Article publié le 2018-08-06 par Karim Traoré Dossier
Dossier Botswana - Tourisme - Un modèle à découvrir et vivre
Delta de l'Okavango, Botswana par Pavel Špindler, CC BY 3.0

Le Botswana n’est pas seulement un pays de diamant. Il est aussi un pays touristique. Avec près de 50% de son PIB tiré du volet des biens et services, le pays dont la capitale est Gaborone, fait de la promotion du tourisme, l’une de ses priorités. Découverte.

L'économie se diversifie par ailleurs avec succès dans le secteur tertiaire, en particulier dans le tourisme. Considéré comme l'un des derniers sanctuaires sauvages de toute l'Afrique, (17 % du territoire sont constitués de réserves), le Botswana dispose à cet égard d'un potentiel exceptionnel : particulièrement abondante, la faune (éléphants, notamment) est beaucoup moins qu'ailleurs menacée par l'extension des activités humaines et, très bien gérée. La politique de protection de la faune est en effet fort ancienne (Fauna Conservation Act de 1963). Elle combine aujourd'hui la répression (l'une des principales missions des forces de défenses botswanaises est la lutte contre le braconnage, notamment à la frontière nord du pays), l'information de tous sur les richesses de la nature, et l'association croissante des populations locales aux retombées économiques du tourisme.

Des Sites touristiques du Botswana

Le delta de l'Okavango

La principale attraction touristique du pays résulte d'une particularité géologique : barré et séparé par un système de failles, l'Okavango (troisième plus grand fleuve d'Afrique), se jette dans les sables du Kalahari où il forme un delta intérieur de plus de 15 000 km2, véritable éden pour les oiseaux, la grande faune et les touristes, qui y parcourent en pirogue un labyrinthe de chenaux d'eau cristalline, car filtrée par les papyrus. Mais en fait, il n'atteint jamais la mer ou ne se jette pas dans un lac. L'Okavango s'achève en un gigantesque delta de 15 000 km² dans le désert du Kalahari et c'est pour cette raison qu'on l'appelle "le fleuve qui ne trouve jamais la mer". C'est un accident géologique qui en est la cause, des millions d'îles se sont formées et l'eau y reste très pure car les terres alentours sont très peu exploitées par l'homme.

Cet éden est toutefois menacé par le projet de la Namibie (« Rundu River Project ») de capter une partie des eaux de l'Okavango pour alimenter le sud de son territoire, ce qui constitue une vive préoccupation pour le Botswana et une source de conflit avec son voisin occidental. Dans une moindre mesure, le fragile écosystème du delta est également fragilisé par la pression croissante exercée par le bétail, d'une part, par l'accroissement des besoins en eau liés à l'exploitation du diamant, d'autre part.

Compte tenu de la spécificité et de la vulnérabilité des écosystèmes botswanais, le gouvernement a résolu de privilégier le développement d'un tourisme à haute valeur ajoutée, écologiquement soutenable, en lieu et place d'un tourisme de masse. Cette stratégie s'appuie sur une réglementation très stricte et surtout bien appliquée, sur des infrastructures de haut niveau et sur des campagnes de promotion actives auprès des pays européens : la part des touristes européens a décuplé entre 1980 et 1992, au détriment des touristes de proximité (notamment Sud-Africains).

En effet, l'Okavango est un fleuve d'Afrique australe, le troisième en terme de longueur, presque 1 800km, il traverse l'Angola et la Namibie pour se terminer au Botswana. En revanche l'eau y est très salée, et lors de son évaporation, elle laisse une énorme couche de sel. Le delta reste très habité, et les touristes sont attirés par milliers par la très grande variété d'animaux, l'idéal pour les safaris : éléphants, buffles, gnous, crocodiles, hippopotames, guépards, léopards, lions, rhinocéros, pour ne citer qu'eux. Il est aussi le refuge de plus de 400 espèces d'oiseaux.

Le delta de l’Okavango est le plus grand delta intérieur au monde. Véritable joyau du tourisme au Botswana, c’est un monde magique alternant lagunes, canaux, îlots, forêt et savane, dans un environnement somptueux et peuplé de nombreuses espèces animales et de myriades d’oiseaux. La plupart des campements et des pavillons proposent des excursions en canoë mokoro, pour vous permettre d’admirer ce paysage luxuriant et de vous en imprégner sous le ciel azuré de l’Afrique.

De jour, vous pourrez vous laisser glisser sur les eaux paisibles et de nuit, vous écouterez la vie animale, surprise par les campements et les pavillons isolés. L’Okavango abrite la Moremi Wildlife Reserve (Réserve naturelle de Moremi), qui regorge d’éléphants, de girafes, d’impalas, de guépards, de lions, de crocodiles, de phacochères et de nombreux autres mammifères. Vous y découvrirez également une variété impressionnante d’oiseaux et de petits animaux qui courent au milieu des roseaux et des papyrus.

Désert du Kalahari, Botswana

Ce célèbre désert est véritablement très vaste puisqu'il recouvre la majeure partie de la surface du pays. Et malgré des conditions de vie extrêmes, faune et flore y ont élu domicile bravant l'aridité permanente qui n'est troublée que par 100 à 200 mm de précipitations chaque année. C'est en 1961 que le gouvernement créé la réserve du Kalahari Central, vaste comme la Belgique et les Pays-Bas réunis, et dont le but premier était de protéger les San, population qui y vivait et pas forcément les animaux.

Le Kalahari est une immense étendue sauvage dominant le centre et le sud du Botswana. Il couvre plus des trois quarts de la superficie totale du pays. Sans être un véritable désert, cette région semi-aride constituée de broussailles, de savane et de forêts abrite une vie sauvage qui s’est adaptée à ces conditions extrêmes.

Cette nature indomptée offrira au voyageur intrépide l’isolement et le spectacle des merveilles de l’Afrique. Ses éblouissants déserts salins abrités par les baobabs s’étendent sur la savane, regorgeant d’animaux et marqués de la trace indélébile des premiers habitants, les San, encore présents aujourd’hui dans le désert.

JPEG Ce territoire abrite quatre principales réserves naturelles, parmi lesquelles la Central Kalahari Game Reserve, le Kgalagadi Trans-Frontier National Park, la Khutse Game Reserve et les déserts salins de Makgadikgadi.

Tsodilo, Botswana

Tsodilo, c'est un foisonnement incroyable d'art rupestre dans un décor désertique tout aussi étonnant. Voilà pourquoi l'endroit est souvent surnommé le Louvre du désert. Plus de 4 500 peintures sont conservées dans une zone de seulement 10km2 dans le désert du Kalahari. Le site renferme la mémoire de l'évolution humaine et environnementale sur une durée d'au moins 100 000 ans. Les communautés qui vivent encore dans cet environnement hostile respectent Tsodilo en tant que lieu de culte peuplé par les esprits ancestraux.

Savuti, Botswana

Autrefois, Savuti était une vaste plaine inondée, une mer intérieure qui au fil du temps s'est asséchée pour ne laisser s'écouler que le lit d'une rivière qui porte son nom. Ou "portait" plutôt, car aujourd'hui, tout n'est que sécheresse et aridité, si bien que la Savuti a été surnommée la "Rivière disparue".

Makgadikgadi Pans

Qu'est-ce qu'un pan au juste vous interrogez-vous ? Il s'agit en fait d'une vaste cuvette saline sans végétation aucune, dont le diamètre peut varier entre 500 m et plusieurs kilomètres et où le soleil se reflète avec éclat. C'est au centre du pays que se trouvent ceux du Makgadikgadi, vestiges d'un immense lac qui recouvrait autrefois une grande partie nord du territoire et qui accumulait le sel en ses fonds. Puis suite à divers bouleversements climatiques, l'eau du lac s'évapora, laissant apparaître au grand jour l'épaisse couche de dépôt salin. Méfiance toutefois car sous cette croûte qui nous paraît bien solide se cachent souvent des argiles gluantes et traîtres qui peuvent engloutir un 4x4 en quelques minutes seulement ! A l'époque des saisons humides, ces cuvettes deviennent de gigantesques miroirs naturels où se reflètent toute la magnificence des cieux tandis que les oiseaux envahissent les abords de ce que la nature a fait redevenir lac le temps d'une courte période.

Le National Museum de Gaborone

Cet intéressant musée vous donnera un aperçu de ce qu'est la vie au beau milieu du Kalahari, que ce soit celle de sa faune ou celle de ses nomades.

Francistown

Francistown, c'est la plus vieille cité du Botswana; 1860 pour être exact, alors que les aventuriers de tous poils se rendaient au Botswana pour y trouver de l'or. Aujourd'hui, la terre ne regorge plus que de quelques métaux moins nobles mais son activité industrielle et agricole est toujours au beau fixe. Quelques édifices d'époque tels la prison, le tribunal ou encore la gare ont été conservés ce qui confèrent à l'endroit un zeste de charme d'antan.

Maun

Maun, c'est la base naturelle pour partir à la découverte du delta de l'Okavango. Dans cette cité, vous croiserez aussi bien des guides venus d'Europe que d'authentiques villageois africains ou chasseurs et naturalistes fraîchement revenus de la brousse ! Sans parler des bœufs qui circulent librement entre les cases de boue séchée. Original et cosmopolite à souhait !

Gaborone Game Reserve

Que voir dans cette réserve située à seulement quelques minutes du centre-ville, vous demandez-vous ? Essentiellement des antilopes de diverses espèces mais aussi deux énormes rhinos blancs ! De quoi faire un mini-safari si vous avez bizarrement décidé de ne faire qu'un rapide aller-retour le temps d'un week-end dans la capitale du Botswana !

Khutse Game Reserve

Pas facile d'accéder à cette réserve, située 240 km au Nord-Ouest de Gaborone, mais ça peut valoir le coup, surtout si vous tombez sur un Bochiman : vous découvrirez combien c'est intéressant de découvrir la région en compagnie de natifs qui connaissent si bien la faune et la flore locales et qui savent comment faire face à la rudesse du Kalahari.

Central Kalahari Game Reserve

Seconde plus grande réserve au monde, la Central Kalahari Game Reserve est une terre encore vierge de tout attouchement qu'aurait pu y tenter l'homme. Et lorsque l'on sait que le gouvernement est prêt à le protéger pour le conserver tel quel, on se sent soulagé et heureux de pouvoir savoir notre bonne vieille planète encore dotée d'endroits aussi immaculés. Ici les animaux se font plus rares qu'ailleurs, à l'exception des antilopes qui savent survivre aux chaleurs torrides du désert et à la sécheresse qui l'accompagne. Pourtant, le silence et l'austérité de ces vastes plaines arides vous empliront forcément de respect et de sérénité...

Tsodillo Hills

Si Tsodillo Hills a une si grande réputation, c'est en raison des nombreuses peintures rupestres qui tapissent ces quatre collines rocheuses du Nord-Ouest du delta de l'Okavango, tout prêt de la pointe namibienne de Caprivi. Figures géométriques, sujets abstraits ou animaux de tout genre dont certaines espèces sont éteintes aujourd'hui, ces peintures, réalisées entre l'an 1000 et l'an 1800, témoignent de la vie des environs depuis plusieurs siècles et il n'y a rien d'étonnant à cela lorsque l'on sait que plusieurs sources coulent ici. "Mâle", "Femelle" et "Enfant", voilà comment se prénomment trois d'entre-elles grâce aux Bochimans ! Et sachez que ce trésor archéologique si cher au Botswana est concentré en grande partie autour de "Femelle" !

Mabuasehube Game Reserve

Quel dommage que cette petite réserve à la pointe orientale du Kgalagadi Transfrontier Park ne soit plus reconnue ? Car les marais salants qu'elle renferme sont superbes, quelle que soit l'heure de la journée, puisqu'ils changent justement de teinte en fonction de la lumière : une véritable curiosité de la nature ! Mabuasehube signifie d'ailleurs "sol rouge" pour toutes ces couleurs qu'elle renferme d'abord et par évocation des sables du Kalahari imprégnés d'oxyde de fer. A la saison des pluies, l'endroit est un vrai paradis animalier car ces marais attirent toutes les bêtes assoiffées des environs : des élans et des gnous, des lions et des léopards, des oryx et des springboks, sans oublier la multitude d'oiseaux colorés, c'est sûr, vous ne pourrez qu'apprécier Mabuasehube !

Serowe

Capitale du district du centre comptant près de 100 000 habitants, Serowe est une des villes les plus importantes d'Afrique subsaharienne. Ses atouts ? Un riche passé historique qu'elle doit au roi Khama III, chef des Ngwato, qui la hissa au rang de capitale en 1902 et cela au détriment de Phalatswe. Rendez-vous justement au musée de Khama III, consacré à cette famille et à son histoire, lequel vous présentera effets personnels du souverain et objets quotidiens qui vous feront remonter le temps et goûter à la ville de Serowe telle qu'elle était au siècle dernier. Au centre de la ville, tout en haut de la colline Thathaganyana, s'élève le Royal cemetery, ruines d'un village datant du XIe siècle et qui prouve que ce lieu était bien habité avant les Ngawto et l'avènement de la dynastie Khama. A 20km au Nord-ouest de la ville, le Khama Rhino Sanctuary est aussi une très agréable visite. Il fut ouvert en 1992 pour sauver le rhinocéros blanc de l'extinction. Petit conseil : plongez-vous dans la lecture des œuvres de Bessie Head, l'un des écrivains les plus connus du pays et notamment dans Serowe - Village of the Rain Wind, qui dépeint sublimement la vie de ce "village" africain.

Moremi Wildlife Reserve

Terre la plus verdoyante du pays située à l'extrémité orientale du delta de l'Okavango, la réserve Moremi fut nommée ainsi en l'honneur du chef Moremi qui appartenait à la tribu BaTawan. Ici vivent en toute quiétude lions, buffles et gnous, guépards et léopards, éléphants ou girafes, bref tous les plus grands animaux que l'on rêve de voir à l'état sauvage lors d'un tel voyage. Ce n'est pas pour rien que beaucoup considèrent Moremi comme la plus belle réserve d'Afrique australe.

Le Linyanti

De vastes étendues marécageuses alimentées par la rivière Linyanti qui, aux portes de la Namibie et de la Zambie, forment un magnifique écosystème abritant faune variée et quantité d'oiseaux.

Kgalagadi Transfrontier Park

A l'origine de ce parc, il y avait le Gemsbok National Park du Botswana et le Kalahari Gemsbok National Park d'Afrique du Sud. Mais autant vous dire que les animaux n'ont pas conscience des frontières, alors voilà que les deux gouvernements se sont entendus pour réunir ces deux parcs en un qu'ils baptisèrent Kgalagadi Transfrontier Park. Pas bête ! Ici la magie du désert opère sans difficulté sur les voyageurs et quoi de plus naturel lorsque vous êtes dotés d'aussi belles dunes ondoyantes, de cette tranquillité sereine qui fait se perdre chaque visiteur au plus profond de lui-même... Et une fois le désert affronté, vous passez à la savane et à son décor arboré parsemé d'herbes folles jaunies par l'astre solaire. Autre univers et autres sensations enchanteresses. Parfois, lorsque les pluies le permettent, l'Auob et le Nossob, les deux rivières du coin, parviennent à déambuler entre les dunes et à faire naître une végétation inattendue comme de merveilleuses fleurs. Et parmi ce somptueux décor, plus de 200 espèces d'oiseaux vivent sereins, l'oiseau-tisserand en tête de file, baptisant de gigantesques nids dans les arbres pouvant accueillir jusqu'à cent couples ! Les gros félins et les ongulés eux aussi sont de la partie.

Le Parc national de Chobe

Située au nord-est, Chobe est une région réputée pour ses importantes concentrations animales. C’est une destination particulièrement prisée pour les safaris. Elle part de Kasane, près de Kazungula, où se rejoignent les frontières de quatre pays africains, et descend jusqu’à la Moremi Game Reserve au sud-ouest.

À Chobe, vous trouverez les plus importants rassemblements d’éléphants et de prédateurs de toute l’Afrique. Les migrations animales offrent un spectacle fascinant. Il existe quatre zones écologiques distinctes à Chobe : les célèbres marécages de Savuti, les marais de Linyanti, les plaines et forêts de Serondela et les prairies ripisylves.

La migration annuelle des zèbres entre les fleuves Savuti et Chobe attire les lions, les guépards et les lycaons. Embarquez pour le confort d’une croisière sur le fleuve Chobe et admirez les espèces les plus rares, ainsi qu’une importante concentration d’oiseaux.