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Développement durable en Afrique - Pour des sociétés durables et résilientes

 

Dans son rapport sur le développement durable en Afrique 2018 : vers un continent transformé et résilient, la commission économique pour l’Afrique des nations unies passe en revue les résultats obtenus par l’Afrique au regard de cinq objectifs du programme de développement durable à l’horizon 2030.

L’édition de 2018 du Rapport sur le développement durable en Afrique s’aligne sur le thème du Forum politique de haut niveau sur le développement durable de 2018 :« Transformation vers des sociétés durables et résilientes ». Le rapport met l’accent sur les cinq objectifs de développement durable (ODD) suivants : Eau propre et assainissement ; Énergie propre et d’un coût abordable ; Villes et communautés durables ; Consommation et production responsables ; et Vie terrestre (Objectif 6, Objectif 7, Objectif 11, Objectif 12, Objectif 15 des ODD).

 

Dans le rapport, il est ressorti les constats suivants :

 

Accès à l’eau de boisson et à des installations sanitaires

Selon le rapport, l’accès à l’eau de boisson et à des installations sanitaires améliorées progresse, mais il reste très insuffisant en Afrique malgré l’augmentation de l’aide publique au développement (APD). Au niveau de l’eau, dans l’ensemble, l’accès est d’un niveau plus élevé en Afrique du Nord que dans le reste de l’Afrique. Des disparités persistent entre zones rurales et zones urbaines, surtout en Afrique, hors Afrique du Nord. En 2015, environ 82 % de la population urbaine avait accès à des services élémentaires d’alimentation en eau de boisson, contre seulement 43 % de la population rurale. De nouveaux défis, dont le changement climatique, les sécheresses, les inondations et la gestion de l’eau, constituent des obstacles majeurs à l’accès à l’eau de boisson en Afrique. Pour relever ces défis, il faut une meilleure gouvernance des ressources en eau, des investissements dans les infrastructures, et un accès à des technologies et à des politiques appropriées pour améliorer la gestion des pénuries d’eau.

 

L’accès à l’électricité en Afrique

L’accès à l’électricité en Afrique augmente, quoiqu’à un rythme plus lent que celui de la croissance démographique. Dans la majeure partie de l’Afrique, le pouvoir transformateur de l’électricité reste inexploité en raison d’une production et d’un accès limités. Le continent enregistre une augmentation lente, mais constante de l’accès à l’électricité, dont le taux est passé de 39,7 % en 2008 à 45,9 % en 2014 et 53 % en 2016 (couvrant quelque 660 millions de personnes). Les disparités entre zones urbaines et zones rurales en matière d’accès sont particulièrement marquées en Afrique, hors Afrique du Nord, où le taux d’électrification dans les zones rurales était de 17 % en moyenne en 2014, contre 70 % en zones urbaines.

 

Le potentiel en énergies renouvelables

L’Afrique regorge de ressources énergétiques renouvelables. La production d’énergie hydroélectrique, une source d’énergie renouvelable, est la plus importante source d’électricité en Afrique, contribuant à un peu plus de 60 % de la fourniture sur le continent. Toutefois, malgré les potentialités importantes qu’elle présente, l’énergie solaire demeure largement inexploitée.

 

L’efficacité de l’utilisation de l’énergie s’améliore

Les niveaux d’intensité énergétique en Afrique ont diminué à un taux annualisé de 1,6 % entre 2004 et 2014, grâce au Burundi, à l’Éthiopie, au Mali, aux Seychelles, à la Sierra Leone et à l’Ouganda, à l’origine des grandes avancées enregistrées. Les niveaux d’efficacité énergétique varient considérablement selon les sous-régions. Dans l’ensemble, l’Afrique du Nord affiche les niveaux d’intensité énergétique les plus bas en raison de l’adoption de stratégies d’amélioration de l’efficacité énergétique assorties d’objectifs et de cibles ambitieux, de cadres réglementaires et de programmes spécifiques soutenus par des mesures incitatives. L’inefficacité énergétique peut être principalement attribuée à la déficience des infrastructures, à la mauvaise conception des bâtiments, à l’absence de politiques effectivement applicables relatives au rendement énergétique des appareils et des technologies et à l’inefficacité des processus de production et de transport.

 

L’Afrique, la région qui enregistre l’urbanisation la plus rapide au monde

Le continent affiche aujourd’hui un taux d’urbanisation de 40 %. Toutefois, d’ici à 2040, il sera majoritairement urbanisé, à 51,5 %, soit cinq fois plus que la population urbaine totale en 2030. À l’horizon 2030, plus de la moitié de la population de toutes les sous-régions du continent, à l’exception de l’Afrique de l’Est, vivra en zone urbaine. Cependant, une grande partie de l’urbanisation qui a cours actuellement en Afrique n’est pas planifiée et est mal gérée. Les villes africaines doivent être planifiées et gérées de manière judicieuse pour qu’elles puissent promouvoir significativement la réduction de la pauvreté et des inégalités, et favoriser une croissance et une transformation porteuses d’emplois.

 

Stratégies nationales pour les catastrophes

La mise en œuvre de stratégies nationales pour les catastrophes réduit la vulnérabilité des villes aux effets de ces phénomènes. Les villes deviennent de plus en plus vulnérables aux effets des catastrophes. Avec la concentration croissante de la population africaine dans les villes, cette vulnérabilité continuera de s’intensifier. Face à la menace que font peser les catastrophes naturelles, de plus en plus de pays africains adoptent et mettent en œuvre des stratégies nationales pour les catastrophes.

 

La qualité de l’air dans les villes africaines

La qualité de l’air dans la plupart des villes africaines est mauvaise et présente des risques pour la santé, en particulier pour les enfants. La plupart des villes africaines ne satisfont pas aux normes minimales de qualité de l’air établies par l’Organisation mondiale de la Santé.

La croissance rapide de la population, l’urbanisation rapide, la croissance de la classe moyenne et les modes de production à forte intensité de ressources sont les principaux moteurs de l’utilisation accrue des ressources de la planète. Selon les estimations du Programme alimentaire mondial, l’Afrique, hors Afrique du Nord, perd plus de 30 % de ses quelque 230 millions de tonnes de production alimentaire annuelle du fait principalement d’une mauvaise gestion après la récolte.

 

Le couvert forestier de l’Afrique s’amenuise

De 2000 à 2015, l’Afrique hors Afrique du Nord était l’une des deux régions mondiales qui ont enregistré une baisse d’au moins deux points de pourcentage de leur couvert forestier relatif. Le rythme accéléré du déboisement dans la région peut être attribué en partie à une exploitation accrue des ressources forestières à des fins commerciales, à l’empiètement des activités agricoles pratiquées par les populations locales sur les terres forestières, et à l’absence de plans de gestion à long terme de la plupart des forêts de la région. Outre la baisse du couvert forestier, l’Afrique, comme d’autres régions du monde, est confrontée au risque d’extinction d’espèces animales de grande importance.

 

Sciences, de la technologie et de l’innovation

Un système efficace de STI (Sciences-Technologie-Innovation) nécessite une infrastructure solide et un système d’innovation dynamique qui relie la communauté scientifique et les chercheurs au secteur privé et à l’état. Le développement des sciences, de la technologie et de l’innovation (STI) est essentiel à la réalisation des Objectifs de Développement Durables (ODD) et de l’Agenda 2063. Un système efficace de STI nécessite cependant une infrastructure solide et un système d’innovation dynamique qui relie la communauté scientifique et les chercheurs au secteur privé et à l’État. L’infrastructure des STI en Afrique, mesurée à l’aune de l’accès à l’Internet et de l’accès à l’électricité, s’améliore, mais reste relativement faible. De plus, l’architecture institutionnelle des STI est généralement faible en Afrique et caractérisée par de faibles investissements dans la recherche-développement (R & D) et des systèmes d’innovation fragmentés.

 

 

 

 

Le rapport recense les mesures suivantes que peuvent prendre les décideurs

 

1 – L’Afrique devrait faire des investissements dans l’eau et l’assainissement une priorité, afin d’améliorer l’accès à ces services, d’améliorer les résultats de santé, et de mettre à contribution les capacités productives de la population ;

2 – Renforcer les capacités de planification urbaine et intégrer cette dernière dans les plans nationaux de développement afin de donner sa pleine mesure au potentiel de transformation qu’ont les villes africaines pour favoriser une prospérité économique inclusive et durable ;

3 – Investir dans des technologies et des infrastructures qui réduisent les pertes après récolte. Plus précisément, l’amélioration des technologies utilisées dans les exploitations agricoles, des infrastructures et des installations d’entreposage ;

4 – Les pays africains doivent concevoir et mettre en œuvre des plans de gestion à long terme des zones forestières ;

5 – Améliorer l’accès des populations rurales à une énergie moderne pour gommer les disparités entre zones urbaines et zones rurales ;

6 – Renforcer l’écosystème des sciences, de la technologie et de l’innovation, et mobiliser les investissements dans la recherche-développement.

Source : Rapport sur le développement durable en Afrique

Source : http://www.lenouvelafrique.net/pg.php?id_news=1417