Article publié le 2018-09-01 par Souleymane KANAZOE Société
CONCOURS « MA THÈSE EN 180 SECONDES » LA BÉNINOISE, MARIELLE YASMINE AGBAHOUNGBATA REMPORTE LE 1ER PRIX
MARIELLE YASMINE AGBAHOUNGBATA

La finale internationale du concours « Ma thèse en 180 secondes » qui a rassemblé des doctorants issus de 15 pays francophones à l’Université de Liège en Belgique, le 28 septembre 2017, a été remportée par la béninoise, Marielle Yasmine Agbahoungbata. Les participants avaient pour mission d’exposer leurs sujets de thèse en trois minutes maximum.

Le principe du concours était simple. Il s’agissait pour les candidats d’exposer le plus simplement possible leurs sujets de thèse en 180 secondes avec comme support une seule diapositive. Les intitulés s’enchaînent à l’image de celui de Marielle Yasmine Agbahoungbata, chercheuse béninoise à l’université d’Abomey-Calavi dont le thème était : « L’élaboration de matériaux photocatalyseurs à base d’oxyde de titane (TiO2) pour l’élimination des micropolluants organiques des milieux aqueux ».

Autrement dit, elle travaille sur des procédés capables de purifier les eaux usées. Pour cela, elle excite les électrons contenus dans les matériaux photocatalyseurs à l’aide de dioxyde de titane, qui viennent s’attaquer aux polluants contenus dans ces eaux.

La jeune femme gagne le concours en expliquant avec humour le procédé développé dans sa thèse. Son exposé selon le Monde Afrique, était plein de métaphores permettant d'expliquer le sujet de ses travaux, notamment lorsqu'elle compare le fonctionnement du photo-catalyseur (un matériau capable, à l'aide de la lumière, de détruire les polluants), l'objet de sa thèse, à «un homme qui s'excite et change d'état en voyant une belle femme et qui serait capable de cogner un autre homme qui perturberait son élan». Une présentation claire et drôle, qui a valu à la chercheuse de remporter la finale internationale du concours ainsi qu’un prix de 1 500 euros.

Après avoir expliqué comment elle allait aborder cette problématique, elle a fait la différence en rendant le public heureux pendant toute sa présentation, confie le président du jury, le professeur Alain Vanderplasschen. « Tous les candidats étaient très forts et avaient des sujets tout aussi intéressants que le mien. Mais je me disais qu’il fallait que je revienne avec un prix. Pas forcément le premier», s’est réjoui Marielle Yasmine Agbahoungbatasur sur le site 24haubenin. Et elle ajoute : « quand on pollue l'eau, il faut la traiter et la réutiliser comme quand on lave nos vêtements sales pour les remettre. C'est la meilleure façon de pallier, selon elle, la crise de l'eau ».

En mars dernier, un rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau, a appelé à «cesser de considérer les eaux usées, qu'elles soient domestiques, industrielles ou agricoles, comme un problème ou un coût et qu'on les envisage comme une ressource». «Les eaux usées représentent une ressource précieuse dans un monde où l'eau douce disponible est limitée et la demande en hausse».

Le concours, créé par l’Université australienne du Queensland, vise à vulgariser les travaux de recherche des doctorants et à capter l’intérêt d’un public non averti. « Les jeunes chercheurs sont souvent frustrés de se rendre compte que la société ne s’intéresse pas à ce qu’ils font », abonde le professeur Alain Vanderplasschen, président du jury.