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Awa Séne Sarr, lauréate du prix de l’Action Féminine 2012 - «L’Union des Femmes Africaines m’a fait un grand honneur» [12/2012]

Dans le cadre de la journée de la Femme Africaine, célébrée ce 20 octobre 2012 à Bruxelles, la sénégalaise Awa Séne Sarr, actrice comédienne, a reçu le prix de l’action féminine 2012 de l’Union des Femmes Africaines de Belgique (UFA). Une récompense qui vient consacrer une grande carrière dans l’art (théâtre, cinéma, poésie etc) au Sénégal, en Afrique, en Belgique et partout dans le monde. Entretien….

Le Nouvel Afrique (LNA) : Présentez-vous à nos lecteurs ?

Awa Séne Sarr (A.S.S) : Mon nom est Awa Sene Sarr. Je suis comédienne diplômée du Conservatoire de musique, de danse et d’art dramatique de Dakar. Je voulais être avocate ce qui m’a amenée à m’inscrire en faculté de droit à l’Université de Dakar. Puis un jour, j’ai appris le concours d’entrée à l’Institut National des Arts du Sénégal, section art dramatique, alors je l’ai fait et réussi. Après une formation de quatre années, je suis sortie majore de la promotion en 1981.

J’intègre rapidement la troupe nationale dramatique de la Compagnie du Théâtre National Daniel Sorano du Sénégal comme comédienne-pensionnaire où j’ai travaillé jusqu’à 2004, date de mon installation en Belgique.

LNA : Déclinez-nous votre parcours professionnel dans le monde de l’art ?

A.S.S : Au sein de la Compagnie du Théâtre National Daniel Sorano, j’ai joué dans plus d’une trentaine de pièces, allant de textes d’auteurs dramatiques africains d’expression française au répertoire classique : Molière, Shakespeare, Claudel etc. J’ai participé à de merveilleux projets théâtraux internationaux, ce qui m’a permis dès mes débuts de participer aux festivals d’Avignon, de Pezenas, de Carthage, de Limoges, mais également aux grandes rencontres organisées autour du Théâtre en Afrique :

- Les rencontres théâtrales internationales du Cameroun (RETIC)
- Le Marché des Arts du Spectacle Africain (MASA)
- Le FITHEB (Festival International du Théâtre au Benin) etc.

Mon parcours m’a amenée vers le cinéma où j’ai participé en qualité de comédienne à des films et travaillé avec des réalisateurs africains et pas des moindres : Ousmane Sembene, Henry Duparc, Ousmane William Mbaye…

Depuis 2004, je continue mon parcours dans l’Art à Bruxelles et un peu à Paris. J’apprends énormément des autres, la courtoisie et l’humilité des gens me touchent ici. J’ai rencontré dans ce pays des personnes merveilleuses.

LNA : Vous venez de recevoir le prix de la Femme Africaine de l’UFA, quels sont vos sentiments ?

A.S.S : Je suis contente, émue et très honorée à la fois. Je suis venue pour recevoir un prix et je rentre avec deux distinctions : Prix UFA 2012 de l’Action Féminine et prix UFA de la Ville de Bruxelles.
En m’octroyant ces distinctions, l’Union des Femmes Africaines me fait un grand honneur, et elle le fait de manière générale à l’expression culturelle, au théâtre, au cinéma africain et à l’importance de l’art dans le monde qui est le nôtre

LNA : Quelle est aujourd’hui votre vision sur la femme africaine, celle de la diaspora et celle qui vit en Afrique ?

A.S.S : Je voudrais souligner combien l’action des femmes est essentielle. Aujourd’hui c’est l’importance de cette action qu’il faut mettre en évidence. Toutes les études, notamment celles menées par les Nations Unies montrent l’importance de l’Éducation des Femmes dans les perspectives de développement. Il ne s’agit pas que d’une question d’égalité des sexes. Il s’agit d’assurer pour l’Afrique, pour tous les pays en développement, l’apport de la moitié de l’humanité. La comédienne que je suis considère également qu’il n’y a pas d’éducation sans qu’une part indispensable ne soit consacrée à la Culture. La culture permet de ne pas ramener l’éducation aux seuls besoins d’une production de biens et de services, mais lui donne deux dimensions supplémentaires indispensables : tout d’abord de ce qui relève du beau, de l’art, de la création, éléments indispensables à la santé mentale de la société et des humains pris individuellement. Mais ensuite rappeler que la culture trouve son sens en ceci qu’elle aide à comprendre le monde et la place que l’on occupe dans la société.

LNA : Quel est votre dernier mot ?

A.S.S : Je remercie Le Nouvel Afrique de me permettre de donner mes impressions à travers cette interview. Merci à vous aussi.

Awa Sene Sarr
0472 84 75 41
awasenesarr@live.be
awasene@voila.fr
www.awasenesarr.be

Source : http://www.lenouvelafrique.net/pg.php?id_news=851