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Boulevard Amandla 2010 Indépendance Cha Cha [08/2010]

‘Boulevard Amandla’ est un forum interculturel des arts. Cet événement est organisé par l’asbl La Piscine d’Activité. Cette année mettra en avant les tsukudus, des trottinettes en bois utilisées comme moyen de transport à l’Est de la République démocratique du Congo, et plus particulièrement dans la ville de Goma.

Boulevard Amandla se concentre sur le partage et la pollinisation croisée, le reflet de l’art contemporain africain dans l’art contemporain européen. Il se situe dans le quartier africain d’Anvers, aux environs de la De Coninckplein. Par l’art et la culture, il tente de stimuler la communication entre les continents et de favoriser le développement dans les deux sens.

Cette année, 17 pays africains commémorent 50 ans d’indépendance: le Cameroun, le Sénégal, le Niger, le Togo, Madagascar, la Somalie, le République démocratique du Congo, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Tchad, la République Centrafricaine, le Congo Brazzaville, le Gabon, le Mali, la Mauritanie, le Nigeria. Dans ce cadre panafricain, suite aux liens historiques avec la République démocratique du Congo et compte tenu de la situation catastrophique à l’Est du Congo, La Piscine d’Activité asbl a travaillé en étroite coopération avec Amuka, une asbl créée en 2002 à l’initiative de femmes originaires de l’Est du Congo et résidant actuellement en Belgique. Cette asbl est membre de la plate-forme africaine.

L’expo

Le climat sous-jacent du Boulevard Amandla 2010 ‘Indépendance Cha Cha’ est l’ennui/ la colère face à la situation à l’Est du Congo, et la réaction des artistes qui préfèrent se consacrer entièrement à leur travail mais qui, confrontés à cette catastrophe humanitaire, mettent tous leurs intérêts personnels de côté, pour établir un seul ‘acte’ à partir de leurs capacités physiques limitées. En pratique, Boulevard Amandla fait venir 34 tsukudus de Goma à Anvers, dont 17 pour organiser une course cycliste. Les participants sont des coureurs et des VIP, mais tout le monde peut se joindre à l’événement pour le plaisir et en signe de solidarité.

Les autres 17 tsukudus vont être lestées d’une ‘charge artistique’ (transformée en oeuvre d’art), d’un côté par des artistes venant des différents pays africains qui résident en Europe, et de l’autre côté par des artistes belges. Parmi les artistes participants il faut citer Rhode Bath-Sheba Makoumbou (Congo Brazzaville), Philip de Aguire di Otega, Lebuin D’Haese, Atelier Solar Shop, Osagie Edomwandagbon (Nigeria), Wilfried Pas, Mulugeta Tafesse (Ethiopie) et Etiyé Dimma Poulsen (Ethiopie).

Les 17 tsukudus à ‘charge artistique’ seront exposées à l’Atlas, au Fabriek Noord et au Solar Shop jusqu’au dimanche 26 septembre. Chaque tsukudu du Boulevard Amandla sera un témoignage audiovisuel d’une victime du Kivu ou d’information sur les causes de la misère. Après l’événement, les tsukudus seront adjugées en vente publique au profit du Centre Amuka à Goma, une crèche qui accueille les enfants de femmes violées pendant la guerre, afin que ces derniers puissent retourner à l’école et construire leur vie. L’Athénée Royal d’Anvers abritera l’expo Awa Kin, qui présentera des jouets fabriqués par les enfants de Kinshasa ainsi que des ateliers pour les jeunes.

Les Tsukudus

Les tsukudus désignent en Kinande des trottinettes en bois qui servent de moyen de transport dans les régions montagneuses de l’Est du Congo et en particulier dans la ville de Goma. Alors que New York a ses Yellow Cabs, Goma a ses tsukudus. Ce véhicule doit son nom au bruit ‘tchou-cou-dou’ de ses roues en bois sur les routes en pierres de lave.

Ces trottinettes sont fabriquées entièrement en bois dur dans les environs de la ville de Goma, là où commence la forêt équatoriale. La composante principale est la poutre horizontale. Ce support doit être assez fort, afin de supporter des charges lourdes en plus du chauffeur et d’un passager. La roue est accrochée avec un ressort et des morceaux de pneu en caoutchouc. Les ‘pneus’ sur les roues sont des matériaux naturels ou recyclés; idem pour le coussin de genou du conducteur et le frein à l’arrière, fabriqué à partir d’une sandale et d’un morceau de vieux pneu.

L’intérêt d’une tsukudu est que, contrairement à une bicyclette, elle peut transporter de lourdes charges. Le poids maximal qu’elle supporte est d’environ 700 kg, ce qui correspond environ à dix sacs de ciment et deux personnes. La majorité du fret, e.a. bananes, charbon et bois de construction, provient du haut des collines et doit arriver au centre commercial de la ville de Goma, situé plus bas dans la vallée. L’avantage énorme de la tsukudu par rapport à un camion est qu’elle ne consomme pas de carburant.

 




PROGRAMME

Lundi 6 septembre 2010
Quatre tsukudus à ‘charge artistique’, réalisées par des artistes reconnus, sont installées dans la Gare Centrale d’Anvers.

Samedi 11 septembre 2010
La De Coninckplein est décorée avec des drapeaux panafricains créés pour l’occasion. 14h: Ouverture du marché africain ‘fantaisiste’, organisé par les membres de l’asbl La Piscine d’Activité. Différents groupes musicaux, des poètes et des comédiens se succèdent sur scène, entrecoupés de commentaires d’un journaliste sportif célèbre. Dix-sept tsukudus sont chargées et exposées sur la De Coninckplein. Sessions de photos avec des VIP. 17h: Départ de la course de tsukudu. Les coureurs sont des VIP, des sportifs, mais aussi des équipes de pub et autres. Ces derniers participent pour le plaisir et amènent des sponsors en faveur du projet de l’asbl Amuka de construction d’un centre à Goma (Congo de l’Est), qui accueillera les enfants des femmes violées et/ ou traumatisées pendant les différentes guerres. Chaque coureur est soutenu par des assistants. 19h: vernissage de l’expo des tsukudus à ‘charge artistique’ dans le centre Atlas, Carnotstraat 110.

Dimanche 26 septembre
À partir de midi, groupes musicaux, poètes et comédiens se succèdent. À18h: vente publique des tsukudus avec ‘charge artistique’ et des autres tsukudus comme objets de collection, dans la cour de l’Athénée Royal d’Anvers. Après la vente aux enchères: bal populaire.

 




Amandla signifie ‘force/ pouvoir’ en langue xhosa et zoulou. Ce mot était employé comme cri de ralliement par le parti de Nelson Mandela, l’ANC (African National Congres dans la lutte contre l’apartheid). Cet appel scandé par un chef de file était souvent suivi par ‘awethu’ ou ‘ngawethu’ (A nous!). Ce terme reste associé à la lutte contre le régime raciste de l’apartheid.

La Piscine d’Activité asbl
Lange Brilstraat 4
2000 Antwerpen
0032 484952287
info@amandla.be
www.amandla.be

Amuka asbl
Golfstraat 79
2610 Wilrijk
0032 472662014
www.afrikaansplatform.be/amuka/

Source : http://www.lenouvelafrique.net/pg.php?id_news=371