Article publié le 2014-10-19 par Daouda Émile Ouédraogo Editorial
Le rêve est possible [06-07/2014]
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Le football africain a contribué ces dernières années à écrire les lettres de noblesse du football mondial. Les prestations des joueurs africains sur les stades internationaux ne cessent de révéler la profondeur des talents des jeunes africains. Que ce soit sur les stades européens, asiatiques, américains ou autres, il n’existe pas de continent où les joueurs africains n’ont pas signé de leurs griffes les meilleures phases de jeu. Au Brésil, la coupe du monde de cette année sera l’occasion pour les équipes africaines de confirmer tout le bien que l’on pense d’elles. Le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Ghana et l’Algérie ont l’obligation de vendre chèrement leur peau. À cet effet, elles ne doivent ni se sous-estimées, ni se glorifier, encore moins se mettre des pressions inutiles. Elles doivent rester concentrer, jouer leur football en alliant le dosage tactique à celui physique. Le football africain a sa place dans le concert des nations. Même si depuis la création du monde, aucun joueur africain n’a été consacré meilleur du monde ; même si aucune africaine n’a encore remporté la coupe du monde, il n’en demeure pas moins que les efforts des talents africains ont contribué à faire rayonner le football mondial. Depuis la création de la coupe d’Afrique en 1963, le ballon rond a roulé sur les multiples stades, soulevant parfois des passions, créant souvent des émotions fortes mais, toujours dans l’unique souci de faire plaisir aux supporters, de donner de la joie aux fanatiques de ce sport baptisé à juste raison : le sport roi. Il faut préciser que la Confédération africaine de football (CAF), dirigée aujourd’hui par le Camerounais Issa Hayatou a été créée le 8 février 1957 à Khartoum au Soudan. En effet, depuis la création du monde, aucun sport n’a autant attiré des foules, suscité de la passion, raviver des joies mais aussi, créé de la peine. Le football africain pour être présent sur l’échiquier mondial a dû batailler dur avec à sa tête tant des hommes politiques de la trempe du Ghanéen Kwamé N’Krumah que des hommes politiques des pays du Nord de l’Afrique. à l’époque (années des indépendances), la CAF devait constituer une tribune à même d’améliorer la représentation du football africain dans les grandes compétitions : ainsi, la coupe du monde 1966 n’offrait qu’une seule place (partagée avec l’Océanie et l’Asie) au continent africain. À l’initiative du ghanéen Kwamé Nkrumah, chantre du panafricanisme, les pays africains décident de boycotter les compétitions qualificatives pour l’obtention de cette unique place : aucun représentant africain ne sera donc représenté à la coupe du monde 1966 (toutefois, le Mozambique et l’Angola sont en 1966, encore des colonies portugaises. L’Afrique se trouve ainsi indirectement « représenté », notamment grâce à la coupe du monde étincelante du mozambicain Eusébio évoluant dans la sélection portugaise). Dès 1970, l’Afrique a une place réservée en coupe du monde (obtenue par le Maroc). Néanmoins, il faudra attendre la coupe du monde de 1982 pour voir deux pays africains présents à la même coupe du monde]. Sans doute, que la bonne tenue de la Tunisie en 1978 ainsi que le boycott des Jeux olympiques de 1976 par vingt-huit nations africaines(en protestation à la présence de la Nouvelle-Zélande) ont participé à l’obtention de cette seconde place. Cette coupe du monde verra se dérouler le « match de la honte » empêchant (de façon non-sportive) l’équipe d’Algérie d’accéder au second tour de la compétition. À la coupe du monde de football de 2010, première édition à se dérouler sur le sol africain, six pays africains, dont le pays hôte, participèrent au tournoi final. Le Ghana y a atteint les quarts de finale. Cela constitue la meilleure performance du football africain en coupe du monde, égalant ainsi les performances du Cameroun en 1990 et du Sénégal en 2002. À noter enfin, qu’à deux reprises, un pays africain a remporté le tournoi olympique de football : le Nigeria en 1996 et le Cameroun en 2000.

Au tableau de chasse du football africain manque le plus prestigieux des trophées : la coupe du monde. Le rêve est possible et tôt ou tard ce trophée sera conquis par une équipe africaine.