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Lux ou Luxe? (suite et fin) - Pour ou contre : le débat est lancé [11/2012]

Le dictionnaire le "Petit Robert" définit le luxe comme une "unité d'éclairement équivalente à l'éclairement d'une surface qui reçoit normalement et d'une manière uniforme un flux lumineux de un lumen par mètre carré. Ou encore "Luxe (lat. luxus), excès, d'où splendeur, faste. Mode de vie caractérisé par de grandes dépenses consacrées à l'acquisition de biens superflus, par goût de l'ostentation et du plus grand bien-être." Le Nouvel Afrique a voulu savoir ce qu’en pense des femmes triées sur le volet. Les dames, Bv Belle, maman au foyer, Carine Hutois, administrateur de «Evasions», une librairie de seconde main, Lisette Verstraeten, esthéticienne et, Silvia Pato Sambou, femme de ménage, donnent leur point de vue sur la question.

Bv Belle, Maman au foyer «Il faut rester actuel»

Entretien réalisé par Hilaire Hubert

Le nouvel Afrique (LNA) : Est-il décent ou pas d'investir beaucoup d'argent en voyageant en première classe, de payer des hôtels cinq étoiles ou des palaces quand, ailleurs, d'autres personnes n'ont pas le minimum vital pour manger et se loger?
Bv Belle (BVB) : Je dirais que, pour des hommes d'affaires qui travaillent dur et honnêtement, pour qui le temps est précieux ainsi que le sommeil, il n’y a pas de problème à ce qu'ils voyagent en première classe… Il est certain que beaucoup d'hommes, de femmes et d'enfants n'ont pas le minimum vital pour exister. Mais est-ce que abolir la première classe ou les hôtels cinq étoiles vont y changer quelque chose? Personnellement, j'ai déjà logé dans un hôtel cinq étoiles dans des pays où la pauvreté est un fait quotidien… Cela me pose moins de problèmes puisque l'hôtel procure un emploi à des hommes et femmes du village, de la région. J'ai plus de problèmes avec des pays où les femmes sont soumises aux hommes à cause de la religion !

LNA : Aujourd'hui, davantage de gens ont accès au luxe. Les changements ont débuté dans les années 1990. Les produits de luxe font désormais partie des habitudes de nombre de consommateurs et, plus la crise augmente, plus les moins-nantis, veulent acheter du luxe. Pourquoi, Mesdames?
BVB : Pour faire partie de ce club exclusif.

LNA : Le marché mondial du luxe pèse actuellement plus de 200 milliards d'euros. Il est toujours en augmentation. Cela prouve que de plus en plus d'individus adoptent cette façon de consommer décriée. Quelle explication pouvez-vous personnellement en donner?
BVB : C’est une consommation pour satisfaire ou combler les vides de leur existence. Je me répète, pour faire partie de ce club exclusif.

LNA : Selon vous, la mode est-elle une soif quotidienne de créativité ?
BVB : Est-ce une question d’exclusivité, de contrat négocié, de gros budgets, je ne pourrais vous répondre. Une grande machine, nommée marketing avec des noms comme Paris, ville éternelle, ville de l’amour, des noms comme par exemple Louis Vuitton, sacs, accessoires, vendus dans le monde… Et, comme la mode change rapidement, il faut rester « actuel » ou même devancer la mode, les tendances…

LNA : Etes-vous d’accord avec cette démarche d’expansion pour le luxe ?
BVB : Apparemment, cela a fait ses preuves donc effectivement pourquoi cela ne marcherait- il pas pour d’autres pays pour les produits de luxe. Et même des produits régionaux ?

LNA : Madame, trouvez-vous normal que certaines et certains s’accaparent le savoirfaire et le savoir-vivre pour terminer leur fin de mois ?
BVB : Pas vraiment non ! Mais, mais, mais… il y a toujours des exceptions… Et si ces gens-là étaient soutenus légalement ou fiscalement ou socialement…

LNA : Si un homme avec une volonté à toute épreuve a su se hisser jusqu’aux plus hautes marches de la réussite économique et est devenu un exemple pour beaucoup, pourquoi cela ne serait-il pas permis à d’autres ?
BVB : Et pourquoi pas à une femme ?

LNA : Merci, Mesdames, pour ce passionnant débat et bonne réussite à vos affaires…...

Les deux enjeux importants du luxe
Le luxe est confronté à deux enjeux très importants :
1. le maintien de l’emploi, de la formation, de la qualification des professionnels qui garantissent la haute qualité de la production avec la tradition, la créativité et la nouveauté des produits et services ;

2. la légation du savoir-faire qui est une garantie pour le maintien créatif du secteur sans oublier la protection juridique. Ces enjeux font que le secteur du luxe est fragile en raison de la technologie, du fait que le luxe se démocratise de plus en plus, ses contrefaçons et du non-respect de la propriété intellectuelle des artisans, créateurs, novateurs, entrepreneurs, visionnaires, financiers, leaders, bref tous ceux qui travaillent à la noblesse des matières et de la «luxury attitude» pour un savoir-vivre de l’Homme.


 

Carine Hutois, Administrateur de "Evasions" «Le vrai luxe, pour moi, doit rester rare»

Entretien réalisé par Hilaire Hubert

Le nouvel Afrique (LNA) : Est-il décent ou pas d'investir beaucoup d'argent en voyageant en première classe, de payer des hôtels 5 étoiles ou des palaces quand, ailleurs, d'autres personnes n'ont pas le minimum vital pour manger et se loger?
Carine HUTOIS (CH) : On peut vivre luxueusement tout en travaillant au mieux-être de la société. Parfois, ce luxe-là (voyager en première classe, choisir un très bon hôtel) permet de travailler en toute tranquillité et d'être plus efficace sans doute. A condition que cette façon de vivre ne prime pas sur les buts à atteindre dans chaque vie, serve un but plutôt que d'être un but en soi, ou permette de se faire plaisir aussi de temps à autre. J'aime par exemple les beaux hôtels design ou les anciennes demeures qui ont de la "classe" et qui ont été transformées en hôtels de luxe. Oui, cela me fait plaisir d'occuper quelquefois de très belles chambres, de profiter d'un service impeccable. C'est du luxe, j'aime ça, mais je ne voudrais pas passer mon temps à dépenser tout mon argent de cette façon. Le vrai luxe pour moi doit rester rare, recherché, et surtout faire plaisir.

LNA : Aujourd'hui, davantage de gens ont accès au luxe. Les changements ont débuté dans les années 1990. Les produits de luxe font désormais partie des habitudes de nombre de consommateurs et, plus la crise augmente, plus les moins-nantis, veulent acheter du luxe. Pourquoi?
CH : Comme je l'ai dit plus haut, pour rêver, pour fuir un quotidien monotone et difficile, pour faire partie un temps d'un "autre monde", celui où tout parait facile...

LNA : Le marché mondial du luxe pèse actuellement plus de 200 milliards d'euros. Il est toujours en augmentation. Cela prouve que de plus en plus d'individus adoptent cette façon de consommer décriée. Quelle explication pouvez-vous personnellement en donner?
CH : Je ne suis pas certaine que le nombre d'individus ayant adopté cette façon de consommer ait beaucoup augmenté, ou soit en augmentation constante. Je crois plutôt que les riches étant toujours plus riches consomment de plus en plus de cette façon. Les nouveaux venus dans la petite famille des très-nantis, ne font certainement pas le poids par rapport aux grandes et vieilles richesses s'accroissant sans cesse.

LNA : Selon vous, le bilan demeure t-il positif dans le monde du luxe ?
CH : Ne connaissant pas les chiffres, je ne peux que m'incliner et dire que oui, apparemment tout va bien… Mais, de tout temps, on a toujours beaucoup fait parler les chiffres. Où est la vérité là-dedans?

LNA : Pourquoi les autres pays ne font-ils pas comme la France? Créer une entité à part entière pour développer et exporter ce marché du luxe, étant donné que, chiffres à l'appui, il est prouvé qu'il rapporte et crée de l'emploi.
CH : Oui, évidemment, on reste rêveur devant ces chiffres. Et je suis persuadée que si ce n'est déjà fait, certains pays d'Asie, par exemple, pensent aujourd'hui à associer leurs entreprises de la même manière. Cela demande une analyse plus détaillée qui n'est peut-être pas le but de ce questionnaire…

LNA : êtes-vous d'accord avec cette démarche d'expansion du luxe?
CH : Nous vivons en pleine mondialisation à tous points de vue. Alors, oui, bien sûr, l'ouverture des portes du luxe au niveau européen ne peut qu'être favorable à une industrie qui doit sans doute faire face à de nouveaux concurrents. Le risque est d'y perdre un peu en traditions, en savoir-faire régionaux… L'avantage est d'être plus fort et plus puissant face à des concurrents qui apprennent vite, et qui " en veulent "!

LNA : Madame, trouvez-vous normal que certaines et certains s'accaparent le savoirfaire et le savoir-vivre pour boucler leurs fins de mois?
CH : Je n'aime ni les copies, ni les contrefaçons, ni le fait de s'approprier de manière indue ce qui n'est pas à moi, mais comment pourraiton empêcher certains de vouloir s'enrichir sans vergogne aux dépens des autres, et comment empêcher ceux qui rêvent sans avoir les moyens de réaliser leurs rêves d'accéder un jour d'une façon ou d'une autre à cette chimère qu'ils caressent avidement?

LNA : Selon vous, la mode est une soif quotidienne de créativité pour certains?
CH : A mon avis, cela est permis à d'autres, mais peut-être sous certaines conditions, comme justement de faire partie du sérail, d'être parrainés par ceux qui les ont précédés… Je crois que tout est possible à celui qui veut vraiment.
Adresse
SPRL librairie de seconde-main
Tel : 00 32 (0) 2 502.49.56
www.evasions-livres.eu


 

Lisette Verstraeten, Esthéticienne « Je pense que chaque personne a une vie à vivre »


Entretien réalisé par Hilaire Hubert

Le nouvel Afrique (LNA) : Est-il décent ou pas d'investir beaucoup d'argent en voyageant en première classe, de payer des hôtels 5 étoiles ou des palaces quand, ailleurs, d'autres personnes n'ont pas le minimum vital pour manger et se loger?
Lisette VERSTRAETEN (LV): Je pense que chaque personne a une vie à vivre. Comme dit le proverbe : "il vaut mieux être beau, riche, intelligent et en bonne santé", que…..

LNA : Aujourd'hui, davantage de gens ont accès au luxe. Les changements ont débuté dans les années 1990. Les produits de luxe font désormais partie des habitudes de nombre de consommateurs et, plus la crise augmente, plus les moins-nantis, veulent acheter du luxe. Pourquoi, Mesdames?
LV: Chaque être humain aime se valoriser. Il sort de son cocon du "ne pas avoir droit à…", il vit le moment présent.

LNA : Le marché mondial du luxe pèse actuellement plus de 200 milliards d'euros. Il est toujours en augmentation. Cela prouve que de plus en plus d'individus adoptent cette façon de consommer décriée. Quelle explication pouvez-vous personnellement en donner?
LV: Personnellement, je pense que les gens se donnent de plus en plus de joies dans leur vie.

LNA : Selon vous, la mode est une soif quotidienne de créativité ?
LV : Je ne suis pas très statistiques…..désolée…..

LNA : Pourquoi les autres pays ne font-ils pas comme la France? Créer une entité à part entière pour développer et exporter ce marché du luxe, étant donné que chiffres à l'appui il est prouvé qu'il rapporte et crée de l'emploi.
LV: La Chine s'y emploie pas mal, je trouve…

LNA : Etes-vous d'accord avec cette démarche d'expansion pour le luxe?
LV : Et pourquoi pas ? L'échange est moteur de vie.

LNA : Mesdames, trouvez-vous normal que certaines et certains s'accaparent le savoir-faire et le savoir-vivre pour boucler leurs fins de mois?
LV: L'homme a besoin de travail mais pas en imitant ou reproduisant des objets ou matières qui ont été créés par d'autres. Pour moi, faire de l'imitation, est un manque de civisme.

LNA : Si un homme avec une volonté à toute épreuve a su se hisser jusqu'aux plus hautes marches de la réussite économique et être un exemple pour beaucoup, pourquoi cela ne serait-il pas permis à d'autres?
LV : Il appartient à chacun de tenter sa chance!

Adresse
"Health and Beauty Center Lisette"
Tel: 00 32 (0) 2 705.40.85
www.lisette-center.be


Le Comité Colbert, un lobby européen du luxe

Qu'est-ce que le Comité Colbert? Il s'agit d'une association, loi 1901, fondée en 1954 à l'initiative de Jean Guerlain, qui rassemble aujourd'hui 75 maisons de luxe françaises soucieuses de partager et de promouvoir ensemble en France et sur la scène internationale un certain nombre de valeurs.
L'alliance de la tradition et de la modernité, du savoir-faire et de la création, de l'Histoire et de l'innovation. Le Comité Colbert en chiffres : 26 milliards de chiffre d'affaires ; 128.000 personnes employées en France. Les entreprises de ce Comité représentent 1/4 du luxe mondial, près de 2 fois le luxe italien et 2,5 fois le luxe américain. Les maisons Colbert réalisent 84% de leur chiffre d'affaire à l'étranger.

Aujourd'hui, le Comité Colbert, se positionne comme le lobby européen du luxe et non plus comme celui qui ne défend que les intérêts français. Depuis le 30 juin dernier, il a ouvert ses portes à 4 maisons étrangères : Herend (Hongrie, porcelaine), Moser (République tchèque, verrerie), Mont-Blanc (Allemagne, instruments d'écriture et horlogerie), Leica (Allemagne, instruments de photographie et d'optique). Une ouverture des portes qui montre une mobilisation du secteur du luxe au niveau européen et aussi, pour intéresser des maisons d'autres pays, pour renforcer leur croissance et leur compétitivité.
Selon l'étude "Eurostaf", les entreprises françaises comptabiliseraient 36% du montant total du chiffre d'affaires lié au luxe de par le monde, devançant les entreprises américaines (23%), elles-mêmes suivies par les entreprises italiennes (13%). Le luxe français s'exporte sur un marché lui-même extrêmement dynamique et mondial. D'après "Eurostaf", l'Europe représente 36% du marché mondial, devançant l'Amérique (33%), l'Asie (28%). Les 3% restants vont au Moyen-Orient. Toutes les entreprises du Comité Colbert en France prennent une grande importance dans ces chiffres.
HH
(Source : Comité Colbert)


 

Silvia Pato Sambou, femme de ménage « Tout le monde a besoin de rêver »

Entretien réalisé par Hilaire Hubert

Le nouvel Afrique (LNA) : Est-il décent ou pas d'investir beaucoup d'argent en voyageant en première classe, de payer des hôtels 5 étoiles ou des palaces quand, ailleurs, d'autres personnes n'ont pas le minimum vital pour manger et se loger?
Silvia PATO SAMBOU (SPS) : Oui, c'est scandaleux!

LNA : Aujourd'hui, davantage de gens ont accès au luxe. Les changements ont débuté dans les années 1990. Les produits de luxe font désormais partie des habitudes de nombre de consommateurs et, plus la crise augmente, plus les moins nantis, veulent acheter du luxe. Pourquoi, Madame?
SPS: Tout le monde a besoin de rêver mais quand on travaille pour un salaire de 1200 euros et qu'on s'achète un produit qui en coûte 1000, c'est absurde!

LNA: Le marché mondial du luxe pèse actuellement plus de 200 milliards d'euros. Il est toujours en augmentation. Cela prouve que de plus en plus d'individus adoptent cette façon de consommer décriée. Quelle explication pouvez-vous personnellement en donner?
SPS: Est-ce que notre société est devenue si superficielle? Pourquoi ne revient-on pas aux vraies valeurs humaines? Je n'ai pas d'explications, mais en étant maman, je comprends pourquoi nos adolescents croient que sans marques, on n'est rien. C'est pour ça qu'en étant maman, j'apprends à mes filles qu'elles doivent s'aimer avant tout, que ce soit dans une robe de marque ou pas.

LNA : Êtes-vous d'accord avec cette démarche d'expansion du luxe?
SPS : Pour moi, la haute couture c'est de l'art, je n'en achèterai pas mais c'est magnifique; alors, si on peut ouvrir des portes de créativité et de talent aux générations à venir, allons-y!

LNA : Trouvez-vous normal que certaines et certains s'accaparent le savoir-faire et le savoirvivre pour boucler leurs fins de mois?
SPS: Dommage pour la véritable identité du produit.

A la découverte d’un leader mondial

Nous ne pouvons parler du luxe sans nommer LVMH! Leader mondial du luxe, LVMH (Moët Hennessy - Louis Vuitton) dispose d'un portefeuille unique de plus de 60 marques prestigieuses et est présent dans 5 secteurs d'activité. Ces secteurs sont les vins et spiritueux, la mode et la maroquinerie, les parfums et la cosmétique, les montres et la joaillerie ainsi que la distribution sélective

chiffres-clefs en 2010 :
- Ventes 20.320 ME
- Résultats opérationnels courants 4.321 ME
- Résultats nets parts du groupe 3.035 ME - 83.500 collaborateurs
- 2.545 magasins
Il faut savoir que LVMH a une vocation de mécène.

"Par le mécénat, nous voulons construire une action d'intérêt général afin que notre succès économique profite à tous."

Bernard Arnault
Président-Directeur Général

Monsieur Bernard Arnault, l'homme-clef du luxe mondial, est un des plus grands visionnaires de notre temps. Il fallait oser, en 1987, faire le rapprochement de Moët Hennessy et de Louis Vuitton, en se disant qu'il allait faire de ce groupe le plus grand et le plus beau groupe de luxe au monde. Bernard Arnault l'a fait. Pas de coup d'essai, mais un coup de maître ! Le numéro UN mondial du luxe est détenu à 47,4% par le groupe Arnault, et donc à travers lui par Bernard Arnault.
HH

Source : http://www.lenouvelafrique.net/pg.php?id_news=653