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NATALIA ACEVEDO ET ADRIANA BERNAL ONT CREE « CONTE DE FEES » [08/2011]

Natalia Acevedo à Bruxelles et Adriana Bernal en Colombie ont créé "Conte de Fées" à Bruxelles. Des accessoires issus du commerce équitable fabriqués par des artisans en Colombie avec des matériaux écologiques sans compter le savoir-faire ancestral. Sacs, sacs à main, portes-feuilles, chaussures, baskets, bijoux, boucles d'oreilles, bracelets "Made in Colombie". Dans cet entretien à bâtons rompus, Natalia Acevedo livre les contours de leur création.

Le Nouvel Afrique (LNA) : Mademoiselle Natalia Acevedo, depuis quand êtes-vous à Bruxelles?

Natalia Acevedo (NA) : Je suis arrivée à Bruxelles il y a 10 ans plus au moins.

LNA : Pourquoi êtes-vous venue à Bruxelles?

NA : C'est par mon père, qui est ici depuis très longtemps, que je suis venue à Bruxelles. Il nous avait toujours proposé de venir étudier ici et à un moment de ma vie j'ai décidé d’essayer de vivre et faire ma vie ici. Et voilà! Depuis 10 ans je suis à Bruxelles!

LNA : De quelle région de la Colombie venezvous?

NA : Je viens de Medellin, la deuxième ville de Colombie après Bogota. Medellin est une ville entourée de montagnes, entre autres la cordillère occidentale et centrale, de là son surnom "Capitale de la Montagne". Très connue par Pablo Escobar bien évidemment; mais Medellin a également vu naître un très grand peintre, Fernando Botero. Et n'oublions pas son super climat : nous avons toute l’année des températures entre 25 et 30 degrés.

LNA : Présentez-nous votre associée, Adriana Bernal, qui est restée en Colombie

NA : Adriana, en premier lieu est une grande amie. On se connait depuis très longtemps. C’est une femme de commerce, travailleuse, qui sait ce qu’elle veut, modeste, curieuse…Très jeune, elle a commencé à travailler et à faire des études de stylisme et plusieurs formations sur le cuir à Medellin; elle a ouvert sa propre fabrique et créé une marque de jeans et de sous-vêtements. Maintenant, elle crée ses propres sacs et chaussures en cuir : «Conte de Fées» et «Aloisa et Humbreella». Pour aller toujours plus loin, en ce moment, elle étudie la meilleure façon de tanner le cuir en utilisant des produits écologiques. Comme on dit en Colombie, Adriana est une femme « Hechada para adelante.»

LNA : pourquoi avoir lancé "Conte de Fées" à Bruxelles?

NA : Par facilité. J’habite Bruxelles depuis longtemps et c'était une bonne opportunité de démarrer notre boutique et de pouvoir distribuer à d’autres magasins. Notre désir est de pouvoir nous faire connaître et de pouvoir vendre partout en Europe.

LNA : Quelles sont vos fonctions dans la société?

NA : Ma fonction principale est la commercialisation et la distribution des produits, ensuite vient tout ce qui est du domaine de la création du site internet, la publicité, la photographie de produits etc. Dans le magasin dont je me charge personnellement, il faut accueillir la clientèle, la servir, l’informer sur la façon dont sont fabriqués nos accessoires

LNA : Vous êtes spécialisée dans les produits artisanaux, issus du commerce éthique et équitable. Est-ce une approche pour attirer la clientèle ou une volonté de respect et d'éthique?

NA : Les deux! Le premier objectif est de travailler avec des produits écologiques, travailler avec des artisans et leur donner une rémunération juste par rapport à cet art qu'est l’artisanat. Mais aussi, il faut que le client puisse bénéficier de prix justes et attractifs à l’achat.

LNA : Dans quelle région de la Colombie sont fabriqués vos produits?

NA : Dans le département d’Antioquia et à Medellin, la capitale de ce département. Medellin est une ville où vit une grande communauté d’artisans en raison du caractère fortement touristique de cette ville.

LNA : Les personnes qui fabriquent vos produits sont-elles des artisans, et si oui, comment ontelles été formées à cet artisanat?

NA : Oui et non : nous travaillons avec des artisans dont les connaissances sont transmises de génération en génération et d’autres que nous formons nous-mêmes. Depuis quelques mois, nous formons un groupe de femmes qui ont besoin de travailler. Adriana et un professeur du SENA (service national d’apprentissage) leur donnent une petite formation pour apprendre à travailler les graines et donc pour apprendre à fabriquer des boucles d’oreilles, des bracelets, des ceintures....

LNA : Dans les différentes propositions de gammes de produits, mettez-vous en avant la particularité de chaque région de Colombie?

NA : Cela m’arrive, mais je mets surtout en avant la région d’où proviennent les graines et comment elles sont travaillées.

LNA : La couleur est votre marque de fabrique?

NA : Oui, comme vous l’avez vu notre magasin est très coloré, nos produits sont colorés, ils donnent de la vie, attirent l’attention

LNA :Avez-vous une prédilection pour une matière spécifique?

NA : Prédilection non, mais je suis toujours très étonnée de voir comment se travaille l’ivoire végétal. L’ivoire végétal, plus connu sous le nom de Tagua, est une graine d’un palmier tropical que l’on trouve en Colombie et dans d’autres pays voisins, scientifiquement appelé « Phytelephas Macrocarpa » ce qui signifie « Arbre à éléphant ». Le palmier à tagua pousse spontanément et produit des fruits sous forme de grosses gousses qui pourraient ressembler à des marrons ou à des châtaignes géantes…. Les fruits contiennent un albumen à l'état liquide qui constitue une boisson désaltérante que les indiens apprécient, et qui a la propriété de durcir en séchant. Lorsqu’elles sont mûres, les gousses de tagua tombent par terre et les coques se brisent spontanément, éparpillant sur le sol les graines contenues à l’intérieur. Celles-ci sont alors ramassées. Une fois ramassée, la tagua fait l'objet d'un long processus de production. On laisse sécher les graines pendant environ 2 mois au soleil. Lorsqu’elles sont devenues assez dures, elles sont décortiquées, à l'aide d'un marteau de bois, puis lissées pour être ensuite découpées. La dernière étape de finition consiste à les travailler sous différentes formes et tailles, à les polir et enfin les teinter.

LNA : Combien de collections réalisez-vous par an?

NA : Trois collections par an. Mais, pour les boucles d’oreilles, on en fait quatre vu la demande.

LNA : Dans votre artisanat, faites-vous des collections uniques?

NA : Oui, Adriana a créé une collection de chaussures série limitée et unique. Elles sont très colorées et différentes de ce qu’on trouve habituellement sur le marché.

LNA : Dans quelles gammes de prix vous situezvous?

NA : Vous pouvez trouver des articles entre 7 et 200 euros; comme je vous l'ai dit, nos prix sont assez équitables et tout à fait abordables : tout le monde peut trouver son bonheur chez "Conte de Fées".

LNA : avez-vous un plan marketing pour faire connaître votre marque et développer son image?

NA : Nous avons déjà eu quelques articles dans divers magazines, nous avons un site internet et sommes répertoriées sur plusieurs sites, et nous distribuons régulièrement des flyers.

LNA : De quelles régions de Belgique viennent vos client(e)s?

NA : D'un peu partout, c’est vraiment très varié.

LNA : avez-vous une vitrine en Colombie?

NA : Pas encore, mais nous sommes invitées très souvent à des foires en Colombie et un peu partout en Amérique du Sud.

LNA : Comment réagit la communauté colombienne face à la réussite de "Conte de Fées"? Car finalement l'histoire de votre associée et de vous-même est un vrai conte de fées?!

NA : Tout à fait, pouvoir faire ce que l'on aime et pouvoir travailler et aider une certaine partie de la population de notre pays d’origine est un Conte de Fées! Je trouve que la communauté colombienne perçoit très bien notre magasin et est aussi très fière que l'on puisse montrer et faire connaître l’artisanat colombien en Europe.

LNA : Merci pour cet agréable entretien, Mademoiselle Natalia Acevedo, et "good luck" au conte de fées belgo-colombien.

Boutique Conte de Fées 18, rue des Riches-Claires 1000 Bruxelles
Tél. : +32485573855

www.contedefées.be

Source : http://www.lenouvelafrique.net/pg.php?id_news=591