Article publié le 2019-12-05 par Christine Haguma Hommage
Hommage à Binta Sagna - Une figure de l’afro-optimisme s’est éteinte
Binta Sagna sur sa page facebook

 

Le corps sans vie de Binta Sagna, 40 ans, a été retrouvé dans son penthouse à Bruxelles, le 6 août 2019. À la suite d’une enquête ouverte par le parquet, le procureur a révélé les résultats de l’autopsie confirmant une mort naturelle. La diaspora africaine de Belgique a perdu l’un de ses piliers. En effet, à travers son agence de communication, La Sénégauloise, Binta participait aux projets en lien avec l’Afrique. Dès l’annonce de son décès, plusieurs personnes ont transmis des messages de condoléances, de sympathie et d’incompréhension via les réseaux sociaux.

Un grand nombre de personnes d’origines différentes ont rendu un dernier hommage à la fondatrice et directrice de la Sénégauloise, une agence des Relations Publiques, Média et Communication. Des membres de la diaspora africaine, un diplomate de l’ambassade du Sénégal à Bruxelles, des Belges et des ressortissants d’autres pays étaient rassemblés sur le lieu de recueillement à Bruxelles. Dans l’assemblée, quelques personnes ont témoigné de la générosité de Binta Sagna, en présence de sa mère et de ses frères qui ont fait le déplacement d’Epinay-sur-Seine. Ils ont pu exprimer leur reconnaissance pour l’aide précieuse que Binta leur avait apportée dans la réalisation de leurs projets.

Après des adieux émouvants, la famille et quelques amis ont ramené la dépouille de Binta à la mosquée de l’île-saint-Denis avant l’inhumation qui a eu lieu le 9 août 2019, au cimetière communal d’Épinay-sur-Seine, en France.

 

Femme entreprenante

Binta était une franco-sénégalaise, née à Épinay-sur-Seine, en France. Ses parents sont venus de la Casamance, Sénégal, dans les années 60. Elle était la seule fille dans une fratrie composée de quatre enfants. Après des études de droit, ensuite de commerce et marketing à Rouen, la jeune femme a travaillé dans différentes entreprises en France et en Belgique. Ensuite, elle a décidé de monter son agence de communication pour être un acteur du changement et avoir la possibilité d’engager d’autres personnes dans sa vision. Elle voulait travailler à son propre compte et tirer profit de son carnet d’adresses. Elle était animée par la volonté de développer des projets du début à la fin et d’établir non seulement un plan financier mais aussi un plan de communication.

Par ailleurs, Binta Sagna était une activiste féministe qui refusait de rester enfermée dans le rôle imposé aux femmes. Elle encourageait ses pairs à être des femmes non conventionnelles qui font fi du poids des stéréotypes et qui osent aller vers des professions prétendument réservées aux hommes. De surcroît, elle soutenait la solidarité féminine et la promotion des talents. Depuis 2002-2003, Binta Sagna voyageait entre la France et la Belgique. Mais c’est en 2007, qu’elle a décidé de quitter la France pour s’installer en Belgique où elle pouvait à la fois profiter des facilités administratives et rencontrer des personnalités importantes beaucoup plus facilement qu’à Paris.

Quand Youssou Ndour arrivait à Bruxelles, par exemple, Binta pouvait organiser un dîner avec une dizaine de personnes grâce à son carnet d’adresses. La capitale de l’Europe est le lieu privilégié pour entretenir des relations avec des personnes de notoriété internationale. Mais Paris est très saturé, disait-elle, dans l’entretien du jour sur Télésud. À Bruxelles, Binta s’est impliquée dans plusieurs projets économiques et socioculturels. Elle a notamment été directrice d’information et animatrice à Belafrika média. Une plateforme web TV de la diaspora africaine qui a pour but d’offrir une image positive et une visibilité aux entrepreneurs africains.

 

L’amour des jeunes

Binta Sagna a dirigé de nombreux programmes liés à la jeunesse, au genre et à l’entrepreneuriat. Son agence de consulting, la Sénégauloise, a pour vocation d’organiser des événements en utilisant des outils de médiatisation. Toutefois, consciente que des événements connus et médiatisés ne drainent pas nécessairement du monde, Binta avait développé des partenariats pour rendre les événements plus populaires. Pour y parvenir, le capital sympathie, l’éthique, la réputation constituent des éléments majeurs. Elle faisait remarquer que certaines structures de consulting sont reconnues comme étant honnêtes tandis que d’autres sont sur la liste noire. De plus, il faut être en mesure de convaincre et insister pour obtenir un contrat.

Avec la Sénégauloise, Binta Sagna a pu tisser un réseau important de femmes africaines qui gèrent des projets et des événements d’envergure internationale. Elle a ainsi initié en 2015, le “malian leadership initiative”, une cérémonie de remise de prix aux leaders de la diaspora, aux associations maliennes ainsi qu’aux amis du Mali. Cette cérémonie se déroulait en présence du ministre chargé des Maliens de l’extérieur et de l’ambassadeur du Mali à Bruxelles. Le prix récompensait, entre autres, la diaspora malienne dans la catégorie littérature, cinéma, biochimie. Il s’agissait d’une reconnaissance pour les Maliens qui développent des initiatives innovantes en vue du développement de leur pays, qu’ils soient en Afrique ou en Europe.

Elle a aussi organisé des concours de Miss avec un associé. Ceci constituait une stratégie de communication pour enrichir son carnet d’adresses. Parmi ses invités, elle comptait également des personnalités politiques telles que des ministres et des députés. Binta Sagna a apporté également sa collaboration au Palais des Beaux-arts de Bruxelles, spécifiquement au desk Afrique et au département de la communication. En 2019, elle s’est impliquée dans l’organisation du festival Afropolitain à Bozar, contribuant ainsi à son grand succès. De plus, elle a collaboré avec Will Mix Académie au show de Flavour à Bruxelles, en juillet dernier.

Elle a développé des plans médias et des brandings. Elle a réalisé des vidéos pour des champions du monde de boxe. Pour les sportifs de haut niveau, elle préconisait de développer le community management sur les réseaux sociaux. Pour les politiques, Binta agissait en carte blanche. Elle était donc invisible derrière leur campagne. De toutes ses activités, elle aimait principalement les événements de mass tels que les festivals, les foires et les salons.

 

Binta Sagna avait reçu des prix et des distinctions

Elle avait été sélectionnée parmi les 12 finalistes du Mondiapress de l’année, organisé par Annick Ahou N’guessan qui en est l’initiatrice. C’est un projet parrainé par France télévision. Ce concours récompense les meilleurs animateurs et journalistes de l’année. Il y avait d’une part, des hommes et d’autre part, un panel de 12 femmes qui travaillaient pour divers médias, tel que Canal plus Afrique.

À cette occasion, elle était avec des femmes qui ont fait carrière dans les médias depuis de longues années alors qu’elle était toute nouvelle dans le paysage. Elle avait réussi à se faire remarquer par ses activités sur les réseaux sociaux.

Par ailleurs, lors de la 25ᵉ édition des African Awards en 2016, Binta Sagna, directrice de la communication et Christian Liongo, président de l’Africa Rise ont reçu le prix Dunia et le prix ACCT pour leurs activités en faveur de l’émergence africaine : Africa-Belgium Business Week et Kinshasa International Forum. Africa Rise est un organisme belge créé en 2013. Il a pour but de faciliter les contacts entre les entrepreneurs européens et africains et de contribuer à l’émergence socio-économique du continent africain.

Le Dunia récompense des personnalités de la diaspora africaine qui se sont distinguées dans leurs domaines respectifs. Tandis que le prix ACCT, décerné par un cabinet d’expertise comptable et fiscale, vise à encourager l’esprit d’entreprise. Par ailleurs, en 2017, Tropics magazine de Johannesburg a classé Binta parmi les 365 leaders qui façonnent l’image de l’Afrique, suite à la campagne “African Doers” qui met en avant des figures marquantes de l’afro-optimisme. D’autre part, le rapport Communications Leadership 2018, l’avait classée parmi les 50 experts qui font la différence.

 

Femme d’influence

Pendant son enfance, Binta se sentait Française mais la société la renvoyait à son africanité. C’est plus tard, à l’adolescence, vers 17 ans qu’elle a pris conscience de ses racines africaines. Par un cheminement personnel, elle a alors fait le pas d’explorer la culture de son pays le Sénégal et d’autres cultures. Dès lors, elle reconnaissait sa double identité et essayait de tirer avantage de chaque côté. En tant qu’entrepreneure africaine née en France, elle avait compris que sa force résidait dans sa double culture. Elle faisait alors le lien entre la culture africaine et la culture européenne. Pour y parvenir, elle a dû s’ouvrir aux autres cultures. Toutefois, Binta déplorait le cloisonnement des communautés africaines en Belgique. Elle les invitait à se décloisonner pour saisir certains mécanismes.

En juin 2019, lors de la cérémonie officielle de la décennie des afro descendants, Binta est intervenue pour donner des clés à la diaspora africaine afin que l’africanité soit vécue comme une force en transformant sa différence en opportunité. Par exemple, être une femme noire et musulmane peut être considéré comme un handicap en Europe. Mais une fois que l’on comprend son terrain et sa culture, on peut développer un business halal ou un E-commerce. De même, Binta croyait en la capacité de l’être humain de trouver des solutions en lui-même, car elle disait : “l’opportunité c’est vous”.

Si vous ne pouvez pas accéder à l’emploi de vos rêves, essayez de le créer. Si l’opportunité ne frappe pas à la porte, construisez la porte. Une personne qui a eu beaucoup de blessures possède deux options. Soit, elle continue à les subir, soit, elle les combat en créant des contre-pouvoirs. Après un chagrin d’amour, un divorce ou un deuil, par exemple. En collaborant avec la commission européenne, elle a pris connaissance du fonds pour l’immigration. La diaspora africaine doit pouvoir utiliser ce fonds. Elle l’encourageait donc à entrer dans tous les milieux : politiques, culturels, économiques pour avoir de l’impact. Car cela permettrait d’actionner des leviers pour faire du lobbying.

Toutefois, elle constatait que la communauté noire n’en faisait pas assez en Belgique. Elle rappelait que cette diaspora représente un pouvoir économique et un investissement important par rapport à l’envoi des fonds. Elle invitait la diaspora africaine à élargir au maximum son réseau dans le pays de naissance, dans le pays d’origine et dans d’autres pays. Ainsi, cette diaspora pourrait utiliser ses leviers pour se faire une place au niveau des institutions européennes. En France, par exemple, de grands groupes comme Orange, prennent de la place en Afrique. Dès lors, elle recommandait à la diaspora d’activer ses propres leviers et ses propres médias.

Elle avait présenté son salon de Paris comme le plus grand salon dédié à l’Afrique et aux Caraïbes avec 5000 visiteurs par jour. Elle expliquait que les banques peuvent être sollicitées comme des sponsors, car elles s’intéressent à la diaspora, à son pouvoir d’achat et à ses services. Convaincue que l’on peut s’enrichir mutuellement de part et d’autre, Binta a apporté à l’Afrique de nouvelles connaissances qu’elle a acquises sur le terrain, en Occident. D’après elle, les Africains nés en Europe peuvent non seulement apprendre de leur pays d’origine, mais ils peuvent aussi apporter un certain savoir-faire, une certaine expérience en Afrique.

Notamment dans l’organisation d’un salon, d’une foire ou d’un festival. Encore faudrait-il être crédible, intègre et honnête. Par ailleurs, Binta encourageait la jeunesse africaine ambitieuse de la diaspora à participer à l’émergence africaine en créant des synergies avec une jeunesse dynamique en Afrique qui veut réellement agir. Pour ce faire, il faut aller sur le terrain et participer aux événements, par exemple, au festival panafricain du cinéma, au forum sur l’environnement ou sur le commerce équitable. Il faut aller de l’autre côté pour savoir comment les choses s’organisent et chercher à rentrer en contact avec les organismes en charge de ces activités.

Enfin, Binta a su user de sa double culture pour impacter sa communauté. Elle laisse en héritage de grandes réalisations dans son domaine de prédilection qui est la communication. Elle est considérée comme une référence qui a partagé ses compétences avec une grande abnégation. Altruiste, Binta était parfois en décalage avec son environnement. Dans une interview sur le site du Financialafrik.com, elle portait un regard critique sur la société en ces termes : “L’argent est devenu le seul prisme dans l’existence de nombreuses personnes, leur seule motivation, leur seule valeur. Je me retrouve parfois désarçonnée par tant de vide”.

 

 

Entretien avec Hassan, l’un des frères et Nancy Mariama Mbaye, une amie de Binta

 

D’après Hassan, qui a mis Binta sous sa protection dès sa prime jeunesse, sa sœur accordait une importance capitale à la famille. C’est elle qui rassemblait et qui mettait tout le monde d’accord. Elle était leur rayon du soleil. Binta portait le prénom de sa grand-mère paternelle et elle avait une grande complicité avec son père. Elle s’impliquait dans les préparatifs des événements familiaux. Attentionnée et toujours à l’écoute, elle prenait soin de son jeune frère. Elle chérissait ses neveux et nièces. Elle était joviale, elle aimait s’amuser.

 

Binta Sagna jouissait d’une grande popularité à Épinay-sur-Seine, car elle s’était occupée des jeunes dans plusieurs quartiers. Avec quelques copines, elle avait créé un groupe de danse hip-hop, suivant l’exemple de son frère Hassan. Elles invitaient le grand frère et son équipe à les entrainer. Binta était une excellente danseuse. La danse a certainement contribué à la rapprocher davantage de son frère.

En 1997, Binta est partie pour la première fois dans le village de son père en Casamance, avec sa mère et son frère Hassan.

 

Ce fut un dépaysement total. C’est là qu’elle a eu le déclic de constituer un pont entre l’Europe et l’Afrique. Dès 2002-2003, elle partait souvent en Belgique avant de s’y établir, mais elle a gardé des liens étroits avec beaucoup de personnes en France. Elle appelait régulièrement les cousins et les amis.

 

Nancy considérait Binta comme une grande sœur protectrice

Nancy était une grande amie de Binta, c’est elle qui a été contactée la première après le décès. Elle a mis son restaurant La Signare à disposition pour le recueillement. Les deux femmes se sont rencontrées la première fois en 2013. Elles étaient toutes les deux engagées sur le plan social. Elles aidaient beaucoup de personnes. Binta s’investissait socialement. Elle aimait être au service des autres. Elles sont, ensuite, devenues des partenaires professionnelles. D’une part, Nancy conseillait Binta dans ses relations avec les Africains, en l’occurrence les Sénégalais. Étant née et ayant grandi au Sénégal, elle a une meilleure connaissance du terrain.

Comme elles se sont lancées dans le show business, Nancy renseignait son amie sur les artistes sénégalais. D’autre part, Binta soutenait Nancy dans ses activités de restauration et d’autres. Par exemple, lorsque Nancy avait presté et qu’elle n’était pas payée, Binta réclamait le paiement d’une façon ferme et elle se faisait respecter. De plus, La Sénégauloise a sponsorisé l’ASBL de Nancy, “Tampons pour toutes les femmes” afin de lui permettre de participer au Salon Afrique unie, créé par Binta à Paris. Ce salon valorisait l’Afrique. Il faisait la promotion des jeunes entrepreneurs du continent. Ce salon avait reçu beaucoup de sponsors dont des banques, de grandes compagnies car Binta était crédible.

Offrant des services en communication, Binta savait utiliser les réseaux sociaux sur le plan professionnel. Elle savait coacher pour la gestion de l’image. Personne ne pouvait payer, à sa juste valeur, tous les services que La Sénégauloise offrait. Binta développait la communication sociale comme Nancy offre la gastronomie sociale. Elle avait la capacité de gérer plusieurs projets car elle était organisée et elle respectait le timing. De plus, Binta était très cultivée. Elle se documentait énormément avant d’aborder un sujet. Elle possédait beaucoup de livres. Elle aimait la lecture. En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle, dit-on. Avec Binta, ce n’est pas le cas. Car, elle partageait ses connaissances. Elle mettait son carnet d’adresses à disposition d’autres personnes.

Binta s’occupait de la communication pour l’organisation du concert de Youssou Ndour prévu au mois de septembre. Elle préparait la deuxième édition. Elle contactait des sponsors. Tandis que le restaurant de Nancy constituait l’un des points de vente de billets d’entrée au concert. Binta était honnête et correcte. Elle ne devait rien ni aux banques, ni à son avocat, ni à son propriétaire. Elle payait son loyer à l’avance. Citoyenne du monde, Binta n’appartenait pas à une seule communauté, elle était universelle. C’est l’être humain qui l’intéressait au-delà des races, des religions et des nationalités. Toutefois, elle était à la fois très proche des gens et très éloignée d’eux. Elle se protégeait beaucoup.

Binta était une croyante musulmane. Elle respectait le jeûne pendant le ramadan. Elle était charitable. Alors qu’elle était en jeûne, elle a proposé d’aller chercher des hamburgers pour Nancy et pour tous ceux qui étaient assis à la même table que son amie. Pendant la même période, elle a commandé des fatayas sénégalais, ce sont des chaussons garnis de poissons ou de viandes, pour amener aux Marocains. En revenant, elle a ramené un bol de soupe à Nancy. “Binta était une envoyée de Dieu, elle suivait la lignée des prophètes”, d’après Nancy. Elle a beaucoup appris à Nancy et après sa mort, cette dernière a appris encore davantage.

Elle mangeait sainement en faisant attention à sa nutrition. Elle évitait des repas gras. Elle préférait la salade, les fruits et surtout les crêpes qu’elle amenait aussi à Nancy. Elle aimait boire du thé à la menthe, du coca light et de l’eau essentiellement. Elle pratiquait régulièrement le fitness. Elle aimait la musique. En effet, après le décès de son père, il y a deux ans, le chanteur sénégalais Pape Diouf lui a redonné la force. Binta aimait les gens. Elle orientait un quidam dans le quartier sans l’offenser. Même lorsqu’on lui faisait du mal, elle ne réagissait pas brutalement. Lorsqu’elle ne comprenait pas quelque chose, elle demandait modestement l’explication.

Elle portait la Casamance dans son cœur, la terre des Diolas, des gens intègres et simples. Binta a créé la plateforme, les amis de la Casamance et d’ailleurs pour aider cette partie du Sénégal qui est vert.

Après l’annonce du décès de Binta, beaucoup de personnes ont appelé Nancy, y compris Youssou Ndour et des journalistes, du Sénégal, de la Guinée, du Burkina Faso. En collaboration avec d’autres personnes, Nancy prépare une rencontre en mémoire de Binta. Elle veut organiser un événement à l’image de son amie. Elle veut d’abord faire son deuil car, quoiqu’elle soit allée à Paris pour l’enterrement, elle n’a pas encore réalisé. Elle attend la rentrée lorsque tous les amis de Binta seront de retour des vacances. Il lui faudra contacter la famille pour les photos d’enfance.

Enfin, Binta Sagna est décédée très tôt mais elle aura accompli sa mission sur terre. Elle aura marqué ceux qui l’ont connue, par son engagement, sa disponibilité, son ouverture et son intelligence. Elle reste à jamais comme un modèle pour la diaspora africaine.