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Modèle d'intégration à l'image de l'Union européenne Un accord de monnaie unique pour cinq pays d'Afrique de l'Est [01/2014]

Avec comme modèle d'intégration économique inspiré sur celui de l'Union européenne, cinq pays d'Afrique de l'Est ont signé samedi 30 novembre 2013 à Kampala en Ouganda, un protocole d'accord instaurant une union monétaire entre eux. Il s'agit particulièrement du Burundi, du Kenya, de l'Ouganda, de la Tanzanie et du Rwanda. Ces pays auront des critères macro-économiques à respecter, notamment en termes de contrôle de l'inflation. A cet effet, ils mettront en place une Banque centrale est-africaine à charge de réguler tout ce processus.

Les cinq pays d'Afrique de l'Est, réunis au sein de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), sont engagés depuis plusieurs années dans la construction d'un marché unique inspiré sur le modèle de l'Union européenne (UE), et qui va rassembler prés de 135 millions de citoyens. Si cette volonté politique peinait encore à se concrétiser, c'est maintenant chose en voie d'être faite. En effet, réunis à Kampala le samedi 30 novembre dernier, les présidents Kényan Uhuru Kenyatta, Rwandais Paul Kagame, Burundais Pierre Nkurunziza, Tanzanien Jakaya Kikwete et Ougandais Yoweri Museveni ont signé le protocole instaurant l'union monétaire pensée sur le modèle économique de l’UE.

Respecter des critères macro-économiques

Ce protocole devra s’accompagner de critères macro-économiques à respecter, notamment en termes de contrôle de l’inflation, ainsi que de la mise en place d’une Banque centrale est-africaine, avant une décennie. La création de cet important marché unique vise à instituer une libre circulation de la main d’œuvre, des marchandises, des services et des capitaux entre les cinq pays pour un développement harmonieux en commun. Outre le principe de l'union monétaire entériné à l'occasion du sommet des chefs d’État de l'EAC, ce marché unique portera sur une union douanière, censée voir le jour dès 2014. L’union monétaire va éliminer le coût lié à l’utilisation de plusieurs monnaies, réduire les coûts de transactions. La signature de ce protocole d’accord intervient alors que l’EAC était secouée depuis plusieurs mois par d’importantes tensions internes. Dans son intervention, le président kényan Uhuru Kenyatta a exprimé sa confiance dans la capacité de cette union monétaire à booster le commerce régional et les investissements étrangers. Du coup, les entreprises auront plus de liberté pour commercer et investir davantage, et les investissements étrangers trouveront de nouvelles raisons de s’implanter dans la région, laisse-t-il entendre en filigrane. En effet, l’intégration dans les économies africaine et mondiale des pays de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), a été considérée comme un objectif central pour ces derniers. Même si le développement du commerce et de l’investissement, et la croissance économique ne sont pas la seule manière de relever le défi que représente le développement de l’Afrique, ils constituent un élément de réponse incontournable si les pays veulent dégager les ressources dont ils ont besoin pour élever les niveaux de vie, faire reculer la pauvreté, répondre aux priorités sociales et affirmer leur leadership au plan géostratégique.

Pour rappel

A noter que la Communauté d'Afrique de l'Est (en anglais East African Community, EAC) est une organisation internationale de cinq pays de l'Afrique de l'est comprenant le Burundi, le Kenya, l'Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie. Pierre Nkurunziza, président du Burundi en est l'actuel dirigeant. Celle-ci a initialement été fondée en 1967, puis a été dissoute en 1977 avant d'être recréée le 7 juillet 2000. En 2008, après des négociations avec la Communauté de développement d’Afrique australe et le Marché commun de l'Afrique orientale et australe, la Communauté d'Afrique de l'Est avait envisagé une expansion du marché de libre-échange incluant les pays membres. Avec la signature de ce protocole d’accord d’union monétaire, la Communauté d'Afrique de l'Est qui est l'un des piliers de la Communauté économique africaine, va se doter d’une monnaie unique mais qui n'interviendra pas avant plusieurs années, y compris la création d'une Banque centrale est-africaine à charge de réguler tout ce processus. Une manière, notent les observateurs, d'accélérer les processus d’intégration régionale dans le cadre d'une harmonisation des règlements et des pratiques qui s'avère être d'une importance capitale. Le moins que l'on puisse dire, pour sortir l'Afrique des difficultés, il faudra instaurer une coopération régionale sectorielle dynamique ou encore à la mise en place de grands ensembles régionaux soucieux d'élaborer des politiques économiques communes comme c'est le cas actuellement avec ces cinq pays de la Communauté d'Afrique de l'Est.

Source : http://www.lenouvelafrique.net/pg.php?id_news=1024