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Vers un changement dans les habitudes [01/2013]

Historiquement, l’Afrique est la mère première. Elle a fécondé le monde au vu de son passé flamboyant de l’Égypte antique et des anciens empires défaits. Ce rayonnement lui donne la palme d’or d’un contient majeur. Le premier homme est né dans ses terres millénaires. Les connaissances, les savoirs et les richesses matérielles, voire spirituelles, dérivent de la vallée des rois où les anciens ont laissé à la postérité leur legs lointain.

Le passé florissant

L'Afrique d’aujourd’hui est loin de cette historicité lumineuse qui a fait d’elle le continent phare où les autres se sont inspirés et ont puisé les ressources pour forger leur vie et leur destin. L’image d’hier s’est effacée et une autre, moins reluisante, s’est imposée à l’ombre des rêves de conquête et de domination. Une phase néfaste s’est passée où la figure déchirée de la mère africaine a affiché au monde un spectacle de désolation, de famine et de pauvreté. Un cortège de maladie généré par une crise monstrueuse et élargi par une effroyable misère. Ce misérabilisme social encercle l’Afrique malade de sa propre politique, de ses politiques et de l’outrancière dominance de l’étranger érigé en maitre envahissant.

Hormis ce paysage sombre, les défenseurs hardis prônent un présent rayonnant et posent indubitablement un regard positif sur l’Afrique d’aujourd’hui et celle qui vient. Un courant modèle s’arc-boute sur l’idée d’un continent émergent. Ces enfants de la Patrie unique. Celle de l’Afrique Une. Ils pensent meilleur pour rendre meilleure l’Afrique. Ces partisans de l’unité africaine s’évertuent à servir un continent sorti de l’ornière de complexités et de peurs cellulaires pour asseoir un modèle propre issu de sa vision singulière. C’est le refus délibéré de la torpeur spirituelle et morale que ces âmes de la liberté et de la paix vantent inlassablement pour donner au continent noir l’image qu’on attend d'elle. Celle d’une Afrique non souffrante, mais belle, souriante et enivrée d’idéal.

Au visage agréable d’une belle Afrique que les nouveaux esprits africains incarnent dans la marche vers ce radieux sentier de croissance et de développement durable, il faut vanter au préalable leur dessein sociétal positif et constructif. C’est sur ce socle de l’édification d’une nouvelle société africaine arrimée sur les terreaux fertiles de valeurs pérennes, qui ont jadis consolidé et raffermi les liens séculaires entre les peuples de différents États, que ces penseurs contemporains diffusent le paysage scintillant de l’Afrique ignorée et occultée pour le donner au reste du monde. Ce courant africain révolutionnaire envahit littéralement les médias, la presse, les universités et les écoles de pensée. Dans ces multiples lieux de réflexions, de débats où il prospère et bouscule les normes, cette élite enterre la pensée envahissante et intègre dans son bréviaire l’unique message de l’Afrique nouvelle. Changée heureuse. Ces ilots de conception habitent le continent. Ils sont relayés par la diaspora africaine qui vient étayer, alimenter et enrichir ce mouvement d’un genre nouveau. Avec cette philosophie novatrice, le mot d’ordre est de communiquer et de parler positif. De véhiculer des nouvelles et informations positives avec comme fer de lance : porter en soi l’Afrique profonde en propageant des images non négatives. C’est le rejet de cette absolue négativité qui est le germe initial de cette nouvelle philosophie africaine pilotée par l’élite éclairée.

Ces nouveaux intellectuels africains sont bercés par les versets des ainés imbus des idéaux d’unité et sont plongés dans les litanies des démocraties pluralistes. C’est la marche vers le village monde africain que ces nouveaux penseurs amorcent sur les thèmes affirmés du mondialisme positif et de l’humanisme intégral africain. Ils préconisent l’investissement humain dans le processus du développement et le maintien des valeurs cardinales pour bâtir une Afrique Une.

Investir dans la personne humaine

Les tenants de l’approche constructive de la société positive africaine professent à l’échelle continentale la prééminence du rôle de l’homme dans l’investissement de ce vaste sentier de développement. L’idée motrice et communément admise est celle qui accorde le rôle prépondérant à chaque individu dans l’élaboration et la réussite du projet sociétal commun. L’investissement humain devient leitmotiv pour inciter l’économique, le social, le culturel, le sportif et le politique à enclencher la machinerie de la croissance. Avec la nouvelle école de la Patrie unique, investir dans la personne humaine devient le seul moyen pour susciter la croissance auto-entretenue. Une condition sine qua non pour accroitre le développement tiré par le marché non orienté. «L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le Monde», dit Nelson Mandela. Privilégier l’homme sur le chemin de son développement, c’est donner au pays les chances de sa propre réussite. Car tout vient de l’homme pensant dans sa réflexion féconde d’ériger une société à l’image de ses propres pensées. Artisan de sa vie et de son destin, l’être éduqué s’élève et se cultive ; et construit son monde avec les rênes reçus en partage. C’est le couple éducation et formation que ces héritiers mettent en avant pour construire un nouveau village africain. Ce monde Un où tous les peuples unis se donneront la main d’un indissoluble lien d’amour, de solidarité et de fraternité.

Les valeurs pérennes

Au demeurant, le courant nouveau renouvelle les principes d’hier que les anciens ont mis sur pied pour édifier les pyramides communes. Au sommet de ces pyramides où l’Afrique jadis glorieuse était dans la plénitude intérieure. Cet ineffable bonheur que ces partisans férus de démocratie et de liberté conseillent vivement pour faire naitre dans la tête des autres un regard positif sur l’Afrique. Cette figure africaine gagnante, constructive et exemplaire. A l’intérieur des États où règnent la paix, l’unité, l’entente et la concorde nationale : Le Nouvel Afrique.

C’est ce fameux et radieux village global que les enfants de l’unité entre les peuples professent à travers les vertus d’amour, de solidarité, de partage et de fraternité. Pour donner une nouvelle coloration à l’Afrique patraque. Héritiers présomptifs, ces gardiens des valeurs anciennes veulent garder des liens séculaires. Ces racines qui fondent toute la richesse et la gloire de l’Afrique d’alors. C’est sur ce miroir éclairant qu’ils veulent contempler pour comprendre l’histoire des ancêtres et pour jeter les bases d’une ère nouvelle de l’Afrique qui vient.

L’Afrique en crise est en proie à des guerres intestines. Elle s’est détachée de ses valeurs intrinsèques qui ont longtemps jalonné ses années de prospérité. Elle a besoin indubitablement de ses flammes lumineuses pour sortir de ce labyrinthe assombrissant. Le Nouvel Afrique impose des voies anciennes et des voix nouvelles pour élaguer sur son chemin les impérities et vicissitudes du passé. Ces atermoiements et hésitations qui ont culbuté le continent dans le gouffre meurtrier de divisions, de l’inertie et de la mollesse. La sortie de crise passe sous le pont des valeurs pérennes où coulent les eaux sereines de l’Afrique Unie.

En conclusion

Ces nouvelles élites sont pour l’invention et l’innovation. Elles sont animées par un rêve irénique fondé sur la redéfinition inéluctable des politiques ou stratégies manquées et échouées. Ces âmes nouvelles sont obnubilées par le spectre du changement. Avec le regard non critique sur l’Afrique en devenir, elles fredonnent l’air du changement et affirment hautement : «le changement, c’est maintenant». Un ardent désir d’avenir que ces enfants de la rupture s’attèlent à cultiver pour une Afrique forte, riche et conquérante. C’est de cette trilogie déterminante que l’élite actuelle caresse l’espoir et rejette par-dessus bord le désespoir obsédant d’hier.

Source : http://www.lenouvelafrique.net/pg.php?id_news=877