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Cap Vert - un pays courtisé [10/2010]

Niché dans l’océan Atlantique, aux larges des côtes du Sénégal, de la Gambie et de la Mauritanie, le Cap-Vert est un petit pays aux particularités marquantes. Un petit Etat aux grandes ambitions qui rivalise avec les grands Etats. D’une superficie de 4 033 km2, avec 9 îles habitées et, 10 îlots, le Cap-Vert est un jeune Etat. Colonie portugaise, le pays accède à l’indépendance en 1975.En 1980, il organise sa première élection présidentielle, libre et démocratique. Les îles sont alors regroupées en deux grandes entités.Celles du Nord et celles du Sud. Le Cap Vert est un pays où se côtoient la beauté du paysage et celle de la nature. Au Nord, les îles de Barlaventoet au Sud, les îles de Sotavento se partagent la majorité de la population estimée à508 659 habitants en 2010. C’est dire toute la particularité de cette république considérée en Afrique comme l’une des plus démocratiques. La République du Cap-Vert est un pays exemplaire en matière d’application des principes de la démocratie et en ce qui concerne le respect et la protection des droits humains.Ayant accédé à l’indépendance le 5 juillet 1975, le Cap-Vert a connu un régime de parti unique durant 15 ans. Le Parti africain de l’indépendance du Cap-Vert (PAICV) a succédé au PAIGC (Parti africain de l’indépendance de la Guinée et du Cap Vert), à la suite de la scission avec la Guinée-Bissau, le 12 février 1981. En 1990, le parti-Etat renonce à son statut constitutionnel de parti unique et d’autres partis voient le jour comme le Mouvement pour la Démocratie (MPD) autour duquel s’est cristallisée l’opposition. Les premières élections législatives libres et disputées du 13 janvier 1991consacrent la victoire du MPD qui obtient 56 sièges contre 23 au PAICV. Le Premier Ministre, M. Pedro Pires cède alors sa place à M Carlos Veiga. De même à l’élection présidentielle, le Président sortant, M. Aristides Pereira, est battu par M. Antonio Mascarenhas (72% des voix). Comme ce fut le cas pour le poste de Premier ministre, le changement de Président de la République s’est fait au lendemain de l’élection, offrant ainsi le premier exemple de transition démocratique, dans un pays issu de la décolonisation.Une nouvelle Loi constitutionnelle est promulguée le 4 septembre 1992.

Un pays stable

Le texte fondamental pose le principe de la séparation et de l’interdépendance des pouvoirs. L’article 131 cite les organes de souveraineté que sont le Président de la République, l’Assemblée nationale, le Gouvernement et les Tribunaux. La Constitution sera révisée en novembre 1999 afin de préciser le pouvoir local dans le cadre de la décentralisation.Le mode de gestion et de gouvernance de ce petit pays de l’océan Atlantique suscite envie et convoitises. Le Cap-Vert est l’un des rares pays africains où l’espérance de vie est de 70 ans. Mieux, en quelques années d’indépendance, le pays a pris la mesure des regroupements régionaux. Il est classé 123 ème pays sur 186 pays en termes d’indice de développement humain (IDH).Dans ce pays, colonisé par les Portugais, la langue officielle est le portugais et le créole est considéré comme «une langue officielle en construction». Aujourd’hui, le Cap-Vert se présente comme un pays en devenir tant par son climat que par son mode de développement. Il est le chouchou des occidentaux tant les ressortissants de ces pays visitent ou séjournent dans l’Archipel. Que ce soit des Guinéens, des Français, des Espagnols, des Portugais, des Américains, des Hollandais, le Cap-Vert semble être un pays courtisé par les migrants. Cela est normal, d’autant qu’un pays stable et économiquement viable à toujours fait les choux gras d’hommes et de femmes en quête du bonheur ou du mieux vivre. Avec ses richesses, principalement l’agriculture, ses ressources halieutiques, le tourisme, l’archipel est un eldorado pour les investisseurs. Le pays est membre de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et a accédé en 2007 à l’Organisation mondiale du commerce (OMC)en tant que 153 ème pays membre.La lutte contre la corruption et les détournements de fonds ont placé ce pays parmi les plus cités au monde. Il fait partie des 50 Etats les moins corrompus.Il est relativement bien classé par l’ONG Transparency International, qui mesure l’indice de perception de corruption, à la 49ème position (sur 179 pays).Lorsque l’on imagine la petitesse de ce pays (la superficie ne dépasse pas 5000 Km2) l’on est fasciné par les progrès réalisés par ce pays. C’est un exemple qui prouve qu’on n’a pas besoin de grands espaces pour édifier une nation qui se bat pour se développer. Il faut seulement poser les jalons d’une nation émergente et inculquer à son peuple l’amour du travail et de la patrie. C’est à ce prix que l’on parvient, par la force des choses à faire des merveilles sans le savoir. Le Cap Vert est sur ce chemin. D’ici 50 ans, ce n’est ni un rêve ni une utopie, ce pays sera une référence en Afrique. C’est faisable et cela a déjà commencé.

Source : http://www.lenouvelafrique.net/pg.php?id_news=412