back

Promouvoir une Afrique en croissance [12-2015]

La promotion de la bonne gouvernance économique et politique est l’une des clés ouvrant la porte vers le développement. Sans bonne gouvernance politique, économique, toutes les initiatives orientées vers le développement sont vouées à l’échec. L’Afrique a besoin d’une société qui organise des élections libres et transparente, qui lutte contre le crime économique et la délinquance financière. De cette donne dépend la stabilité et la paix sur le continent.

L’Afrique a besoin d’être gouvernée économiquement et politiquement. La paix est un enjeu très important pour ce continent en proie à de multiples conflits inspirés et instrumentalisés de l’extérieur. Il n’y a pas de développement sans paix et il n’y a pas de croissance sans stabilité. Les 2 vont de pair. L’on peut avancer que le système de gouvernance politique détermine tout le reste. En effet, la gouvernance politique désigne la compétence institutionnelle qui consiste à élaborer, mettre en œuvre et assurer le suivi des politiques publiques destinées à corriger les dysfonctionnements de la société et de l’environnement. Dans cette définition : le premier mot-clef est «politique publique» ; c’est grâce aux politiques publiques que les gouvernants peuvent corriger les dysfonctionnements de la société. Ainsi, en 2012, 80% des Italiens étaient propriétaires de leurs maisons d’habitation ; la cause de cette situation demeure la politique de l’habitat adoptée par le Parlement et mise en œuvre par le Gouvernement ; le second mot-clef, implicite, est « leadership politique » ; selon James FREEMAN, auteur ayant vécu aux USA au XVIIIe siècle, « la différence entre un homme politique et un homme d’état est que le premier pense à la prochaine élection et le second aux futures générations». Ainsi, parce qu’il pense à la prochaine élection, l’horizon temporel de l’homme politique est limité à cinq (05) ans. Dans cette perspective, il distribuera des sacs de riz, des tee-shirts, des kits scolaires, des bicyclettes, des brouettes, etc. pour s’attirer les faveurs de l’électorat. A contrario, l’homme d’état, dont l’horizon temporel varie de 25 à 50 ans, fera des projets sur 15 voire 40 ans. Ces projets viseront à modifier les tendances négatives actuelles en transformant les structures économiques, sociales et culturelles dans le sens du progrès.

Promouvoir le paquet essentiel

Le paquet essentiel de la gouvernance politique comprend un ensemble de mesures (ou réformes) ayant pour cibles : la nature de l’État, la qualité du logiciel mental collectif (ou système de valeurs), l’interventionnisme économique et, le mécanisme de stabilité politique et institutionnelle. En Afrique, ce paquet a besoin d’être promu. Lorsqu’un État possède un système démocratique qui élargit les libertés individuelles et garantit aux plus faibles l’accès aux soins de santé, il exerce avec autorité son droit d’un état stable. La situation des droits de l’homme sur le continent, même si elle semble critique en certains endroits, n’en demeure pas moins satisfaisante dans la majorité des pays. Ce satisfecit se démontre par la présence des organisations de défense de droit de l’homme, la facilité pour un individu d’avoir accès aux juridictions. Les juridictions faisant partie de l’administration, cette dernière doit être irréprochable dans la conduite de ses activités. Pour y parvenir, l’administration a besoin d’agents dévoués et honnêtes. L’on raconte que le miracle singapourien tire son origine d’une administration honnête. L’Afrique a besoin d’une administration honnête. Cette honnêteté se traduit par des agents responsables, incorruptibles, travailleurs et courageux. À l’exemple de Singapour qui a bâti son développement sur la richesse de ses hommes, l’Afrique doit bâtir sa force de développement sur le capital humain. Et, promouvoir le capital humain n’est rien n’est rien d’autres qu’aller au-delà de l’impossible même lorsque tout semble infranchissable. La quête d’une bonne gouvernance politique et financière passe par la promotion des droits de l’homme et des peuples. Elle passe par l’établissement d’une identité propre et crédible face aux biens et aux deniers publics. Il n’y a jamais d’histoire sans obstacles, il n’y a jamais de victoire sans échec, sans expérience, sans douleurs. Les plus grandes nations ont construit leur futur dans l’abnégation, le sacrifice et le don de soi. L’Afrique est à la croisée des chemins.

Source : http://www.lenouvelafrique.net/pg.php?id_news=1173