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Maroc - Pourquoi les footballeurs issus de la diaspora tournent-ils le dos aux Lions de l’Atlas ? [05/2014]

Le Maroc ne semble plus véritablement tirer profit de “ses” nombreux footballeurs talentueux d’origine. De Mounir El Haddadi (Espagne), meilleur buteur de la Youth League 2014, la Ligue des champions des moins de 19 ans en nous rappelant des joueurs plus emblématiques comme Marouane Fellaini, Nacer Chadli (Belgique), Ibrahim Afellay (Pays-Bas) et tant d’autres footballeurs, l’on constate que plusieurs footballeurs issus de la diaspora marocaine ont opté jouer pour leur pays d’accueil ou de naissance. Responsabilité politique ou non ? Ce qui est constant, cette situation constitue une perte non négligeable pour les Lions de l’Atlas qui peinent, depuis plusieurs années, à se hisser à plus haut sommet du football continental et mondial.

Si les responsables de la fédération marocaine de football (FRMFA) estiment que fort plausible d’ailleurs que la formation d’une équipe nationale forte et le lancement d’une nouvelle restructuration du paysage footballistique s’avèrent être les priorités majeures de leur politique actuelle, il n’en demeure pas moins que chercher à gagner la confiance des footballeurs issus de sa communauté immigrée devrait également être une priorité de plus, disent les spécialistes du football. Si le pays a eu plus de chance ou de visa en récupérant très vite des joueurs binationaux comme Chamakh, Benatia, Taarabt, le Maroc éprouve néanmoins des difficultés énormes pour faire joueur au sein du bloc des Lions de l’Atlas, plusieurs de ses enfants issus de sa communauté immigrée en Europe mais également dans le monde. Les derniers cas en datent sont Mounir El Haddadi (18 ans, FC Barcelone), meilleur buteur de la Ligue des champions des moins de 19 ans qui a opté pour les sélections espagnoles. Ceci est valable pour celui qui est présenté comme le futur «Lionel Messi» à l’occurrence Hachim Mastour (15 ans, AC Milan) évolue, lui, avec les moins de 16 ans de l’Italie ou encore en France avec Younès Kaabouni (Bordeaux) qui porte le maillot des Bleus des moins de 19 ans. Le jeune Younès Bnou Marzouk, repéré par la Juventus sous le maillot marocain, a également choisi de rallier l’équipe de France des moins de 18 ans. Quel gâchis ! La tendance semble fort bien s’accentuer si l’on sait que, d’après plusieurs observateurs, travailler à récupérer ces générations ne semble point être un objectif central des responsables de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) qui, en un moment récent, n’ont pu rien faire pour convaincre la génération des Marouane Fellaini, Nacer Chadli en Belgique ou Ibrahim Afellay (Pays-Bas) à jouer pour le Maroc. La liste est loin d’être exhaustive. Dans le viseur de l’AS Rome et de l’Inter Milan mais retenu par Guingamp, Karim Achahbar (18 ans) est l’un des rares à ne pas suivre une tendance qui s’inscrit dans un contexte particulier pour une Fédération marocaine en pleine crise et sans président.

Toutefois, le président de l’instance dirigeante du football national, Faouzi Lekjaa a récemment révélé dans un entretien avec la presse marocaine que la formation d’une équipe nationale forte et le lancement d’une nouvelle restructuration du paysage footballistique constituent les priorités absolues de la Fédération royale marocaine de football (FRMF). Selon lui, il s’agira de mettre en place, la prochaine saison, de la Ligue du football professionnel et celle Amateur du championnat Pro Elite 1 qui va englober toutes les composantes de la discipline afin d’accompagner les éventuelles mutations dans la pratique du football. A l’en croire, cette vision globale trouve son prolongement dans l’implication des différentes parties concernées et clubs afin que “nous puissions créer un système intégré englobant tous les volets notamment ceux administratif et financier”, soutient-il. Cependant, en perspectives des échéances décisives de la Can 2016 et la coupe du monde 2018, selon plusieurs spécialistes du football marocain, les autorités du pays voire la FRMF, devraient songer à mettre sur pied une politique plus attractive en direction de ses footballeurs de talent issus de sa diaspora et qui brillent de mille cieux sous d’autres cieux. Le Maroc doit en profiter plus. Mais, ces footballeurs ont-ils le choix ? That’s the question. (Avec lequipe.fr)

Source : http://www.lenouvelafrique.net/pg.php?id_news=1048