Article publié le 2016-05-05 par Souleymane Kanazoé Société
Gabon - L’écotourisme pour attirer davantage de touristes [04-2016]
Parc National Loango, Gabon CC BY 3.0

L'écotourisme, que l'on associe au tourisme vert; est une des formes du tourisme durable, plus centrée sur la découverte de la nature voire d'écologie urbaine (jardins écologiques, espaces verts écologiques, réserves naturelles urbaines et autres aspects de l'écologie urbaine...). Le Gabon qui a un patrimoine culturel exceptionnel entend développer l'écotourisme auprès des tour-opérateurs étrangers.

Le Gabon, où le tourisme est un secteur encore en gestation, compte attirer 100 000 visiteurs par an dans le moyen et haut de gamme à l’horizon 2020.Alors que les cris des singes déchirent le calme de la forêt du parc de Pongara, les éléphants et les hippopotames restent eux à l’abri des regards. Ce parc est l’un des treize parcs que compte le Gabon. Niché sur les rives de l’océan Atlantique, au large de Libreville, il tranche radicalement avec la pollution et le tumulte de la capitale.

Un paradis que le Gabon essaie tant bien que mal de faire découvrir aux passionnés de nature en misant sur l’écotourisme. Promu jusqu’au plus haut sommet de l’État après la création des parcs nationaux, le secteur est « éteint ». Seule une poignée d’établissements répondant aux normes environnementales parvient à attirer les touristes étrangers et les opérateurs privés. « Nous sommes convaincus du potentiel, mais le démarrage est compliqué », reconnaît le Britannique Lee White, secrétaire exécutif de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN).

« Le Gabon n’a jamais été un pays touristique, le coût de la vie y est élevé…

« Le Gabon n’a jamais été un pays touristique, le coût de la vie y est élevé, et les opérateurs, souvent anglo-saxons, sont davantage habitués à construire des lodges dans la savane que dans la forêt tropicale. Nous sommes toujours en discussion avec quelques grands groupes comme Aman Resorts ou la société sud-africaine Sustainable Forestry Management Africa, même si ça n’avance pas aussi rapidement que nous l’avions espéré », explique Lee White, fervent promoteur de l’écotourisme.

Pour la ministre du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, Madeleine Berre, l’écotourisme reste l’une des vitrines du plan stratégique Gabon émergent avec pour objectif économique de générer 25 milliards de F CFA (environ 38 millions d’euros) à compter de 2025. Pour y arriver, les écoguides sont en formation pour accueillir et encadrer les touristes. Si les étrangers se font attendre, les Librevillois, eux, prennent d’assaut les parcs chaque week-end. « Une partie de notre travail consiste à les sensibiliser : à Pongara, il n’y a par exemple pas de dispositif de ramassage de déchets. Nous veillons à ce que leur passage n’affecte pas l’écosystème », rapporte Fortuné Ngossangah, conservateur adjoint du parc national de Pongara.

Si les plus fortunés prennent leurs quartiers à La baie des Tortues, d’autres réservent des chambres au bar-hôtel l’habitant. Même encore balbutiant, le tourisme commence déjà à profiter à la population locale.

Des sites d’accueil modernes

Hôtels de luxe, lodges haut de gamme à Libreville et dans cinq parcs nationaux Le Gabon s’est doté depuis 2012 de nouvelles infrastructures touristiques, et mise sur la beauté de ses parcs nationaux. Ceci à travers un protocole d’accord avec le groupe Amanresorts, basé à Singapour et spécialisé dans le luxe.

La première phase de ce partenariat, couvrant la période 2012-2017avecun investissement d’au moins 60 millions de dollars (47 millions d’euros), a démarré avec la construction de deux hôtels de luxe, l’un à Libreville (30 suites) et l’autre (30 pavillons) sur le site historique du Phare de Ngombe (une presqu’île à proximité de Libreville), dans le parc national de Pongara. S’y ajoute un camp de tentes haut de gamme dans le parc de Loango (sud du pays).

Le concept est de faire venir des touristes et de leur permettre de visiter deux à trois sites archéologiques et historiques», explique Lee White, le directeur général de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN). Grâce à ce projet, le Gabon, où le tourisme est un secteur d’avenir, compte attirer des centaines de milliers visiteurs par an d’ici 2020.