Article publié le 2020-09-22 par Anthony Vercruisse Publi-reportage
Premier Forum National sur la Reconstitution des Archives et du Patrimoine Culturel de la R.D. CONGO
Premier Forum National sur la Reconstitution des Archives et du Patrimoine Culturel de la R.D. CONGO

Premier Forum National sur la Reconstitution des Archives et du Patrimoine Culturel de la R.D. CONGO

La première bataille culturelle du Président Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo

Par Anthony Vercruisse

Sous le haut patronage de Son Excellence Monsieur le Président de la République Démocratique du Congo et Chef de l’État, Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, le Collège Culture-Arts et questions religieuses de la Présidence de la République a organisé du 25 au 29 juin 2020, en collaboration avec la Commission Nationale chargée de la Reconstitution des Archives et du Patrimoine Culturel de la RDC « CNRPC », l’Institut des Musées Nationaux du Congo « IMNC » et le Musée National de la RDC, un Forum national sur la reconstitution des Archives et le Patrimoine culturel de la RDC, 60 ans après.

Le but de ce premier forum national était de mettre autour d’une table tous les professionnels qui se consacrent à la protection, la valorisation et la promotion des archives et du patrimoine culturel congolais, pour réfléchir sur la problématique de la reconstitution des biens culturels congolais ; afin de lancer officiellement le processus de reconstitution des archives et du patrimoine culturel de la RDC. Ce premier forum constituait une occasion pour évaluer l’état de la question au niveau national et international, des actions à mener dans un nouvel esprit pour l’effectivité d’une démarche longtemps entamée, mais jamais achevée soixante ans après l’accession de notre pays à l’indépendance.

Le point déclencheur remonte au 23 novembre 2019. À l’issue de l’inauguration du Musée National de la RDC, le Président de la république, Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO répondant aux questions des journalistes sur la restitution, a déclaré ce qui suit : « Je remercie les Belges pour avoir gardé et protégé le patrimoine culturel congolais ainsi que les archives historiques qui ont été exportés à l’étranger dans différentes circonstances et à des diverses occasions qui ont émaillé l’histoire de la RDC, et le temps est venu pour que ces objets soient restitués progressivement et de manière concertée, au peuple congolais ».

C’est pour matérialiser la vision du Chef de l’État sur la question qu’une commission a été mise en place par le Conseiller Principal en Charge du Collège Culture, Arts et Questions Religieuses, Théo Tshilumbawa Kabeya et sous l’encadrement du Conseiller Eddy Lukunawa Bantu, acteur majeur dudit collège.

L’action menée à travers l’organisation de ce premier forum national 60 ans après a eu une triple finalité :

— Premièrement une finalité Scientifique :

Mener une réflexion et un échange interdisciplinaire entre experts et chercheurs congolais travaillant sur les processus de patrimonialisation et de restitution des œuvres d’art et archives ;

— Deuxièmement : une finalité stratégique :

Proposer aux autorités politiques une expertise fiable pour aborder la question de la restitution avec les différents États concernés et des collectionneurs privés » ;

— Troisièmement : une finalité pratique :

Réfléchir sur la mise en œuvre du processus de reconstitution des archives et du patrimoine culturel tant au pays qu’à l’étranger et mieux planifier la restitution des œuvres d’art et archives ; voire les restes de corps humains se trouvant en dehors du pays.

Ce premier Forum national de 4 jours s’est axé sur la thématique : « Lancement officiel du processus de reconstitution des archives et du patrimoine culturel de la RDC 60 ans après l’indépendance » et les sous-thèmes ci-après ont été abordés en six panels :

1) L’histoire de la Restitution des biens culturels en RDC ;

2) La convention de l’UNESCO de 1970 et la restitution des biens culturels ;

3) La loi congolaise et la restitution ;

4) L’expérience de la restitution par le Musée de Tervuren et l’IMNZ ;

5) La position du gouvernement de la RDC sur le dossier de la Restitution,

6) Le rôle de la Diaspora dans le processus de la Reconstitution.

Au terme de ce premier forum national, les participants ont formulé quelques recommandations ci-après :

 

1- Que les Missions exploratoires soient envisagées afin de prendre contacts avec :

    • les gouvernements des pays occidentaux (Belgique ; France ; Allemagne ; Angleterre ; Pays – Bas. Italie et les États Unis.)

    • les institutions internationales ;

   • les différents secteurs de la Diaspora dont les travaux peuvent contribuer à une piste de solutions quant à la reconstitution des archives et du patrimoine culturel congolais.

2- Que la Commission s’appuie sur certaines organisations, telles que : la COMRAF en Belgique et d’autres organisations des Afro-descendantses et Afro-descendants et de la société civile en général, pour les besoins de la cause engagée.

3- Informer et sensibiliser les pays limitrophes de la RDC, la jeunesse congolaise et toutes les couches sociales sur les enjeux du processus de reconstitution du patrimoine culturel ;

4- établir un plan stratégique pour la mise en œuvre du processus de reconstitution des archives et du patrimoine culturel congolais ;

5- Mettre en place un cadre officiel et institutionnel élargi aux experts, scientifiques, opérateurs culturels et aux médias autour de la question de la reconstitution du patrimoine culturel ;

6- Convoquer dans un plus bref délai des États Généraux de la Culture afin de mettre sur pied des principes fondamentaux de la culture en RDC, gage d’un développement durable ;

7- Trouver les voies et moyens de rétablir et d’intégrer le volet « Culture » au sein des programmes de l’éducation nationale des classes primaires jusqu’à l’université ;

8- Impliquer étroitement les communautés locales, dépositaires de la culture dans la gestion, la protection et la reconstitution du patrimoine culturel ;

9- Adopter une politique de gestion des archives adaptée aux nouvelles technologies de communication et d’information, déjà en vigueur dans d’autres pays.