Article publié le 2014-10-19 par Par Daouda Émile Ouédraogo Editorial
Produire en quantité et en qualité [09/2014]
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L’économie de l’Afrique repose sur l’agriculture. Plus de 80% de la population active tire ses ressources de subsistance de ce secteur capital et vital. La production agricole africaine ne cesse de croître d’années en années. Les producteurs gagnent en expérience et de nouveaux marchés ainsi que de nombreuses initiatives s’offrent au monde agricole. Vecteur de consolidation des acquis économiques, la production agricole est en nette croissance. L’agriculture, malgré les soubresauts des industries minières restent la plus grosse pourvoyeuse d’emplois sur le continent. Elle se diversifie et a besoin de s’ouvrir et d’ouvrir des nouveaux marchés. En Afrique, de nombreux pays ont pris des initiatives pour booster la croissance agricole. Force est de constater qu’ils font face à de nombreux obstacles liés aux aléas climatiques, aux coûts de production et indépendamment de leur volonté, de facteurs liés à des crises internes et exogènes. Malgré ces facteurs exogènes et endogènes, les producteurs africains ne baissent pas les bras. Devant l’adversité de dame nature, l’astuce trouvée est d’exploiter les semences améliorées. Sur ce plan, les scientifiques africains ont fait de réels progrès. Il existe des pays où l’on trouve le maïs frais durant les 365 jours de l’année. La force de l’agriculture africaine est qu’elle dispose de grands espaces pour promouvoir une activité tournée vers la production à grande échelle. Sur le plan climatique, exceptée les caprices pluviométriques, l’Afrique possède une grande variété de zones agro-écologiques, qui vont des forêts ombrophiles marquées par deux saisons des pluies à une végétation relativement clairsemée, sèche et aride, arrosée une fois l’an. Si cette diversité constitue un énorme atout, elle représente tout de même un grand défi pour le développement agricole de l’Afrique. D’une part, elle offre un immense potentiel en termes de denrées et produits agricoles susceptibles d’être produits et commercialisés sur les marchés intérieurs et extérieurs. D’autre part, cette diversité exclut toute solution générale aux problèmes que pose le développement agricole sur l’ensemble du continent. Par conséquent, la programmation et la mise en œuvre d’interventions dans ce secteur doivent être adaptées aux conditions propres à chaque zone agro-écologique et à la situation socio-économique des ménages ruraux vivant dans les différents pays du continent. Au cours des trois dernières décennies, les gains de productivité agricole en Afrique ont été obtenus dans une large mesure par une expansion continue des cultures pluviales, en particulier, les cultures vivrières, sur des terres de plus en plus marginales et/ou par la réduction des périodes traditionnelles de jachère entre deux cycles de culture. Le courage des agriculteurs défie le climat. Car, la relation qui lit le paysan à la terre où le producteur au sol est un amour indicible, entouré de mystères et de non-dits. Comme le disait Las Cases dans le Mémorial de Sainte Hélène : « L’agriculture est la base et la force de la prospérité du pays. L’industrie est l’aisance, le bonheur de la population». Devant une telle admiration pour le monde agricole, l’on constate que l’agriculture à beaux jours devant elle. Le combat du monde agricole en Afrique demeure la protection de l’environnement. L’expansion des terres arables ne va pas sans destruction de forêts et de structures bio écologiques. Il faudra donc prendre des dispositions pour préserver la nature. L’autre combat à gagner est celui du financement du monde agricole. Sans argent, on ne peut pas acheter des engrais, encore moins de la fumure organique. Malgré tous ces obstacles, les africains croient en leur capacité de relever le défi d’une production de qualité et en quantité suffisante. Chaque jour qui passe expose à l’Afrique le défi de la sécurité alimentaire. Et cela passe par l’agriculture. Une agriculture tournée vers la compétitivité, la maîtrise des techniques par les producteurs, l’accès au crédit. Comme le dit vulgairement, l’argent appelle l’argent, la compétitivité appelle la compétitivité.