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Kenya - La Success story de la Kenya Tea Development Agency

Le thé est « l’or vert » du Kenya, et ce depuis son introduction par les Britanniques au début du XXe siècle. Le pays en est le premier exportateur de la planète et son centre de vente aux enchères, à Mombasa, est la plaque tournante du commerce mondial de la plante aromatique. La clé du succès, c’est la KTDA, pour la Kenya TeaDevelopment Agency.

La Kenya TeaDevelopment Agency (KTDA), créé à l’indépendance en 1964, gère 67 usines qui produisent 60% du thé du pays. L’organisation fonctionne sur le modèle d’une coopérative. Détenue par 600000 agriculteurs, la Kenya TeaDevelopment Agency Limited a pour mandat d’encourager le développement de la culture du thé auprès des agriculteurs. KTDA accompagne les producteurs sur l’ensemble de la chaîne de valeur, de la production (approvisionnement en intrants, assistance technique, préfinancement), à la transformation (gestion de 66 usines de thés), la logistique (transport, stockage) et la commercialisation.
Les membres sont tous actionnaires des 54 sociétés qui assurent la production. Ces dernières se partagent les parts de la KTDA Holding. Ce sont donc les travailleurs qui possèdent la multinationale. Son chiffre d’affaires s’élève à 780 millions de dollars selon rfi. Leader au Kenya, il possède 60 % des parts de marché national. Les 40 % restants se partagent entre les grands noms de l’industrie mondiale, comme Unilever ou encore Twinings.
Selon Jeune Afrique, en étant actionnaires, les petits planteurs bénéficient d’une panoplie de services assurés par la société mère. Elle leur fournit les plants, les fertilisants ou encore le transport de leur production. Une formation continue leur permet également d’augmenter la productivité des plantations de 2 % par an en moyenne. « Un modèle unique au monde », affirme LerionkaTiampati, directeur général de la KTDA. Aujourd’hui, ce plus de 4 millions de Kenyans que la KTDA ferait vivre soit 10% de la population

Par ailleurs, KTDA souhaite diversifier ses revenus et entend mettre l’accent sur la production de thé orthodoxe très prisé en Russie, en Iran et au Moyen-Orient. Le pays viendrait concurrencer l’Inde et notamment la région de Darjeeling, première zone de production de thé orthodoxe dans le monde. En outre, Proparco, filiale de l’agence française de développement a accordé à la mi-mars un prêt de 7 millions de dollars à la KTDA destinés à la construction de nouvelles usines qui produiront le thé orthodoxe. Cette technique industrielle de transformation a été mise au point par les Anglais dans le nord-est de l’Inde, vers 1860. Les feuilles utilisées pour le thé orthodoxe sont toutes différentes, 5 étapes distinctes sont nécessaires pour sa fabrication. Le produit est au final plus cher, plus rare, mais aussi plus doux. Bref, de meilleure qualité selon les experts.
Cet accompagnement financier servira à l’expansion de quatre usines de production de thé orthodoxe, situées dans les régions de Murang’a, Meru et Kirinyaga. « En finançant de nouvelles lignes de production pour le thé orthodoxe, Proparco contribuera à l’amélioration de la productivité de plus de 50 000 petits producteurs qui approvisionnent les usines en thé vert», indique l’agence Ecofin. En 2017, le KTDA a affiché un chiffre d’affaires de 78 milliards de shillings kényans, et l’équivalent de quelque 400 millions d’euros nets a été redistribué aux planteurs. Sur le marché aux enchères de Mombasa, l’or vert se revend jusqu’à 3 dollars le kilo.

Source : http://www.lenouvelafrique.net/pg.php?id_news=1340