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Monnaie unique La CEDEAO maintient le cap de 2020

Prévue initialement en 2009, la monnaie unique est finalement attendue pour 2020. Les pays membres de la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont une fois de plus réaffirmé leur volonté de mettre en place cette monnaie commune mainte fois reportée. Depuis quelques semaines, c’est chose faite. Le nom de la monnaie est connu : il s’appellera Eco.

Quinze États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) comptent remplacer le franc CFA et sept devises nationales par l’ECO, une monnaie unique qui facilitera les échanges entre ces pays. Ce projet en discussion depuis des années devrait voir le jour en 2020. Le nom a fait consensus lors du comité interministériel des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales de la zone, qui s’est réuni les 17 et 18 juin à Abidjan, rapporte l’hebdomadaire Jeune Afrique. La gestion de la monnaie unique devrait être confiée à une banque centrale fédérale et son taux de change devrait être flexible, selon le rapport adopté par le comité interministériel, cité par J.A. Le ministre ivoirien des Finances, Adama Koné, a reconnu que de nombreux défis restaient à relever, jusqu’à l’achèvement du projet. Ceux-ci sont essentiellement liés aux obstacles relatifs à la libre circulation des biens, des capitaux et des personnes à l’intérieur de l’espace CEDEAO. Selon lui, « il y a une volonté politique » des dirigeants ouest-africains, dont plusieurs sont parfois accusés d’être peu enclins à abandonner le très controversé franc CFA », a indiqué le ministre ivoirien de l’Économie et des Finances, Adama Koné. Selon le site de BFMTV, le Nigeria, qui s’était longtemps opposé à la création de cette monnaie unique, semble avoir levé ses réserves. Mais le Nigeria a exigé des pays de la zone franc une déconnexion du Trésor français, le franc CFA étant arrimé à l’euro.

Les grands argentiers selon l’Agence Ecofin ont insisté sur l’importance de renforcer la convergence macro-économique des 15 pays. « La convergence macro-économique est essentielle. Le respect du calendrier de mise en œuvre de la monnaie unique dépendra des efforts de chaque pays en la matière », a déclaré le président de la Commission de la CEDEAO, l’Ivoirien Jean-Claude Brou.

Selon les économistes, une devise unique va apporter beaucoup aux économies des 15 États de la CEDEAO. Ils estiment que c’est une opportunité d’intégration qu’il faut saisir pour les pays africains, car les marchés sont (actuellement) fragmentés. A noter que la croissance de la zone CEDEAO était attendue à 3,4 % en 2019, après 3 % en 2018. Tous les détails de ce futur chantier ont été soumis aux chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO lors de leur sommet à Abuja le 29 juin. Les chefs d’État ont signé le document reconnaissant l’entrée en vigueur de cette monnaie en 2020. De nombreux experts sont dubitatifs sur le calendrier annoncé du lancement de la monnaie unique de la CEDEAO, en raison des énormes divergences économiques entre les 15 pays, et du chemin restant à parcourir pour une harmonisation.

Depuis les années 1950, note le Point Afrique, lorsque les pays ont commencé à obtenir leur indépendance de la France, le caractère « idéologique » du franc CFA a fait l’objet de débats. En Afrique de l’Ouest, de nombreux pays ne font pas partie de cette zone monétaire du CFA, comme la Guinée qui l’a quittée en 1960, suivie par le Mali en 1962 avant d’y revenir, sans compter les pays anglophones comme le Ghana ou le Nigeria.

Créée en 1975, la CEDEAO regroupe aujourd’hui 15 pays (Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte-d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone et Togo) et totalisant 300 millions d’habitants, dont 180 millions pour le seul Nigeria, poids lourd démographique et économique de la zone, dont il représente environ 60 % du PIB.

Source : http://www.lenouvelafrique.net/pg.php?id_news=1413