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OKodjovi Obilalé - Ex-gardien de l’équipe nationale de football du Togo Malgré le rêve brisé, il sera à Bruxelles pour la remise du Soulier d’ébène [04/2011]

Malgré le rêve brisé, l’international togolais Kodjovi Obilalé, blessé par les balles du mouvement armé de libération du Cabinda en Angola qui a intercepté le bus de la sélection nationale du Togo en route pour la Coupe d’Afrique des Nations en janvier 2010, continue le combat. En effet, ce qui devait être un rêve pour cet ex-gardien de but des éperviers du Togo, s’est transformé en cauchemar. Toutefois, son courage et son éducation lui ont permis de surmonter la pire situation qu’il a vécue après ses blessures : « je dois ma force mentale au soutien de ma famille qui ne m’a jamais lâché. Je suis fier de ma dignité et de l’éducation que ma mère m’a inculpée » a-t-il souligné lors d’une visite de Friendly foot chez lui, à Paris. Invité à la cérémonie de remise du Soulier d’ébène, le 09 mai 2011 au Casino de Bruxelles, Kodjovi Obilalé sera de la partie. Une autre victoire !

L’attentat du Cabinda en Angola sur l’équipe nationale togolaise aura marqué l’histoire de la coupe d’Afrique des nations. Outre les tristes décès de l’entraîneur adjoint et de l’attaché de presse, l’on retiendra les graves blessures du gardien de but Kodjovi Obilalé. Aujourd’hui, plus d’un an après les faits, nous l’avons rencontré à Paris. Malgré les malheureux événements qui ont détruit sa carrière de footballeur et affecté sa vie, le jeune Kodjovi Obilalé, âgé de 27 ans garde une sérénité absolue. En effet, il a su très vite prendre les choses à bras le corps après cette page sombre de sa vie. Né en octobre 1984 à Lomé, Kodjovi Dodji Obilale, a évolué au poste de gardien de but au sein de l’équipe nationale du Togo. En club, il a évolué avec le Gsi Pontivy. Auparavant, à la saison 2001-2002, il fait des essais aux Chamois Niortais puis au FC Lorient en 2003. Il se retrouve après au Cercle Sportif Quévenois avant d’être transféré en 2008 au club de la Gsi Pontivy. Avec sa taille de référence, d’1m89, l'exgardien de but des Eperviers et de Pontivy avait tout un bel avenir dans le football avec de grands clubs qui voulaient l’enrôler après la Can de 2010. Grâce aussi à son expérience dans les compétitions internationales , Kodjovi Obilale a disputé la Can 2006 puis a participé à la coupe du monde la même année avec la sélection togolaise. Lors de cette rencontre avec Friendly Foot à Paris, à la question de savoir ce qui a véritablement changé dans sa vie depuis sa blessure, l’ancien coéquipier de Emmanuel Adebayor a laissé entendre qu’il a maintenant une autre perception de la vie : « mon état psychologique a changé, je n’ ai plus la même vision du monde » précise t-il. Avant de poursuivre : « depuis mon accident, les soutiens viennent plus du monde extérieur, des gens que je ne connais pas, les ONG, et certains de mes coéquipiers de football. S’agissant des institutions de football telles que la Fédération Internationale de Football Association (Fifa), la confédération africaine de football (Caf) ou encore la Fédération togolaise de football dont il n’a que très peu apprécié le traitement pendant son hospitalisation, il révèle sans trop insister : « j espère qu'ils ont une claire conscience de ma situation ». Aujourd’hui, malgré un handicap évident qu’il traine le privant de nombreuses possibilités de travail, le courageux Kodjovi Obilale garde néanmoins la sérénité et l’humilité. A l’en croire : « je me cherche toujours. Vous savez, je suis dans l’incapacité d’assumer certains boulots à cause de mon handicap. Car, ce n’est pas facile pour moi. Les projets, j'en ai plein dans la tête. Mais pour pouvoir les concrétiser, il faut des partenaires voire des soutiens. Cela me manque » dixit le natif de Lomé.

Kodjovi Dodji Obilale ou le combat de la dignité !

Malgré les multiples souffrances endurées et le rêve de footballeur brisé, l’ex gardien de but du team togolais n’en a pas fait une fatalité. Au contraire, Kodjovi Obilalé continue de se battre pour surmonter tous les problèmes. A l’en croire, si cela s’est avéré possible, c’est grâce à sa détermination, son humilité et son sérieux qui lui ont d’ailleurs permis de s’imposer dans la sélection des Eperviers. Mais précise t-il aussi « je dois ma force mentale au soutien de ma famille qui ne m’a jamais lâché. Je suis fier de ma dignité et de l’éducation que ma mère m’a inculpée. Si tu es un homme venant d’un monde isolé comme le Togo, livré à toi-même face aux difficultés, seule une dignité peut te libérer de ces moments difficiles » a-t-il fait remarquer. Avec une carrière de footballeur aujourd’hui compromise, il a soutenu : « ce qui m’est arrivé est dur pour moi et pour ma famille. Mais le foot, je n’y pense plus. Je suis dégoûté par le milieu, pourri par le fric » avait-il dit pendant son hospitalisation. Sa dignité primant sur tout. A noter, depuis le 30 juin 2010, l’ancien international est au chômage parce qu’ayant perdu son boulot de joueur de foot à Pontivy. Invité à la cérémonie des « African Awards » du 09 mai 2011 au Casino de Bruxelles, marquée par la remise du Soulier d’Ebéne, le togolais sera bel et bien de la partie. Ce qui témoigne encore une fois, sa volonté de surmonter la tragédie du Cabinda et sa triste fin de carrière de professionnel de football. Par cette présence à Bruxelles, le jeune Kodjovi Obilalé arbore encore le drapeau africain pour apporter ses services au football du continent en général.

Source : http://www.lenouvelafrique.net/pg.php?id_news=517