Article publié le 2018-08-08 par Souleymane KANAZOE Economie
Power Africa - 80 projets énergétiques financés pour une capacité totale de 7 200 MW
Power Africa

L’initiative américaine, « Power Africa » a été lancée par le président Barack Obama en Tanzanie, lors de sa tournée en Afrique, en juillet 2013. L’initiative vise à appuyer la croissance économique et le développement sur le continent grâce à un meilleur accès à une énergie fiable, abordable et durable.

Douze agences gouvernementales américaines, pilotées par USAID, sont impliquées dans Power Africa, qui a désigné six pays pour sa première phase : le Ghana, le Liberia, le Nigeria, l’Éthiopie, le Kenya et la Tanzanie. L’objectif de cette initiative est de connecter 60 millions de foyers et d’entreprises à un réseau électrique et d’apporter 30 000 MW de capacité au continent.

Partant du constat que 600 millions d’africains sur 1,3 milliards vivent sans électricité, le plan Power Africa vise à réduire le déficit énergétique du continent en général et de l’Afrique sub-saharienne en particulier en investissant massivement notamment dans les énergies renouvelables. Selon la BAD, partenaire de Power Africa, la feuille de route du plan prévoit de maximiser la production et les financements pour produire entre 18 et 21 gigawatts, créer 11 à 14 gigawatts en investissant dans de nouveaux projets dont 6 à 7 gigawatts issues de centrales à gaz, 3 à 4 gigawatts provenant de centrales solaires et 2 à 3 gigawatts issues des centrales à gaz et géothermiques et améliorer l’efficience des installations actuelles pour en augmenter la production de 2 à 3 gigawatts.

Le plan Power Africa est construit autour de 3 piliers qui sont aussi ses objectifs à terme : Installer 30 000 MW de puissance électrique supplémentaire d’ici à 2030 ; Donner l’accès à l’électricité à 60 millions de foyers supplémentaires en Afrique sub-saharienne et Débloquer le potentiel énergétique du continent africain.

Le programme se veut selon J.A, un partenariat multipartite entre les gouvernements des États-Unis d’Amérique, les États africains ainsi que les secteurs privés américain et africain. Dans le bilan que dresse, « Power Africa », il ressort qu’elle a déjà mobilisé plus de 54 milliards de dollars d’engagements de la part de 140 partenaires issus du public et du privé. Le gouvernement américain a déboursé quelques 500 millions de dollars.

Depuis sa création rapporte Jeune Afrique, Power Africa a facilité le bouclage du financement de 80 projets énergétiques menés par le secteur privé, d’un coût global de 14,5 milliards et d’une capacité totale de 7 200 MW. Ce projet a également soutenu des entreprises et projets qui ont connecté quelque 10,6 millions de foyers et entreprises à un réseau électrique. Cela représente près de 53 millions de personnes qui ont désormais accès à l’électricité. Power Africa soutient également 100 futurs projets ou transactions impliquant le secteur privé américain, qui représentent environ 7 milliards d’euros d’exportations.

Les partenaires du programme Power Africa

Le plan Power Africa tel que décliné par les autorités américaines s’appuie sur des dizaines de partenaires regroupés en 4 groupes : les institutions gouvernementales, le secteur privé, les partenaires au développement et la société civile.

–    Les gouvernements africains et les institutions continentales et régionales

Si le plan Power Africa est unanimement salué par les gouvernements africains, d’autres organisations comme la Banque africaine de développement (BAD) sont particulièrement impliquées. La BAD a ainsi fait du financement des projets électriques une priorité et contribuera au financement du programme. Par ailleurs, l’UA est également partenaire du programme. De nombreuses organisations régionales du continent africain sont également partenaires du programme.

–    Le secteur privé

A ce stade 118 sociétés et organisations des secteurs privés ont été identifiées comme partenaires du programme. Ils se répartissent de la façon suivante :

-58 développeurs et sponsors qui assureront le développement et la gestion des projets lancés dans le cadre du plan Power Africa. Il s’agit principalement de sociétés du secteur de l’énergie.

–    45 sociétés de private equity et spécialistes des financements par l’emprunt. En même temps qu’elles assureront le financement du programme, elles assureront le conseil financier dans les différents projets retenus dans la mise en œuvre de Power Africa.

–    15 associations, fondations et organisations à but non lucratif qui interviendront en support, assureront des missions de recherche et développement et contribueront également au financement de certains projets du plan.

–    Les partenaires au développement

Power Africa réunit un large éventail de partenaires au développement dont les contributions font l’objet d’une coordination. On y trouve 9 partenaires techniques et 10 agences gouvernementales américaines. Les partenaires techniques regroupent notamment le fonds africain de développement, la Banque mondiale, l’Union européenne, le gouvernement norvégien ou encore l’agence internationale des énergies renouvelables. Les agences gouvernementales américaines impliquées comprennent notamment les départements de l’énergie, du Trésor ou la Millennium Challenge corporation, etc.

–    Les organisations de la société civile

Dès l’annonce du plan Power Africa, un grand nombre d’organisations de la société civile africaine et d’ONG ont salué l’initiative.

Source : www.mays-mouissi.com