Article publié le 2016-02-28 par Daouda Émile Ouédraogo Editorial
En toute indépendance d’esprit... [01/2016]
...

Je m’incline respectueusement devant la tragédie de l’horreur. Je hais la violence sous toutes ses formes. Cependant, ce qui se passe depuis le 11 septembre 2001 et de nos jours dans différents pays du monde, doit interpeller tout esprit, épris de bons sens et d’une conscience objective. Les uns et les autres, sont en train d’entraîner l’humanité dans un conflit dont on ne saurait qualifier. L’on ne sait s’il oppose la culture musulmane qualifiée d’orientale à cause du croissant lunaire (orientale) à celle chrétienne, (occidentale). Je touche du bois dans un débat sensible mais, ma liberté de penser m’empêche de me taire. Je ne sais pour quelle raison, les uns ont assimilé l’Islam à la culture orientale et le christianisme à la culture occidentale (cela relève de la compétence des historiens). Aujourd’hui, l’humanité est dans un dilemme. Les Fils d’Adam se mènent un conflit pour Dieu, au nom de Dieu dans des religions qui prônent l’amour et la miséricorde de ce même Allah. C’est foutaise! Pour parler comme le vulgaire jeune au coin de la rue d’un ghetto d’une ville d’Afrique. L’humanité doit se ressaisir.

Se ressaisir, demande une prise en conscience de ce que l’on est, et, de ce que l’on veut devenir. Dans un monde où l’ennemi est invisible, il faut être humble et trouver la juste réponse à l’ennemi. En fait, il n’y a pas d’ennemi lorsque nous aimons. Mais, il y a des ennemis avec lesquels il faut parler. Il y a des ennemis avec lesquels il faut sympathiser et collaborer. Il n’y a pas, dans notre vécu quotidien, un problème sans solution. Cependant, toute solution est guidée par un désir  : celui de trouver une issue heureuse au chemin que l’on emprunte.

L’Afrique a vécu. L’Afrique survivra. Elle ira crescendo dans un monde où le matériel a pris la place du réel. Elle ira grandissant dans une existence où survivre se conjugue à spolier le faible. Dans nos lieux de travail, sur les routes de nos campagnes, écraser le faible est devenu un jeu d’enfant. Pourtant, lorsqu’on veut réaliser des projets pour le futur, il faut dépasser l’ego. Se surpasser n’est pas écraser l’autre. Se surpasser c’est procurer du bonheur à l’autre. C’est être présent.

Dans cette logique, les attentats nous interpellent tous. Ils interpellent ceux qui les commettent. Ils interpellent ceux qui en sont les victimes. Ceux, perpétrés dans le monde présent, où à venir nous interpellera tous. Aussi bien qu’ils nous ont choqués, ils doivent nous pousser à agir de sorte à combattre vaillamment les idées qui ont soutenu ces attentats. Il ne faut jamais imaginer un monde où les fils de cette existence se tuent pour des croyances religieuses. C’est pas gai.

Le plus grand bien, la plus grande joie à donner à l’existence est de bâtir un monde où chacun à sa place. Un monde où le présent est le vécu, un monde où chacun récolte le fruit de son travail. Dans cette logique, le salut de l’Afrique et du monde ne viendra pas d’une guerre entre religion. Il viendra de la capacité du monde à aimer. Il viendra de la capacité de tout un chacun à dépasser son égo. Pourquoi vivre si la raison de notre existence est un calvaire ? Pourquoi lutter si la raison de notre combat n’existe pas ? Face à une situation où tout le monde a peur, la meilleure des attitudes à adopter, est de ne pas avoir peur. Le plus grand bien que l’on puisse faire à l’existence, c’est de lui prouver que le futur nous appartient quelque soit les difficultés. Et, l’Afrique triomphera. Le monde triomphera. La paix triomphera. Tôt ou tard.