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Construction d’une académie Sport-Etudes par « MwambaFamilyFoundation » Patrice Majondo Mwamba, star du soccer aux Etats-Unis [12/2010]

Après avoir rejoint les Etats Unis à l’âge de 21 ans, la star africaine du football américain, Patrice Majondo Mwamba puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’est lancé dans l’humanitaire afin d’aider son pays, le Congo et l’Afrique en général. Diplômé en Développement Humain, Patrice a mis en place une fondation « MwambaFamilyFoundation » dont le but est de contribuer à la promotion des capacités de la jeunesse congolaise dans le domaine économique, médical et sportif. Ainsi, grâce à son dynamisme dans la collecte de fonds pour des oeuvres de bienfaisance et de charité, avec la collaboration de l’Etat du Congo et surtout la province du Kantaga, il va construire un complexe (académie « MSEA ») éducatif et sportif dans la province du Katanga. Après ce projet, sa fondation, en partenariat avec la branche médicale de l’université de Stanford en Californie, envisage de s’investir dans l’amélioration de la santé des populations en mettant en place des cliniques dans plusieurs régions du Congo, son pays auquel il demeure attaché et dont il croit aux potentialités.

Présentez vous à nos lecteurs et aux africains en général ?
Je suis Patrice Majondo Mwamba né en 1979, congolais d’origine, africain de coeur. Je suis venu en Belgique à l’âge de 10 ans, de 1990 à 2000. En dix ans, j’ai fait mes études primaires et secondaires en Europe et çà fait dix ans que je vis aux Etats Unis. Je suis parti en Amérique en premier pour les études. Et en y arrivant, j’ai été présenté à un sport totalement méconnu qui est le football américain. A ce moment, j’ai décidé de prendre ce challenge. J’ai essayé de me perfectionner pour réussir. J’ai atteint le plus haut niveau qui est le National football league (NFL), équivalent de la NBA en basket, et de la division 1ere en football en Europe. Aujourd’hui, j’ai une compagnie de consultance internationale, composée d’un groupe d’avocats basée à Houston « Texas ». On a commencé la MwambaFamilyFoundation et travaillant pour la campagne « Fight for five » qui me prend beaucoup de temps y compris celui de ma femme et de ma famille. A travers cette fondation, oon essaie de cibler certains problèmes de mon pays, le Congo où on vit une situation qui n’a pas encore été amenée aux yeux de l’opinion internationale. On eu des guerres civiles, on a eu de changements de politiques, la population congolaise a souffert incroyablement. Et, j’en ai fait mon but premier pour pouvoir amener cette lumière au Congolais et africains en général. Les personnes de ma position et les personnes que je peux connaitre dans ma position, avec leur statut, nous peuvent apporter beaucoup de changement et de lumière dans ces problèmes auxquels mon pays est confronté.

Comment avez-vous vécu votre vie de star aux Etats Unis, en tant qu’africain ?
Je ne dirais pas star. Je dirais que j’ai atteint le plus haut niveau. Si je suis arrivé à ce stade là, c’est grâce à la dédicacions par rapport à certains challenges. Au début, le foot américain était un sport méconnu, une culture totalement différente dans laquelle j’étais. Mais, j’ai toujours aimé les challenges. J’aime aller où beaucoup de gens n’osent pas arriver. J’aime prendre les choses presque imprenables. J’ai toujours voulu être à la tête des choses sans prétention. J’ai toujours dit que si vos rêves ne vous font pas peur, c’est parce qu’ils ne sont pas assez grands. J’aime rêver grand. Je suis rêveur. Et encore aujourd’hui, je rêve d’une Afrique meilleure, d’une meilleure vie pour mes frères et soeurs. Si Dieu te met dans une position, c’est pour une raison bien déterminée. Je suis croyant. C’est pour aider les autres êtres humains. Dieu passe par tous les canaux. Dans mon cas, je pense que Dieu m’a utilisé, par ma position, pour toucher beaucoup de personnes. Pour que d’autres portes s’ouvrent par rapport à ce que j’accomplis dans la vie. La plupart de mes frères et soeurs n’ont pas cette chance et cette opportunité. Alors, ce n’est que correct pour moi de redonner. Çà ne me coûte rien de parler, de serrer la main, de sourire. Je peux changer beaucoup de vies en aidant mes frères et soeurs du Congo et d’Afrique.

Parlez nous de ces projets pour l’Afrique ?
J’ai été le premier congolais africain, né en Afrique qui a atteint le national football league (NFL). Aujourd’hui, celle-ci essaie de faire du foot américain un sport olympique dans les années qui viennent, dans 10 à 15 ans. Et comme la machine occidentale aime commencer les choses très tôt, par rapport à moi, ils ont trouvé un moyen de pouvoir faire la promotion de ce sport en Afrique et en particulier au Congo qui est un pays très stratégique. En effet, on est entouré de dix pays. Géopolitiquement, on est très important pour tout le système politique, économique voire sportif. On a commencé la construction d’une académie, une école qui est un projet Sport et Etudes du nom de Sport Mwamba et l'Académie d'Enseignement(MSEA). Ce qu’on essaie de faire, c’est de promouvoir le football américain mais aussi tous les sports notamment le basket, le tennis, l’athlétisme etc. Et l’objectif, c’est d’amener beaucoup de jeunes africains à s’engager, les encadrer et leur donner des opportunités. La MwambaFamilyFoundation et sa campagne Fight for Five , que j’ai commencée il y a deux ans a été reconnue il y a 15 mois aux Etats Unis. Nous travaillons ainsi avec différents athlètes et hommes d’affaires, avec les universités aux Etats Unis. Chaque université a un quota réservé aux africains. Beaucoup d’universités n’atteignent pas ce quota parce que c’est une information que certains africains ne connaissent pas. Et vu qu’on a l’information, on s’est dit qu’il fallait amener les jeunes à prendre conscience en leur donnant des opportunités pour qu’ils accèdent à des études mais aussi les aider à améliorer leurs habilités sportives. Ces opportunités, on essaie de les promouvoir pour apporter une assistance à des frères et soeurs de notre continent. Pour le projet, on a eu le support de l’état du Congo, notamment du Gouverneur de la province du Katanga, Monsieur Moïse Katumbi qui pour moi est un visionnaire. IL a toujours compris l’importance et l’impact que le sport a dans la société actuelle. On a fait des événements et des levées de fonds aux Etats Unis, et récemment à Bruxelles. C’est dans le cadre de la campagne Fight for five, on va dans différents pays, partout à travers le monde, on essaie de créer une mouvance avec nos frères pour le bien du continent africain. C’est important comme je l’ai dit, les seules personnes qui peuvent nous aider c’est nous-mêmes. En réalité, nous sommes les propres décideurs de notre avenir et on est très confiants qu’on va atteindre le but. On a différents structures et autorités, des business à travers les Etats unis avec qui nous travaillons, qui supportent notre vision et notre projet. C’est un projet à court terme, très intéressant pour pouvoir montrer la force et la crédibilité que les jeunes africains peuvent entreprendre des choses et les finir bien.

Vous avez réussi à mobiliser dans certains pays la diaspora africaine ?
Par le biais de ma fondation, on essaie d’atteindre beaucoup de personnes. Quand vous êtes une personne, peu importe votre background, vous vous renfermez dans un certain cercle. Ce qu’on cherche, à travers la fondation, c’est de demander à tous les africains, à toutes les personnes qui se sont intéressées et prêts à aider l’Afrique et le Congo à pouvoir se mettre en avant, à pouvoir parler des problèmes et des opportunités pour faire changer les choses. Je suis un grand croyant, je suis un « team player ». J’ai toujours crû qu’avec une équipe, on peut faire bouger les montagnes, on peut atteindre le ciel. Tout seul, ce n’est pas possible mais ensemble on peut faire beaucoup de choses. C’est dans ce cadre qu’on fait cette campagne Fight for five en allant dans différentes villes pour rencontrer des africains, diverses sensibilités ayant différents métiers. On essaie ainsi de les amener tous ensemble à aider l’Afrique et d’avoir cette grande fraternité parce qu’on est là pour que demain soit meilleur en Afrique.

Quel message aux jeunes africains et congolais en général ?
Le message est simple. Comme je l’ai dit tout à l’heure, je suis un rêveur et pour pouvoir apporter quoique ce soit il faut déjà la vision, il faut rêver pour pouvoir atteindre le rêve. Pour moi, l’un des plus grands problèmes en Afrique est que les jeunes n’ont pas beaucoup d’ambitions. Ils n’ont pas d’avenir parce qu’ils n’ont pas de modèles. Dans ma position et dans celles de beaucoup de gens que je connais, on peut démontrer que demain sera meilleur parce que c’est possible. Soyons des joueurs de la vie et non des fans. Nous devons être des acteurs de la vie pour pouvoir réaliser des choses utiles pour notre continent. Pour çà, il faut que tout le monde y mette du sien. Ce n’est pas une question de temps, c’est quelques minutes, très peu, pour beaucoup faire.

Pensez vous que votre message est bien perçu par les congolais et en général les africains de la diaspora ?
J’espère que le message est passé parce que beaucoup de personnes qu’on a approchées sont quand même venues se joindre à notre campagne qui est « Fight for Five » qui vise à promouvoir certaines valeurs. Le message, c’est rêvons grand, rêvons fou et essayons d’atteindre certains objectifs de nos rêves. Demain sera meilleur.

Avez-vous d’autres projets en vue pour le Congo ?
La MwambaFamilyFoundation et sa campagne Fight for Five est partie en partnership avec plusieurs institutions. Ainsi, on va aller au Congo avec elles, notamment l’hôpital de Stanford en Californie qui est une du top cinq universités dans le monde, au plan scolaire et médical. Dans ce partenariat, on envisage de créer des cliniques à travers le Congo puis l’Afrique. En effet, vu les possibilités financières, et vu les conditions de vie, c’est très difficile de créer de grands hôpitaux et espérer qu’il y ait un impact au sein de la population. Tandis que, je pense plus efficace la mise en place de petites cliniques dans différents endroits où l’accessibilité des routes n’est pas difficile. Donc, on est dans un projet où on va essayer de créer des cliniques dans certaines localités au Congo et dans des villes africaines.

Qu’est ce que vous avez envisagé de faire en Belgique avec la NFL ?
On essaie déjà de promouvoir le football américain. Je pense que contrairement à l’Afrique, en Belgique on a beaucoup plus de subventions de la ville de Bruxelles, du gouvernement belge qui est très ouvert pour faire quelque chose pour le football américain et le sport en général. Et notre ambition est d’amener beaucoup de jeunes à pratiquer ce sport en Belgique. Et aussi d’amener les jeunes africains à la table pour leur faire comprendre que ce n’est pas seulement le soccer, il y a aussi le basket et d’autres sports qu’ils peuvent pratiquer, réussir et avoir le même avantage du star système du football FIFA. Dans le football américain, peu importe votre taille, votre corpulence, vous pouvez le jouer. Il y a de la place pour tout le monde.

Quel est votre dernier mot
“Think big, dream big”, penser grand, rêver grand. C’est ce que je crois toujours. J’ai toujours voulu rêver meilleur. J’ai rêvé grand dans ma vie. Dieu m’a béni, j’ai atteint un certain niveau sans prétention. Je me suis dit que si tous les gens de ma génération rêvent aussi grand et aussi fou que moi, on peut être des pionniers pour changer des vies et donner des opportunités à des africains, notamment à ce que j’appelle les « oubliés de la vie ».

Source : http://www.lenouvelafrique.net/pg.php?id_news=432