir la plus grande "Star" marocaine de danse orientale ?
HH : Mon ambition est avant tout de vivre de ma passion. Depuis ma plus tendre enfance, je ne rêve que de cela et aujourd'hui, ce rêve est devenu réalité. En outre, la danse orientale m'apporte un épanouissement total sur tous les plans.
LNA : Quels sont les conseils que vous donneriez à celles ou ceux qui veulent entreprendre ce long chemin semé d'embûches, de pièges et d'épreuves mais oh combien salutaire, pour atteindre un épanouissement en tant qu'Être ?
HH : N'arrêtez jamais d'apprendre. Prenez plaisir de votre performance, ne la laissez pas devenir une hâblerie. Vous êtes une artiste, mettez de l'âme dans votre danse, les gens le verront et apprécieront encore plus votre spectacle.
LNA : Mademoiselle Ysiss, le chiffre 8 vous l'écrivez à la verticale ou à l'horizontale ?
HH : L'horizontale (éclat de rire)…
CONTACT :
HENDE HAEGELE : Nom de scène YSISS
Tél. : 00 33 (0) 6 62 34 69 22