Article publié le 2015-11-07 par Par Daouda Émile Ouédraogo Editorial
Un exemple à suivre [08/2015]
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Si cela était une devinette, on présenterait ce pays comme commémorant son indépendance le 12 décembre, a un territoire de 580367 km2, une population estimée à 44 millions de personnes en 2013 et un taux de croissance annuel de plus de 6 % durant les 2 dernières années. Il est un pays logé en Afrique de l’Est. Les pays limitrophes de cet Eldorado économique sont l’Éthiopie au nord, le Soudan au nord-ouest, l’Ouganda à l’ouest, la Tanzanie au sud et la Somalie au nord-est. Il est bordé par l’océan Indien à l’est. Il se compose de quatre grandes régions: des déserts arides au nord, des savanes au sud, des plaines fertiles sur la côte et autour du lac Victoria et des montagnes au nord, où se situe Nairobi, la capitale. Au nord-ouest de Nairobi s’étend la vallée du Rift, où sont situés la ville de Nakuru et le parc national d’Aberdare, surplombée par le mont Kenya (5.200 m), qui possède également un parc national. Le lac Turkana (l’ancien lac Rudolph) se situe à l’extrême nord-ouest du pays. Cette présentation aussi détaillée montre un pays touristique à voir et à visiter. Le Kenya, pour ceux qui ont déjà deviné, est l’un des plus beaux pays d’Afrique de l’Est. Son tourisme est flamboyant et son économie tourne en plein régime. Le Kenya est, en termes de performance économique, le pays chef de file de l’organisation économique régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) qui rassemble cinq pays (Kenya, Tanzanie, Burundi, Rwanda et Ouganda) en union douanière. Il est également un centre logistique de premier ordre (rôle de plate-forme routière, maritime, aéroportuaire et financière) pour l’ensemble de la région. Le PIB total s’élève en 2012 à 41,8 Md USD soit presque 20 % du total de l’Afrique de l’Est et 31 % de la Communauté d’Afrique de l’Est. Cependant, le PIB par habitant reste faible (970 dollar US en 2012).

La croissance économique a été soutenue en 2012 (+5,1 %). Elle est tirée par une amélioration des conditions climatique et par de nouvelles découvertes de réserves de pétrole et de gaz naturel qui ont dopé les investissements. Dans ce contexte, la croissance devrait atteindre 5,7 % en 2013. Au cours de l’exercice 2011/2012, le déficit courant s’est creusé, s’établissant à 9,1 % du PIB, après 8,4 % au cours de l’exercice précédent. Cette dégradation du solde s’explique principalement par la sécheresse qui a pénalisé les récoltes et la production hydro-électrique du Kenya, entraînant de facto des importations massives de céréales et de pétrole. Le déficit courant pourrait être ramené à 8,2 % du PIB au cours de l’exercice 2012/2013. Le Kenya est enfin devenu en 2011, le deuxième récipiendaire des investissements directs à l’étranger (IDE) en Afrique Subsaharienne derrière l’Afrique du Sud, dépassant le Nigeria. Le budget 2012/2013 a donné la priorité au développement des infrastructures (+34 % de l’enveloppe assignée par rapport au budget précédent), à la lutte contre la pauvreté et à la mise en place des réformes de structure (fiscalité et Constitution d’août 2010). Toutefois, les dépenses non prévues devraient entraîner une augmentation du déficit budgétaire. Deux préoccupations majeures ont émergé en 2011, à savoir le rebond des pressions inflationnistes et l’évolution négative du taux de change du shilling kényan (KES). Le gouvernement kényan a entrepris à la mi-octobre 2011 la mise en place d’une politique monétaire et de change nettement plus restrictive. Il a notamment, sur les conseils du FMI, augmenté par deux fois le taux de base de la Banque Centrale. Les résultats de ces mesures volontaristes sont plutôt probants : le shilling kényan, depuis fin octobre 2011, s’est stabilisé et l’inflation diminue progressivement. Dans ce contexte favorable, la Banque Centrale a réduit, à l’été 2013, le taux de base bancaire afin de diminuer le coût de l’emprunt pour les acteurs économiques. Les réserves en devises du Kenya se situaient fin 2011 à 2,9 mois d’importations.

La dette publique kényane est de 50 % du PIB pour l’exercice 2011/2012. Globalement, cette dette est pour moitié interne et pour moitié externe. Elle est donc équilibrée. La notoriété du Kenya ne vient pas du fait qu’il est un pays à l’économie prospère mais plutôt de par sa stabilité économique. En Afrique de l’Est, ce pays est une référence et il le demeurera pour longtemps…