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Faire de l’Afrique, une terre verte [09/2012]

Le combat des africains est de faire en sorte que l’Afrique devienne une immense forêt. Dans la détresse de la nature, un élément vital redonne la vie : l’arbre. En Afrique, planter un arbre est une source indéniable de richesse. Richesse spirituelle, richesse faunique, héritage pour des générations. La tradition africaine, riche en diversité, considère l’arbre comme l’élément moteur de la croissance, de la prospérité, de la vie. Il en est l’existence même, celui qui fait germer le réel et l’imaginaire dans la propension à servir l’humanité par le respect et le désir de protéger l’environnement. Les bénéfices tirés de la plantation des arbres sont énormes et multiples. L’arbre lutte contre l’avancée du désert, il donne des fruits, il reverdit. Mieux, il prête son ombre à celui qui le lui demande. Les écosystèmes n’existent en général que par l’existence de cet élément. Le baobab, le chêne, les acacias, tous autant qu’ils sont, sont une aubaine pour la terre. La terre est en «extase » lorsque l’arbre y vit. L’arbre, c’est le médicament, le berceau de la vie, en un mot, comme en mille, la sève nourricière de l’environnement. Aujourd’hui, lorsqu’on parle de développement durable, de lutte contre les changements climatiques, aucune solution viable à ces problèmes ne peut se trouver en dehors du reboisement, de la reforestation. C’est grâce à la lutte contre la désertification, à la protection de l’environnement, que l’Afrique a bénéficié en 2004 de l’obtention du prix Nobel de la paix, décerné à la Kenyane militante écologique Wangari Maathai. Cette militante a fait de la lutte pour la protection de l’environnement son cheval de bataille. Les bénéfices escomptés sont multiples. Comme le disait Al Gore dans «Sauver la planète terre» : «Le symbolisme et la valeur profonde de l’action de planter un arbre ont une signification universelle dans toutes les cultures et sociétés de la Terre. C’est aussi un moyen pour tout homme, femme et enfant de participer à un niveau individuel à la résolution de la crise environnementale». Cette signification universelle est la preuve que l’action de planter des arbres traverse les âges, les générations et est la quintessence du combat pour un monde plus vert. Dans les pays africains, chaque année, la période de la saison des pluies est la plus propice au reboisement. Avec l’installation de la saison pluvieuse, ce sont des millions d’arbres qui sont plantés à travers le continent. Des forêts ont eu la vie sauve grâce à ces actions salvatrices. Planter un arbre, c’est donner à la génération présente et à la génération future une raison d’exister, de profiter des fruits, non seulement de l’arbre mais aussi, de la croissance. Celui qui aura planté un arbre n’aura pas vécu inutilement, dit un proverbe béninois. Le sort de l’humanité dépend du sort des arbres. L’arbre, comme l’a reconnu Ole Danbolt Mjoes, Président du comité Nobel, contribue à la paix : «La paix dans le monde dépend de notre capacité à préserver notre environnement.» En effet, combien de conflits interethniques, combien de conflits territoriaux auraient pu être évités si l’on avait pris la peine de protéger l’environnement, de lui donner la plénitude de son caractère social dans la vie des communautés ? L’on oublie parfois que le simple geste de creuser le sol et d’y mettre une graine peut sauver une génération, peut faire triompher la lumière de l’obscurité. La munificence du fait de planter un arbre se trouve dans cette pensée de Saint Exupéry : «Asseyezvous sous un pommier en fleur ... et regardez bien pour moi autour de vous. Ça doit être vert et charmant et il y a de l’herbe… Le vert me manque, le vert est une nourriture morale, le vert entretient la douceur des manières et la quiétude de l’âme». Cette quiétude de l’âme, cette douceur des manières est la résultante de ce que l’humanité veut produire à travers les actions de reboisement.

Dans cette quête du beau, du vivable, La Fontaine doit inspirer les Africains dans la lutte pour une Afrique verte et verdoyante : «Travaillez, prenez de la peine, c’est le fonds qui manque le moins…»

Source : http://www.lenouvelafrique.net/pg.php?id_news=804