Article publié le 2015-01-21 par Par Anthony Vercruisse Economie
Pour une croissance à 2 chiffres [01/2015]
"Zimbabwe Hyperinflation 2008 notes" par Discott - Public Domain

Avec la relance de l'économie mondiale, celle africaine prendra un nouvel envol en 2015. La grande préoccupation de l’économie africaine est d’accélérer la croissance économique. Après avoir fait face à la crise économique mondiale, l’Afrique se doit de rebondir sur le marché international. Face à la croissance économique mondiale, le principal défi de cette nouvelle année sur le continent sera de faire de l’Afrique la solution du monde.

La nouvelle année s'annonce sous de bons auspices pour l'Afrique. Sur le plan économique, l'ouverture de nouvelles opportunités grâce à la stabilité constatée dans de nombreux pays est en train de faire ses effets. La crise économique mondiale fait petit à petit son deuil. Elle n’a pas été ressentie de façon drastique sur les économies africaines. Selon un rapport du FMI, les pays en voie de développement ou à faible revenu n’ont pas connu et «peut-être» ne connaîtront pas les affres de la crise économique. L’institution financière explique cet état par le fait que les petites économies ne sont pas directement liées aux marchés. N’eut été les crises arabes et, certains remous sociaux observés dans certains pays africains, la croissance en Afrique aurait dépassé la barre des 5%. Cependant, à en croire plusieurs économistes, en perspectives de l’année 2015, les économies africaines devraient progressivement se ressaisir pour atteindre un taux de croissance moyen d’environ 7 à 10 %. Atteindre une croissance à 2 chiffres est l'objectif affiché par les États africains. Cette embellie ne doit pas faire perdre de vue la prudence dans la gestion des effets collatéraux des crises du chômage à travers l’Amérique, l’Europe et l’Asie. En effet, au cours de cette année, l’Afrique devra jeter un nouveau regard sur la gestion de ses sources de production de devises et de richesses. La crise mondiale qui s'achève appelle à la diversification des moyens de production. L’un des défis majeurs à relever pour les industries africaines est de diversifier la production industrielle. On ne doit plus se cantonner à produire des produits de base. Il faut chercher les moyens de transformer sur place ce que nous produisons. C’est la clé capitale de la réussite économique. Il s’agit par cette action d’avoir une nouvelle vision du développement. Un développement axé sur la recherche du résultat dans tous les domaines. On doit quitter de l’Afrique des matières premières pour celles des produits finis.

La paix sera de retour

La configuration actuelle des économies africaines doit évoluer vers un meilleur épanouissement des entreprises en 2015. La paix étant l’un des gages de la stabilité économique, le retour à la normalisation dans de nombreux pays favorisera une meilleure expression des taux de croissance. En Afrique du Nord, les pays arabes sont en train de stabiliser l’avènement d’une nouvelle race de dirigeants. Au Sud du Sahara, la Côte d’Ivoire, poumon économique de l’Afrique de l’Ouest se remet sur les rails. En Afrique australe, les industries se réveillent, faisant place aux opportunités d’investissement et de reformes économiques qui laissent présager plus d’ouverture dans la gestion des affaires. 2015 sera une année d’opportunités si les africains savent profiter de la crise économique mondiale pour bâtir des économies stables et durables. Pour cela, un autre défi à relever au cours de cette année est de créer des conditions permettant de créer des entreprises, de monter des industries à faible coût de production dans différents pays. Pour cela, la principale bataille à gagner est la réduction des coûts de l’énergie, l’accès aux technologies de l’information et de la communication, l’assainissement du climat des affaires, la promotion de l’éducation, l’accès à l’eau potable et, surtout adapter les formations dispensées dans les écoles au marché de l’emploi. L’Afrique a besoin d’hommes et de femmes qui emploient leurs connaissances pour développer des opportunités en vue de faire avancer le continent. Le développement passe par là, la croissance aussi.

La santé avant tout

En luttant pour le développement du continent, l’une des batailles sera de gagner la problématique de l’accès aux soins de santé. Des pays sont en train de trouver différentes formules pour promouvoir les mutuelles nationales de santé en vue de favoriser l’accès du plus grand nombre aux soins de santé. L’accès aux soins de santé coûte excessivement cher sur le continent. Il faut impérativement travailler, en 2014, à avoir un meilleur profil des systèmes de santé en vue de garantir aisément l’accès aux soins et à moindre coût. La réussite économique passe par la promotion de la santé. Un individu en bonne santé a un meilleur rendement que celui qui est malade. Une population en bonne santé favorise l’épanouissement de l’économie et permet une meilleure croissance. Ladite croissance se fera avec les différentes réformes économiques que plusieurs pays ont enclenchées. C’est déjà un bon signe. Il faudra poursuivre et peaufiner ces actions en 2015. C’est à travers la création de cadre propice à la pratique des affaires que les investisseurs pourront avoir le courage de mettre leur argent dans des initiatives profitables. Le rapport Doing business de 2015 prévoit de nouvelles opportunités pour les économies africaines.

Une bonne résistance à la crise


En Afrique, il n’y a pas que les grandes nations qui sont championnes dans les réformes économiques. L’île Maurice continue sur sa lancée avec une croissance économique sans pareille. Elle réforme son système économique en facilitant les mesures de créations des entreprises. Selon le rapport Doing business 2015, le Bénin, le Togo, la Côte d'Ivoire, le Sénégal, la République Démocratique du Congo, sont parmi les pays qui se sont le améliorés en 2013/2014 dans les domaines couverts par Doing Business. Ces meilleurs pays réformateurs ont mis en œuvre un total de 40 réformes facilitant la pratique des affaires. 5 économies sur les 10 meilleurs pays réformateurs en 2013/14 sont situées en Afrique subsaharienne. La région représente également le plus grand nombre de réformes facilitant la pratique des affaires dans la dernière année - 75 des 230 dans le monde entier. Plus de 70% de ses économies ont réalisé au moins une réforme.

La bonne nouvelle est que le continent a fort résisté à la crise. Et malgré les perspectives de croissance prévues l’année prochaine, la crise pourrait rendre plus difficile aux États l’atteinte des objectifs du millénaire qui est de réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans la pauvreté en Afrique d'ici 2015. Quoi qu’il en soit, certains économistes de renommée, ont laissé entendre que les économies africaines devront retrouver des couleurs en 2015 et les années suivantes. Cependant, si l'Afrique s'est avérée plus résistante à la crise mondiale, c’est aussi grâce à des politiques macro-économiques prudentes dans de nombreux pays africains. L’île Maurice continue d’afficher de bons résultats pour la facilité globale de faire des affaires, en se classant à la 28e place sur les 183 pays couverts. Maurice est de facto le premier pays africain à favoriser un meilleur climat des affaires. Ainsi, face aux différents voyants au vert, le redressement de l’économie du continent africain devrait se poursuivre en 2014. Comme au Ghana et à Madagascar où dans le secteur du gaz et du pétrole, et de l’uranium en Namibie, de grandes avancées ont été notées. Il s’agit là d’une nette amélioration par rapport à la morosité d’il y a 2 ans. Pour en arriver à ce stade, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque Africaine de Développement ont fourni un cadre adéquat pour l'adoption de politiques ayant permis d’atténuer l'impact de la crise.

L’Afrique face aux défis du développement

Les défis sont énormes à surmonter pour atteindre un développement harmonieux du continent. L’une des ambitions du continent est de pouvoir atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement. Le continent en est capable même si beaucoup reste à faire. On note de grandes avancées dans la réalisation de ces objectifs mais, il faut accélérer le développement si l’on veut rentrer dans le cadre de 2015. Et, ce n’est pas loin. Dans un an, l’Afrique devra faire le bilan, il s’agira de faire en sorte que nous puissions au moins atteindre quatre des huit objectifs, à défaut de les atteindre tous. Car, un proverbe africain dit que si l’on te lave le dos, débrouille-toi pour te laver le ventre.