Le Maroc veut construire un nouvel axe économique et politique avec la Russie, grande puissance de l’Est d’où la visite de Mohamed VI chez son homologue Vladimir Poutine en mars 2017.
L’une des retombées de cette visite est que les marocains n’auront plus besoin de visa pour se rendre dans la région de l’Extrême-Orient russe. Ni les hommes d'affaires, ni les touristes marocains n'auront désormais à demander un visa pour venir visiter l'Extrême-Orient du pays qui comprend des villes comme Vladivostok, Khabarovsk, Kamchatka, Komsomolsk-sur-l'Amour, Birobidjan ou encore Anadyr.
Les personnes désirant se rendre dans cette région n’auront qu’à introduire leurs données sur un site en cours de construction et qui sera totalement dédié à la promotion de cette partie orientale de la Russie, rapporte l’agence de presse russe Tass. A noter que l’annulation des procédures de visa pour les touristes et les hommes d’affaires vise à favoriser l’investissement et l’attractivité touristique de l’Extrême-Orient du pays. « Cette procédure favorisera la croissance de l'investissement et l'attractivité touristique de l'Extrême-Orient. La région gagnera plus d'argent grâce à la croissance du trafic touristique », souligne le Premier ministre russe, Dimitry Medvedev.
Une dizaine de ministres marocains (agriculture, énergie, transport, tourisme) ont pris part à ce voyage dans le pays des tsars. Même si les échanges entre les deux pays ont progressé pour atteindre 2,5 milliards de dollars en 2015, la balance commerciale reste largement déficitaire pour le Maroc. Vers la Russie, le royaume exporte des produits agro-alimentaires à très faible valeur ajoutée (agrumes, poisson, tomates) et importe des hydrocarbures. Selon certains observateurs, le rapprochement entre Rabat et Moscou n’est pas une nouveauté, mais le résultat d’une diversification des marchés appliquée depuis quelques années par le Maroc dans son projet de devenir un hub régional.
Mais selon Jeune Afrique, le gouvernement russe n’a pas encore communiqué sur le profil des touristes et des hommes d’affaires qu’il veut attirer. Il n’est pas dit que toutes les demandes seront acceptées d’office. La seule démarche annoncée pour le moment est que le postulant doit préalablement s’enregistrer sur une plate-forme électronique, laquelle est encore en construction.
Par ailleurs, note l’Hebdomadaire, l’exemption du visa ne concernera que la partie extrême orientale de la Russie, le reste du pays restera soumis à cette formalité. Là encore, on ne sait pas encore comment le gouvernement compte tracer la limite entre les deux parties de son territoire. « Ce que nous savons pour le moment, c’est que les personnes désirant se rendre dans l’Extrême-Orient du pays doivent atterrir dans un port ou un aéroport de la région », explique Youri Baiydakov, deuxième secrétaire de l’ambassade de Russie à Rabat.
Le Maroc fait ainsi partie des 18 pays dispensés de visa par la Russie. Parmi les autres pays on retrouve l’Algérie, le Bahreïn, le Brunei, l’Inde, l’Iran, le Qatar, la Chine, le Koweït, le Mexique, les Émirats Arabes Unis, l’Oman, l’Arabie Saoudite, Singapour, la Tunisie, la Turquie et le Japon.
Selon le huffpostmaghreb, en mars 2016, le roi Mohammed VI s'était rendu à Moscou où il avait rencontré le président russe Vladimir Poutine. Plusieurs conventions de partenariat avaient été signées, notamment une déclaration maroco-russe sur la lutte contre le terrorisme international.