Article publié le 2016-02-28 par Jamil Thiam Sport
Entretien avec M. Carlos Perez, directeur de Fire Gym Bruxelles - « Le centre, un creuset pour l’éducation par les sports » [12-2015]
Carlos Perez, directeur de Fire Gym Bruxelles
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Le centre sportif social Fire Gym n’est plus à présenter à Bruxelles en particulier dans l’axe Jette-Molenbeek-Saint-Jean. Son directeur à l’occurrence Monsieur Carlos Perez avec qui nous nous sommes entretenus a révélé que l’orientation du centre est de promouvoir l’enseignement et l’éducation par les sports au-delà de toutes les discriminations. Si Fire Gym connaît ce succès depuis plus de trois décennies, c’est grâce à l’efficacité des méthodes développées dans la préparation physique, le développement, rééquilibrage et évaluation des performances sportives (Dreps).

Le nouvel Afrique (LNA): Présentation

Carlos Perez (C.P) : Je m’appelle Carlos Perez. Je suis responsable du centre Fire Gym depuis sa création en 1982. Donc, cela fait maintenant 33 ans que le centre Fire Gym existe. Je travaille prioritairement dans l’enseignement sportif et l’éducation par les sports. On travaille avec les personnes dans les quartiers. Il faut savoir qu’ici on est à Molenbeek qui est une commune paupérisée et qu’il n’y a pas beaucoup de moyens et on essaie d’apporter un soutien à tous ces jeunes quoi ont besoin de structures et de cadres. C’est un des paramètres du travail que nous faisons dans ce centre. De même, nous formons une famille où tout le monde est le bienvenu sans tenir compte de l'origine sociale. Nous disposons d'une salle de fitness (500m2), d'une sale d'art-martiaux et d'une salle de danse. Nous hébergeons plusieurs clubs. A côté de cela, Fire Gym participe à plusieurs actions sociales. Au plan sportif, les sportifs peuvent profiter de notre longue expérience avec des entraînements spécialisés de haut niveau.

LNA : Quel est l’état de la demande au niveau de Fire Gym ?

C.P : La demande se développe effectivement parce que les jeunes ont besoin de structures adaptées et d’activités sportives et culturelles. Évidemment, c’est un gros besoin dans les quartiers d’autant plus qu’ils manquent souvent de çà. Donc, Fire Gym est un endroit idéal permettant de s’épanouir et de se protéger quelque part dans une certaine mesure. Également, pour avoir des aspirations et une émancipation dans le sport notamment de haut niveau parce que nous avons des sportifs de hauts niveaux qui travaillent dans le centre.

LNA : Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés ?

C.P : Les difficultés sont d’ordre technique liées à l’encadrement et l’absence de cadres sportifs pour encadrer les jeunes. Il y a également les problèmes de financement. Nous sommes sous-payés et nous n’avons pas de statut. Donc, c’est une fonction qui n’est pas bien maîtrisée. Le sport en Belgique n’est pas réellement considéré à sa juste valeur. On voit des difficultés dans l’organisation chez les responsables des sports et dans les infrastructures sportives. Donc, on a réellement des lacunes en Belgique. Malgré cela, on parvient à mener le travail à bon port. C’est très bien. Nous avons des athlètes dans la préparation physique qui viennent de partout. Cette réputation, nous l’avons gagnée en travaillant durement. On a des champions de lutte olympique, de boxe anglaise, de karaté, de judo, de football et on a une équipe de deuxième division qui vient régulièrement s’entraîner au centre. On a énormément de disciplines. Et on a beaucoup de succès avec les sportifs du fait de la qualité du travail fourni au niveau de Fire Gym.

LNA : Justement, quels sont les sportifs de renom qui fréquentent Fire Gym ?

C.P : Nous avons Lola Mansour, médaillée d'or des derniers championnats d'Europe des moins 20 ans, Rachid Boumalek triple champion du monde de kick boxing 71 kilo ou encore George Xavier Loren, quadruple champion du monde kick boxing 95 kilos. On a des basketteurs qui sont en NBA. On a des joueurs en équipe nationale de basket et plusieurs joueurs de football en première et deuxième division.