Article publié le 2014-04-01 par Par Innocent Ebodé Economie
Croissance Les indicateurs sont au vert [02/2014]
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La plupart des institutions internationales compétentes dans le champ économique, s’accordent sur des prévisions de croissance en hausse pour l’année 2014. Ces prévisions se situent en moyenne autour de 5.3%. Toutefois, les mêmes analyses insistent sur la persistance de la pauvreté et les disparités en matière de répartition des richesses.

Alors que l’Europe et l’Amérique sont frappées par une forte récession, avec une croissance en berne, l’Afrique elle, a le sourire. Et pour cause, la croissance du continent reste sur une tendance à la hausse que les prévisionnistes commentent à l’envie. En effet, la météo économique annonce pour l’Afrique un temps empreint de moins de grisaille. Le rapport publié en mai 2013 par la Banque africaine de développement (BAD), le Centre de développement de l’OCDE, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), indiquent que les perspectives de croissance pour 2014 sont de 5.3%. Un chiffre confirmé par la Banque mondiale. Soit une augmentation 0.5% par rapport à 2013.

La bonne tenue de la croissance africaine tient essentiellement à trois facteurs : les ressources agricoles, extractives et énergétiques. Les prévisionnistes prévoient pour l’année en cours, qu’un tiers des pays du continent atteindra une croissance de 6%. Selon le rapport de la Banque mondiale, «Comme durant les dernières années, un certain nombre de pays africains continueront d'être parmi les plus dynamiques au monde». Ces pays sont cités par le rapport : l'Éthiopie, le Mozambique, le Niger, la Sierra Leone et le Rwanda.

Mais il y a lieu d’éviter d’être euphorique. Les analystes mettent quelques bémols à cette embellie annoncée. L’OCDE prévient : « La croissance ne suffit pas. C’est aux pays africains de réunir les conditions propices pour créer des emplois à partir des ressources naturelles, maximiser les revenus que génèrent ces dernières par une taxation adroite, et encourager les investisseurs étrangers et les opérateurs locaux à développer entre eux des liens économiques. »

Promouvoir une exploitation rationnelle des ressources

L’autre préoccupation que relèvent les différents rapports porte sur une exploitation plus rationnelle des ressources qui contribuerait à mieux combiner croissance économique et développement humain qui pose encore problème. Francisco Ferreira, économiste en chef pour la région Afrique de la Banque mondiale, soutient à cet égard, que «l'Afrique a connu cette dernière décennie une croissance plus importante que la plupart des autres régions du monde. Mais l'impact de cette croissance sur la pauvreté est bien moindre que ce que nous aurions souhaité». Actuellement un Africain sur deux vit dans la pauvreté. D’où l’impérieuse nécessité d’une adéquation entre croissance et réduction de la pauvreté.

D’autres facteurs qui risqueraient d'anéantir les effets de la croissance en Afrique, sont liés à des situations imprévisibles. Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour l'Afrique, précise : «Si soutenir la croissance sur le long terme permettrait de réduire de manière significative la pauvreté, cet objectif ne sera pas facile à atteindre étant donné les risques internes et externes auxquels les pays d'Afrique restent confrontés.» Ces risques peuvent, entre autres, être les catastrophes naturelles (sécheresse, inondations), les conflits armés comme ceux qui affectent la République Centrafricaine et le Sud-Soudan.