Le ministre marocain de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy a présenté les grandes lignes de son nouveau plan de réforme de l’investissement au palais royal de Casablanca en présence du roi Mohammed VI, le 04 juillet 2016. Il s’agit d’un programme d'envergure qui ambitionne d’assurer un environnement économique favorable à l’investissement productif et de garantir une croissance saine et pérenne.
Ce nouveau plan qui s’inscrit en droite ligne des efforts du Royaume chérifien vise à créer les conditions d’une croissance économique durable, où l’investissement privé joue un rôle de locomotive ; et l’appui de l’État, un rôle d’accélérateur. Le nouveau plan du ministre marocain de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy appelé « plan Elalamy » s’articule autour de plusieurs axes : le recalibrage de la Charte de l’investissement et la redéfinition de son contenu ; l’adoption de nouvelles mesures de soutien et d’incitation à l'investissement et la restructuration des organes de promotion de l’investissement à travers la création de l’Agence marocaine de développement des investissements (AMDI). Il est également prévu la création d'une direction générale de l’industrie et d’une autre dédiée au commerce. À cela s’ajoute la création d’une autre agence dédiée à l’économie numérique et à l’e-gouvernement visant à faciliter les démarches administratives.
A en croire le ministre Moulay Hafid Elalamy, le meilleur reste à venir vu les différents contrats de performance signés avec les fédérations industrielles qui ont permis d’identifier un potentiel de 427 000 emplois, soit 83% de l’objectif visé par ce plan.
Au sujet du recalibrage de la Charte de l’investissement et de la redéfinition de son contenu, M. Elalamy a souligné l’élaboration de tout un dispositif qui regroupe les dispositifs communs à tous les secteurs, les dispositifs sectoriels plus spécifiques, et les dispositifs régionaux qui mettent en avant les régions les moins favorisées. La mesure phare du nouveau dispositif n’est autre que l’exonération totale de l’impôt sur les sociétés durant cinq ans pour les industries en création.
Quant à la refonte de la stratégie digitale, M. Elalamy a noté qu’une agence dédiée à l’économie digitale et à l’e-gouvernement sera créée et aura pour mission de développer des services administratifs dématérialisés au profit du citoyen, l’objectif étant la réalisation de 50% des démarches administratives en ligne et le maintien de la position de Royaume en tant que premier hub numérique en Afrique.
En somme, le « plan Elalamy » ambitionne de créer 500.000 nouveaux emplois sur 7 ans, d'augmenter la part du PIB industriel de 9 points et d'améliorer la balance commerciale.
Une dizaine de convention d’investissements ont été signé au cours de la présentation du « plan Elalamy ». Parmi ces conventions, figurent un projet du groupe OCP pour le développement d’un écosystème industriel destiné aux sous-traitants du phosphate. Par ailleurs, des contrats ont été ratifiés pour une enveloppe globale de 7,5 milliards de dirhams devant générer 39 000 emplois. L’industrie automobile se taille la part du lion avec 21 projets dont les plus importants sont lancés par le groupe américain Delphi (7 usines, 13 000 emplois) ainsi que le canadien Linamar (2,7 milliards de dirhams d’investissement). Dans le textile, on recense neuf projets totalisant 19 632 postes de travail et des investissements d’environ 600 millions de dirhams. Le secteur aéronautique n’est pas en reste : 4 unités industrielles devraient voir le jour et coûter 260 millions de dirhams.