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Zambie - Bonne gouvernance et croissance au menu [10/2011]

Après avoir organisé sans grands dommages, l’élection présidentielle avec la victoire de Michael Chilufya Sata, la Zambie conforte son ambition de demeurer un pays de démocratie avec à la clé une bonne croissance économique.

La Zambie a les indicateurs au vert durant cette décennie. Avec une croissance économique de près de 7% en 2011 et, l’organisation réussie d’une élection présidentielle sans grands heurts, la Zambie a le vent en poupe. En effet, au terme d’une élection présidentielle «serrée et crainte» des observateurs, l’opposant historique Michael Chilufya Sata a remporté les élections présidentielles face au président sortant, Rupiah Bwezani Banda, avec 43% des voix contre 36,1% pour son adversaire. Cette élection présidentielle vient confirmer la maturité politique des zambiens. Durant des semaines de campagne électorale, chaque candidat a essayé de mettre en valeur son programme politique. Au final, les Zambiens ont opté de confier leur destinée à Michael C. Sata. La différence s’est jouée non seulement sur le programme politique mais aussi sur le public cible des différents candidats. Michael Sata s’est positionné comme le candidat des jeunes et des chômeurs. Sa principale ambition et son mot d’ordre étaient une meilleure répartition des richesses du pays, surtout celles minières. En exemple, le nouveau président élu a promis à ses électeurs d’instaurer la taxe de 25% sur les bénéfices exceptionnels des entreprises minières. Cette taxe avait été supprimée par son adversaire Rupiah Banda. Or, cette taxe avait beaucoup contribué au développement économique de la Zambie durant ces dernières années. A 74 ans, le nouveau président Sata, a fait montre de persévérance à la tête de son parti, le Front patriotique pour pouvoir avoir l’honneur de diriger le pays. D’où des leçons à tirer de cette présidentielle.

Trois leçons à tirer

La première leçon à tirer de cette élection présidentielle est l’illustration de la bonne gouvernance avec le respect des règles démocratiques. Dès la proclamation des résultats provisoires, le candidat sortant, Rupiah Banda a reconnu sa défaite. Homme doté d’une maturité politique, il a félicité son adversaire et appelé les Zambiens à collaborer avec le nouveau président.
La deuxième leçon est l’illustration de l’alternance démocratique dans ce pays. En effet, ils sont rares les pays africains qui ne tripatouillent pas leur constitution afin de maintenir au pouvoir un système ou un régime politique.
La troisième leçon est la conquête du pouvoir d’Etat par des moyens pacifiques et démocratiques. Michael Sata a depuis près de 20 ans milité dans l’opposition. Après plusieurs échecs à la présidentielle, sa persévérance a payé aujourd’hui. Comme en politique, il faut toujours mettre les moyens de son côté pour parvenir à ses fins. La réussite de cette présidentielle est un exemple pour toute l’Afrique. Car, la démocratie rime avec la croissance économique.

Sur de bons rails

En réussissant à organiser cette élection malgré quelques heurts, la Zambie se positionne comme un pays économiquement fiable. La croissance économique est sur de bons rails avec à la clé, un PIB oscillant autour de 7%. Elle a été possible grâce à la mise en synergie des politiques économiques en phase avec les richesses du pays. La présence de l’agriculture couplée avec le cuivre a permis de créer des bénéfices au profit de la nation. L’essentiel de la croissance est due à la forte production du maïs en 2010. Cette production a atteint l’un de ces chiffres record de 2,8 millions de tonnes l’année passée. A cette donne, s’ajoute le boom du cuivre sur le marché international. Le redressement des cours mondiaux du cuivre a bénéficié au pays, permettant d’atteindre un taux de 7,4% en 2010 pour le compte du premier producteur en Afrique. Le réalisme économique a aussi payé du côté de la monnaie zambienne, le kwacha. Les autorités ont été inspirées en matière de politique monétaire. La concentration des efforts sur la stabilisation en maintenant une inflation à un chiffre, tout en assurant des niveaux de liquidité adapté à la croissance économique a permis de baisser le taux d’inflation annuel à 7,9% en fin 2010. Cette inflation s’est ressentie de façon plus directe sur les produits alimentaires avec un recul spectaculaire passant de 8% en décembre 2009 à 2,8% en 2010. L’économie, c’est aussi, les industries manufacturières. En 2010, cette industrie a crû de 2,8% atteignant la barre de 12,8% en 2010. Toutes ces données montrent que le pays a attaqué de front la lutte contre la pauvreté. Progressivement, il s’installe comme un pays en devenir. Il se présente ainsi comme le pays le plus politiquement et économiquement fiable de la zone de la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC).

Source : http://www.lenouvelafrique.net/pg.php?id_news=647