L’Afrique a besoin d’avoir sa propre monnaie. Aucun arbre ne peut donner des fruits en abondance, lorsqu’il utilise sa sève pour nourrir un autre arbre. Il en est de même dans tous les domaines de l’existence. Lorsqu’on place cette théorie dans le domaine économique, elle devient une question de survie. Une question, plus que vitale. Et, lorsque cette question vitale concerne 165 millions d’âmes, la nier, ou lui apporter une réponse inadéquate, c’est préparer un « génocide économique ». Le F CFA dont il est question ici est la monnaie de 14 pays d’Afrique regroupés au sein de l’UEMOA (Union économique et monétaire d’Afrique de l’Ouest) et la CEMAC (Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale). Ces pays sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo (UEMOA). Et la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) réunit le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad. Aujourd’hui, un vieux débat sur le maintien ou non de cette monnaie refait surface. Ce débat, autrefois mené par les économistes, est porté sur la place publique par la société civile. Au-delà des considérations « équilibristes » sur l’économie, chaque peuple a une aspiration profonde : celle de la liberté. Cette liberté conjugue la souveraineté, le respect sur les plans économique, politique, social et culturel. Les pays de la zone franc doivent cesser d’être la vache à lait d’une nation aussi puissante soit-elle. Depuis 1945, date de la création de cette monnaie, c’est la croix et la bannière pour les 14 pays utilisant cette monnaie. Il faut avoir le courage d’arrêter l’hémorragie financière. Les solutions existent. Elles ont été couchées sur du noir et du blanc par des économistes africains. Selon l’un des spécialistes en macro-économie monétaire, le sénégalais Felwine Sarr, des solutions existent pour l’Afrique et des plans de sortie du CFA ont été élaborés et dorment dans les tiroirs de la BCEAO, la banque qui gère le CFA. Il ne reste que la volonté « politique » pour enclencher le processus. La balle est dans le camp de la jeunesse africaine à présent. Elle doit se mettre debout pour pousser les politiques à « couper le cordon ombilical ». Il est temps de dire « ça suffit! » La jeunesse africaine doit se mobiliser pour bouter hors d’Afrique, les pratiques colonisatrices des sangs-sues ! Cela est capital pour le développement du continent.
Que les vieux, les intellectuels, le manœuvre, l’ouvrier, le jeune homme et la jeune fille, que chaque africain se lève pour défendre la dignité du continent! Ici, il ne s’agit plus de Kemi Seba, l’activiste franco-béninois qui a brûlé en public un billet de 5000 f CFA, 7 euros. Emprisonné, il fut relaxé pour être plus tard, expatrié vers la France par le Sénégal. Il s’agit d’honneur, de patriotisme et de construction d’un monde meilleur pour les générations à venir! La jeunesse africaine a plus de force et de pouvoir que les gouvernants aux ordres! L’Afrique a rendez-vous avec l’histoire à travers la lutte pour la souveraineté monétaire ! De ce rendez-vous victorieux, au prix du sacrifice, dépendra notre souveraineté. Aucune nation, ou un regroupement de pays, ne s’est développé en utilisant une monnaie fabriquée et dont la moitié est gardée dans les banques françaises. C’est une question de survie, de dignité et d’amour pour l’Afrique. Car de la grandeur d’un sacrifice découle des résultats probants. Il nous faut penser à cette anthologie de leaders qui ont accepté le sacrifice pour la libération de l’Afrique! C’est un honneur pour les jeunes africains de reprendre le flambeau de la lutte! L’historien Joseph Ki Zerbo disait : « Naan laara, an saara! » Littéralement traduit en bambara: « si nous nous couchons, nous sommes morts! »
Il n’y a pas de dignité pour quiconque vend son âme a une puissance étrangère, juste pour conserver un fauteuil ou bénéficier de faveur numéraire!
Ne nous trompons pas de combat, ni d’adversaires! Notre seul salut, chers africains, viendra de notre capacité à transcender nos peurs, à lutter contre les ennemis colonisateurs, tapis dans l’ombre et prêts à envoyer « ad vitam aeternam » celui qui ose remettre en cause leur « sécurité exploitative et esclavagiste ». Nelson Mandela disait dans son livre intitulé « un long chemin vers la liberté » : « Au cours de ma vie, je me suis entièrement consacré à la lutte du peuple africain. J’ai lutté contre la domination blanche et j’ai lutté contre la domination noire. Mon idéal le plus cher a été celui d’une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient en harmonie et avec des chances égales. J’espère vivre assez pour l’atteindre. Mais si cela est nécessaire, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir ». écoutons et mettons en pratique cette sagesse!