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ABABACAR DIOP CREE ET DEVIENT MILLIONNAIRE - Riche par la force du hasard [06/2011]

Il a osé et la chance a fait le reste. Lui, c’est Ababacar Diop, inventeur du nom Vis@vis (lire vis-à-vis). Du nom d’un cyber café, Vis@vis a permis à M Diop d’empocher avec deux de ses camarades la somme de 24 millions de F Cfa de la part de Vivendi. La propriété est passée par là pour en faire une histoire de chance et de hasard.

Certains l’ont appelé la chance, d’autres une bourde. La cagnotte ? 24 millions de F Cfa. Tout est parti de la création d’un cyber café, dans le XVIIIème arrondissement de Paris, dont le nom est Vis@vis par Ababacar Diop, un sénégalais. Ce cyber café permet aux africains, d’appeler Dakar et Bamako, via Internet et visiophone. M Diop obtient le titre de propriété de «vis@vis, visiophonie publique » en octobre 1999 de la part de l’Institut national de la Propriété intellectuelle (INPI). Entre-temps, le groupe Vivendi veut lancer « le portail deuxième génération » sous l’appellation «vizzavi». Le groupe lance en grande pompe la trouvaille et se fait enregistrer à l’INPI en avril 2000. Comble d’ironie, cela fait doublon. Le site internet « Transfert. Net » fait cette analyse : « l’orthographe diffère, mais pas la phonétique et à l’INPI, les règles sont claires : "Imiter, c’est aussi contrefaire", devise l’Institut qui conseille de renoncer aux rapprochements phonétiques. Un bémol à la règle : deux marques identiques peuvent coexister si elles concernent des produits différents. Ce n’est pas le cas du "vis@vis" d’Ababacar Diop qui a été enregistré à l’INPI dans les mêmes catégories que la marque de Vivendi. "Vis@vis" est le nom d’un cyber-café, niché juste en face de l’église Saint-Bernard. (NDLR : à Paris)». Il faut alors trouver une solution entre Vivendi et Ababcar Diop. Vivendi veut faire en sorte de sortir la tête haute de cette affaire. Ababacar Diop et ses camarades proposent au groupe de faire cohabiter les noms. Vivendi refuse. La suite ? C’est le site Transfert.net qui le révèle. D’après ce site : « début mai, Vivendi réalise donc que la petite société de la rue Stephenson risque de lui causer quelques problèmes juridiques. Le contact est établi. Les négociations peuvent commencer : selon Ababacar Diop, rendez-vous est donné dans les locaux de Jean-Marie Messier, en urgence. Il était temps : le lendemain, Vivendi et Vodafone doivent annoncer à la presse la mise en place de leur dernier bébé, le portail Wap Vizzavi. "Ils voulaient nous racheter la marque. Nous avons refusé et négocié pour une co-existence des deux appellations", explique à Transfert Ababacar Diop. Philanthropie ? Pas vraiment. "Nous avons signé pour ne pas les attaquer en justice. En échange, nous avons reçu 24 millions de francs, soit 8 millions chacun, puisque nous étions trois associés à avoir déposé le nom."

Il n’oublie pas son pays !

Ayant empoché la cagnotte, Ababacar Diop n’oublie pas son Sénégal natal. Son ambition est de participer au développement de l’Internet dans son pays. Aujourd’hui, quadragénaire, il veut laisser un héritage à la jeune génération. Il réalise enfin un rêve. Belle revanche pour un Sénégalais longtemps sans-papiers. «Ses projets peuvent enfin prendre de l’ampleur : cyber-café à Dakar, visiophonie entre l’Afrique et l’Europe, charter de l’amitié... . C’est d’ailleurs en raison de ses multiples projets qu’Ababacar Diop s’est décidé à parler du contrat conclu avec Vivendi. Une clause de confidentialité freinait ses ardeurs, mais il a pourtant choisi la transparence : "Je suis un homme public, j’ai des projets en politique, donc je préfère être explicite sur l’origine de cet argent. C’est la seule raison pour laquelle je communique sur cette affaire." Et cette affaire lui a rapporté gros en lui permettant d’en faire profiter son pays. La diaspora participe ainsi au développement de l’Afrique.
Source : TRANSFERT.NET

Source : http://www.lenouvelafrique.net/pg.php?id_news=553