Article publié le 2015-06-14 par Mouhamadou Moustapha Thiam Société
Clinique de transplantation capillaire à Bruxelles L’immense œuvre du belgo-congolais Dr Lupanzula Emorane [05/2015]
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La visite effectuée par votre rédaction préférée Le Nouvel Afrique dans la clinique Medikemos sise à Bruxelles, cadre à la fois convivial et très apaisant nous a permis de voir tout l’immense travail fait jusque-là par le Docteur Emorane Lupanzula avec la transplantation capillaire. Détenteur d’un Diplôme Inter-Universitaire Européen pour le traitement et restauration de la calvitie à l’Université Claude Bernard de Lyon en France, il fait partie des plus réputés dans ce domaine en Belgique. Pour être aussi performant, il a également entrepris un voyage de recherches aux États-Unis dans le but de côtoyer les meilleurs praticiens. Assisté par sa femme, Sandra dans la gestion de la clinique, Dr Emorane Lupanzula assure le bien-être de ses patients tout au long d’un processus qui permet d’obtenir les meilleurs résultats. Grâce à son professionnalisme, son écoute et sa disponibilité, le Dr Lupanzula met en œuvre tous les moyens possibles afin d’atteindre les meilleurs résultats.

Qui est Emorane Lupanzula ?

J’ai actuellement 42 ans. Je suis né à Lubumbashi en République Démocratique du Congo (RDC). Je suis médecin spécialiste en transplantation capillaire et soigne la calvitie.

Quel a été votre parcours ?

Après avoir fait mes études primaires et secondaires à Lubumbashi (RDC), j’ai entrepris mes études universitaires en Belgique à la faculté de Médecine de l’Université de Mons-Hainaut en 1990. J’ai alors poursuivi mon doctorat à l’Université Catholique de Louvain (UCL) où j’ai obtenu mon diplôme de Docteur en Médecine, Chirurgie et Accouchements. Passionné par la Médecine d’Urgence, j’ai obtenu mon diplôme de Spécialiste en Médecine Aiguë à l’Université Libre de Bruxelles (ULB). C’est d’ailleurs en pratiquant la Médecine Aiguë que je me suis découvert ma seconde passion : la transplantation capillaire. Étant présent aux urgences du Grand Centre des Brûlés de Loverval (IMTR) le jour de l’incendie de Ghislenghien, des patients brûlés nous ont justement été transférés de Ghislenghien. Parmi eux, un patient a dû subir une greffe cutanée du front ainsi qu’une transplantation capillaire. La repousse de cheveux sur ce cuir chevelu brûlé était une réussite et a fait naître en moi un intérêt réel que j’appellerais plutôt passion.

Quelques mois plus tard, je jetais les bases d’une clinique de transplantation capillaire à Bruxelles en m’associant avec un ami médecin vivant à l’époque aux USA où celui-ci s’était spécialisé dans le domaine de la transplantation capillaire. Ma formation a débuté avec ce dernier et tout en m’impliquant dans cette formation pratique, j’ai obtenu mon DIU en Traitement de la calvitie et Transplantation Capillaire, diplôme dispensé par l’Université Claude Bernard de Lyon. Je me suis dès lors lancé seul dans cette pratique, vivant davantage ma passion au quotidien.

Dans mon cabinet, les patients viennent me voir pour retrouver les cheveux qu’ils ont perdus. Les gens en souffrent car tous les matins, dans leur miroir, ils ne voient plus que leur calvitie qui marque la perte plus ou moins rapide des cheveux de leur jeunesse.

En somme, je donne le meilleur de moi-même pour traiter mes patients en couvrant les zones dégarnies de la tête, contribuant de la sorte à leur redonner de l’assurance et la confiance en soi. Je consacre pleinement mon temps à cette réelle passion.

Depuis quand est née cette passion ?

Comme je l’ai dit avant, c’est en 2004, alors que j’étais de garde en salle d’urgences à l’IMTR que j’ai été appelé à donner les soins d’urgences à un patient gravement brûlé. Pour ce dernier, fortement touché au visage et au crâne, une reconstruction capillaire et faciale s’avérait nécessaire. Je me suis intéressé de près à ce patient qui avait pu bénéficier d’une transplantation capillaire réussie. Comprenant l’importance pour le patient du bien-être psychologique de retrouver des cheveux, j’ai décidé de me spécialiser dans la transplantation capillaire en s’entourant de collègues expérimentés. Je participe à de nombreux congrès organisés par la Société Internationale de Transplantation Capillaire (ISHRS) dont je suis membre.

La mise en place de cette clinique a-t-elle été facile ?


Ce n’est pas une chose qui s’est faite du jour au lendemain. J’ai commencé la transplantation capillaire fin 2005 et nous sommes aujourd’hui en 2015. La clinique actuelle a été construite en 2011. Il y a donc 5 à 6 ans qui se sont écoulés entre le début de ma pratique et la réalisation de notre clinique. Ce n’est pas non plus un chemin facile, il faut se faire connaître et montrer qu’on obtient un résultat esthétique. Malheureusement, beaucoup pensent que c’est quelque chose de superflue qui ne marche pas. Beaucoup de patients me posent souvent la question si cela marche et demandent souvent à voir des résultats qu’ils peuvent toucher afin de vérifier par eux-mêmes l’aspect naturellement esthétique du résultat.

Pour arriver à un stade où nous avons une certaine renommée, il a fallu montrer beaucoup de preuves aux sceptiques et convaincre de l’efficacité de la démarche. Le but, en réalité, est de rechercher un résultat naturel. Il faut faire en sorte que si le patient est dans la rue, que le « commun des mortels » ne se rende pas compte que ce patient a recouru à une greffe capillaire tant le résultat doit avoir un aspect très naturel. Mon travail est d’atteindre ce but.

D’où vient le nom Medikemos ?

Medikemos vient tout simplement de mon prénom Emorane. Dans ma jeunesse, mes amis m’appelaient Emos et Medik veut dire médical pour donner Medik-Emos. Il y a aussi un côté espagnol de ce mot pour dire: « on se soigne », « nous nous soignons ».

Quels sont les principaux services offerts au sein de Medikemos ?

Il s’agit d’un traitement de la calvitie par transplantation capillaire. L’explication : le cuir chevelu peut-être divisé en deux zones : une zone latérale et postérieure (ce qui constitue la couronne hippocratique) et une zone supérieure s’étendant du front à l’arrière. Chez certains hommes pourvus du gène de la calvitie, cette partie supérieure est sensible à une hormone mâle appelée DéHydroTestostérone (DHT) qui va accélérer le cycle des follicules contenus dans cette zone et accélérer ainsi leur chute. Ces hommes vont alors voire progressivement leur tête se dégarnir à partir de l’âge de 20, 30 ou 40 ans. Mais, sur la couronne hippocratique, les côtés et l’arrière du crâne, les follicules capillaires ne sont pas sensibles à la DHT et sont donc permanents pour la vie. Le principe de la transplantation capillaire consiste donc à prélever les cheveux « permanents » de la couronne hippocratique pour les réimplanter sur la zone dégarnie. Ces cheveux nouvellement implantés vont alors pousser et poursuivre leur vie en préservant leur caractère permanent comme à l’origine.

Y aurait –t-il des contours psychologiques à la transplantation capillaire ?

Oui, parce que le patient qui vient me voir a une grande souffrance psychologique de se voir du jour au lendemain chauve car il a perdu ses cheveux, « sa jeunesse ». Certains acceptent ce fait, par contre d’autres ont du mal à le vivre et en souffrent énormément. Dans la mesure du possible, je les aide à reprendre cette confiance en eux-mêmes tout en leur permettant de retrouver des cheveux dans cette zone qui s’était dégarnie.

Quel est le profil de votre clientèle ?

Il y a des patients qui souffrent d’Alopécie Andro-génogénétique (AAG), c’est-à-dire une calvitie liée à un facteur génétique reçu de ses parents. C’est ce qui explique la première raison de la chute des cheveux, la majorité des patients sont dans cette catégorie. Il y a également les patients qui perdent leurs cheveux sous l’influence de facteurs exogènes tels que le stress, des facteurs physiques (traction en tressant les cheveux, brûlures), des facteurs chimiques (produits défrisants très irritants utilisés de manière répétée occasionnant des brûlures chimiques du cuir chevelu), les carences (en certaines hormones, en fer, en zinc, en magnésium ou certaines vitamines), certains traitements médicaux (chimiothérapie, radiothérapie, certains médicaments) et aussi certaines affections cutanées du cuir chevelu.

La majorité de mes patients sont de la tranche des 35 - 45 ans, soit près de 65 % des cas.

Quelles sont vos perceptions sur les africains de la diaspora ?

La diaspora africaine est en plein dynamisme. En 2015, on sent qu’il y a réellement cette volonté de changer la face de l’Afrique. Nous qui vivons en Europe voulons qu’on parle de l’Afrique avec le sourire et non avec tristesse et pitié. La diaspora veut faire partie de ce changement et y contribue beaucoup déjà. Nous devons être le moteur, les initiateurs d’un certain dynamisme qui permettrait de relever le défi africain en conjonction avec les forces dynamiques locales. Pour moi, la diaspora africaine est à soutenir et à encourager dans ses diverses actions en Afrique au delà des conflits qui peuvent miner ses actions car souvent nous sommes considérés comme des donneurs de leçons lorsque nous retournons en Afrique, pourtant là n’est pas le but.

En tant qu’exemple de réussite dans votre domaine, quels conseils pourriez-vous donner à la jeunesse du continent ?

Des conseils à donner sans faire de leçons !!

Comme on dit « Le travail assidu vainc tout ». Il ne faut pas laisser tomber les bras parce qu’on n’a pas atteint son objectif du premier coup. Il ne faut pas perdre de vue ce qu’on est. Se créer son petit monde de rêve et travailler pour y arriver. La vie n’est pas facile pour personne, il faut se battre, continuer à se battre et toujours se battre. J’ai eu la chance d’avoir un père qui travaillait du lundi au dimanche ; çà l’ennuyait de rester à ne rien faire. À la maison on avait toujours quelque chose à faire. C’était son principe de vie que j’ai hérité : L’amour du travail, le travail bien fait.

Avez-vous des projets en Afrique ?


Un de mes rêves a toujours été d’aider les enfants en Afrique. Le médical et le social vont souvent de paire. Je me vois dans un moyen terme m’investir en faveur d’une école primaire pour donner la chance à ceux qui n’ont pas cette opportunité d’accéder aux études. Une école gratuite équipée de tout le matériel pédagogique nécessaire qui permettrait à ces enfants de s’engager sur la bonne voie dès le début de leur vie. Ce projet prend de plus en plus de forme. D’autre part, j’apporte aussi de l’aide de manière ponctuelle et dans les limites de mes moyens, avec du matériel médical de diagnostic et de soins et des médicaments à des groupes bien ciblés de population locale. Malgré parfois des difficultés administratives pour acheminer ces aides.

Votre inspiration ?

L’amour du travail assidu et bien fait. Ne jamais perdre espoir parce que la vie est une succession d’événements auxquels nous devons toujours être capables de faire face. Pour y arriver : La Foi en Lui qui est notre guide car nous ne sommes pas des créatures sorties de nulle part.

Dr Emorane Lupanzula est Membre:

International Society of Hair Restoration Surgery (ISHRS)
Ordre des médecins du Brabant Francophone (Belgique)
Ordre National des médecins (Français)
General Medical Council (UK)
Colegios Oficiales de Médicos de Málaga (Espagne)