Dans un communiqué parvenu à notre rédaction le 14 juillet 2016 du service presse de la Banque Mondiale, il ressort que la Côte d'Ivoire vit une embellie économique avec un taux de croissance moyen de 9 % par an depuis le retour à la stabilité politique en 2012. Dans un contexte régional plutôt morose, le pays fait figure de « champion ».
La dernière édition du rapport de la Banque mondiale sur la situation économique de la Côte d’Ivoire note qu’un système financier plus performant et inclusif facilitera l’essor des entreprises tout en améliorant les conditions de vie de la population ivoirienne. Ce rapport intitulé «La course vers l’émergence » : pourquoi la Côte d’Ivoire doit ajuster son système financier s’intéresse au développement du marché financier ivoirien. L’arrivée de nouvelles banques régionales, du phénomène de mobile money et d’établissements de microfinance a entraîné une hausse des crédits bancaires et un meilleur taux de bancarisation. Néanmoins, le système financier est à la traîne si on le compare à celui des autres pays à revenus intermédiaires en Afrique, ou à celui de pays comme le Sénégal ou le Togo.
Selon le rapport, seul un épargnant ivoirien sur huit choisit de placer ses économies dans une banque ou un établissement financier. Cette réticence peut être imputée à la crise politique qui a engendré une situation de méfiance entre les épargnants et leurs banques. Les liens de confiance se reconstruisent mais cela prend du temps.
« L’économie ivoirienne devrait conserver un rythme de croissance autour de 8 % dans les prochaines années. L’un des défis majeurs sera de mieux répartir les fruits de la croissance. Ceci requiert un système financier performant et inclusif », explique Pierre Laporte, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire.
Pour inciter les Ivoiriens à faire confiance aux banques, le rapport encourage les institutions financières, y compris les établissements de micro-crédits, à se rapprocher de leur clientèle à travers des innovations et des partenariats. Le succès rencontré par des pays comme le Kenya, la Tanzanie ou le Brésil a montré que les banques pouvaient réduire leurs coûts de transaction en diversifiant leur réseau de distribution, en exploitant mieux les outils de communication, et en introduisant des instruments financiers mieux adaptés aux besoins de leurs clients potentiels tels que le crédit-bail et l'affacturage. Le rapport préconise également la mise en place d'instruments collectifs d'information visant à mieux cerner la qualité des demandeurs de crédit pour réduire les risques. En parallèle à ces actions menées par et autour des banques commerciales, les compagnies de téléphonie mobile pourraient octroyer des crédits et les établissements de microfinance pourraient être autorisés à émettre des cartes bancaires de débit et de crédit. Le rapport souligne enfin l’importance d’un cadre régulateur du marché financier pouvant de surcroît s’adapter aux innovations future. La surveillance et les sanctions des autorités sont nécessaires pour éviter les dérapages et les prises de risques excessives. Bien que les évolutions soient positives, le secteur bancaire et les autorités doivent œuvrer ensemble pour renforcer le système financier et en élargir l’accès.