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Tchad, l’espoir en marche [09/2010]

Le Tchad célébrera en différé, en janvier 2011, le cinquantenaire de son accession à l’indépendance. A l’instar des pays africains colonisés par la France, le pays du Président Idriss Deby Itno (l’actuel président de la République) veut marquer d’une pierre blanche cette commémoration de son jubilé d’or. Ce sera un ouf de soulagement pour ce pays, qui, fragmenté par les conflits à ses frontières, reste malgré tout debout. Ce n’est pas l’apocalypse au Tchad comme tentent de le faire croire certains médias internationaux de mauvais augure.La légende raconte que le 11 août 1960 à minuit, l’écrivain et homme politique français André Malraux lisait à la lueur d’une lampe torche au nom du Général De Gaule la déclaration de l’indépendance du Tchad dans un concert d’applaudissements des lamifortains, heureux de tenir enfin la liberté tant rêvée. Le Tchad prenait son destin en main. François Tombalbaye fut le premier Président de cette république d’Afrique centrale sans accès à la mer.Situé au sud de la Libye, à l’est du Niger et du Nigeria, au nord du Cameroun et de la République centrafricaine et à l’ouest du Soudan, le Tchad entame une nouvelle ère. Cinquante ans après, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Avec une superficie d’un million deux cent quatre vingt quatre mille Km2, le pays fonde son économie d’abord sur l’agriculture. Les principaux produits d’exportation sont le coton, l’arachide et la viande ovine jusqu’en 2003 où le pays devient exportateur de pétrole. Encadrée par la Banque mondiale, la production de pétrole permettra à ce produit de représenter plus de 80% des exportations nationales. Du coup, le pays s’en sort avec une balance commerciale nettement excédentaire. Ndjamena, la capitale, fait peau neuve et s’inscrit dans le giron des capitales africaines modernes. De nombreux conflits sporadiques, marqués par des périodes troubles n’entament pas la détermination de cette nation emblématique à s’ouvrir des voies vers le développement.Comme tous les pays africains, il tente dans un sursaut d’orgueil de stabiliser son économie. Politiquement, les conflits internes engendrés de l’extérieur par des Etats voisins ou éloignés n’empêchent pas le pays de continuer sur sa lancée. Les thuriféraires et autres potentats essaient vaille que vaille de s’emparer des richesses du pays.Face à un imbroglio politico économique, le pays s’inscrit dans la démocratie en 1990. Peuple épris de liberté, de justice et de paix, sous l’impulsion du Président Idriss Deby Itno, le pays fait de la paix, avec ses voisins, son crédo. C’est ainsi que le Tchad et le Soudan signent un accord de paix, qui les engage mutuellement à ne pas soutenir les groupes rebelles qui pourrissent la vie des populations dans leurs frontières. Aujourd’hui, la santé, l’accès à l’éducation, les infrastructures routières sont les grands chantiers du Tchad. A cet effet, en août dernier, le président Idriss Deby Itno a reçu le prix de champion du monde de l’éradication de la poliomyélite décerné par Rotary International. Signe que le pays revient de loin. Signe aussi et preuve de stabilité dans cette zone de l’Afrique : la Banque des Etats de l’Afrique centrale a inauguré récemment son siège. Cette inauguration qui a connu la présence du président Idriss Deby Itno témoigne de la vitalité de l’économie tchadienne et partant de celle de l’Afrique centrale. Il est certain et évident que dans la marche des nations vers le développement, les couacs ne manquent pas mais la capacité des hommes à surmonter leur égo, à faire triompher le patriotisme au dessus des intérêts égoïstes et partisans, permet toujours de bâtir des nations fortes et prospères. Comme le disait André Malraux, l’homme ne se construit qu’en poursuivant ce qui le dépasse. Les Tchadiens se sont saignés pour construire leur nation. L’histoire en est témoin, l’Occident en est témoin. Les fresques de la révolution tchadienne ne sont pas aussi sombres que veulent le faire penser certains. Ce pays revient de loin et est un espoir dans cette partie de l’Afrique centrale. Il est le trait d’union entre l’Afrique du Nord et l’Afrique noire.De par cette position stratégique, le Tchad a beaucoup contribué à l’intégration sous régionale. Quoi de plus normal que d’être au service des autres pour la paix et le développement ?«Dans un univers passablement absurde, il y a quelque chose qui n’est pas absurde, c’est ce que l’on peut faire pour les autres » dixit Malraux. Avec plus de 10 millions d’habitants, le Tchad est un pays en nette progression depuis l’attaque des rebelles repoussée en 1998. Sa stabilité et son épanouissement dépendent à présent de chaque tchadien où qu’il soit et qui qu’il soit. Les hommes unis à la fois par l’espoir et par l’action accèdent, comme les hommes unis par l’amour, à des domaines auxquels ils n’accéderaient pas seuls. Cette citation de l’un des acteurs clés du processus d’émancipation du Tchad, André Malraux, trouve sa justification dans les grands ensembles et les grands regroupements tels que les Etats-Unis, l’Union européenne, etc. L’espoir est donc permis avec le Tchad qui petit à petit se refait une santé. Dont acte.

Source : http://www.lenouvelafrique.net/pg.php?id_news=397