Article publié le 2014-03-11 par Alexandre Korbéogo Dossier
formation professionnelle / Des métiers ouverts et accessibles à la jeunesse [11-12/2013]
Cours de mécanique auto, Centre Chawama Youth Resource, Lusaka © International Institute for Communication and Development (IICD)

La formation professionnelle occupe une place de choix dans l’enseignement en Afrique. Longtemps ignorée, elle se positionne aujourd’hui, à travers ses métiers et sa technicité comme l’un des maillons forts pour la résorption du chômage. Des métiers comme la mécanique-auto, la construction, le génie civil, l’électricité permettent à certains jeunes d’avoir une formation afin de créer leur propre entreprise. Zoom sur ces métiers de l’ombre.

De jeunes mécaniciens qui gagnent leur vie de façon décente et professionnelle, il en existe dans les 4 coins du continent. Grâce à la formation professionnelle, les jeunes ont appris à faire quelque chose avec leurs «10 doigts» comme le disent les intéressés dans les gargotes des capitales africaines. En effet, de nombreux métiers permettent aux jeunes d’engranger des connaissances capables de leur permettre de se prendre en charge. La formation professionnelle en Afrique est un puissant vecteur de lutte contre le chômage et le sous-emploi. A travers divers métiers tels que la mécanique automobile, l’électricité, le génie civil, le génie électrique, la menuiserie, les apprenants sont formés de telle sorte qu’à la sortie de leur apprentissage, ils sont aptes à s’auto-employer. Sur le continent, des centres de formation et des instituts supérieurs ont vu le jour en vue de consolider davantage l’apprentissage de ces apprentis. Entre autres, le centre de formation professionnel de référence de Ziniaré, à quelques 35 km au Nord de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, l’Institut 2IE, l’un des instituts de référence en Afrique de l’Ouest ainsi que les centres de formation du Ghana, de l’Afrique du Sud, Burundi, pour ne citer que ces pays. Presque tous les pays d’Afrique ont fait de la formation professionnelle le crédo de leur lutte contre la pauvreté et le sous-emploi. Un jeune menuisier ayant suivi un apprentissage de 2 ans dans un centre de formation spécialisé est capable, grâce au soutien financier de partenaire technique et même des projets et programmes de développement, de créer son propre atelier. Idem pour un mécanicien auto, un électricien etc. La formation professionnelle est le cousin germain de l’enseignement général. Ils vont de pair dans la mesure où la base de toute scolarisation est l’enseignement général. Incontestablement, l’Afrique subsaharienne est la région la plus jeune du monde, avec plus de 40 % de la population âgée de moins de 15 ans. Les jeunes sont de plus en plus nombreux en Afrique. Le niveau d’instruction progresse également ; une progression nettement plus rapide dans les pays d’Afrique anglophone où le système éducatif a introduit très tôt l’apprentissage et la formation technique.

Un centre, une référence

En Afrique de l’Ouest, le centre de formation professionnelle de référence de Ziniaré se positionne comme une plate forme incontournable dans son domaine. Fruit de l’amitié et de la dynamique coopération entre le Burkina Faso et la République de Chine/Taïwan, se veut la matérialisation de la nouvelle vision du Burkina Faso en matière de formation professionnelle. Ce centre, placé sous la tutelle technique du Ministère de la Jeunesse et de l’Emploi ainsi que de la tutelle financière du Ministère de l’Économie et des Finances, comprend un conseil d’administration de composition variée et un conseil pédagogique largement ouvert aux professionnels. Il est un établissement public à caractère scientifique, culturel et technique (EPSCT) doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Il a pour mission de former les jeunes et les apprenants aux profils voulus et recherchés par le marché de l’emploi ; d’accélérer l’insertion professionnelle des apprenants et des stagiaires en développant leurs compétences techniques et professionnelles ; de mettre en place l’ingénierie des dispositifs de formation ; de développer des mécanismes et des outils d’évaluation et de certification des formations ; de répondre aux besoins et demandes des entreprises et de l’économie en matière de compétences recherchées ; de contribuer au renforcement de la formation continue par des prestations de recyclage des travailleurs ; de contribuer, de manière générale, à la mise en œuvre de la politique nationale d’enseignement et de formation techniques et professionnels.

En tant que centre de référence, le CFPR-Z assume plusieurs fonctions dans l’application, la structuration et la mise aux normes de la formation professionnelle qualifiante. Il mène des activités de formation initiale, continue et de recyclage, d’appui à la formation des formateurs et des gestionnaires de centres. Il appuie le processus de certification professionnelle et offre diverses prestations de service aux entreprises et aux autres centres de formation professionnelle.

Mettre l’accent sur la qualité

Federico Mayor, l’ancien Directeur Général de l’UNESCO disait que «dans un mode de vie de plus en plus façonné par la science et la technologie, la culture technologique est une exigence universelle… Il est vital d’améliorer la culture technologique des jeunes filles et des femmes, dont le rôle pédagogique unique qu’elles occupent au sein de la famille fait d’elles un facteur déterminant dans le comportement des présentes et futures générations. Le défi de la formation professionnelle en Afrique est de maintenir le cap de la qualité. Pour ce faire, des défis sont à relever. A savoir, «valoriser les compétences internes et mobiliser avec plus de ressources en faveur de ce secteur stratégique. Avec plus de volonté et de lucidité pour une vision plus régionale que nationale des projets éducatifs et d’investissements dans les infrastructures, l’Afrique devrait pouvoir émerger bien au-dessus des 8,4 % d’échanges inter africains (75 % pour l’Europe et 50 % pour l’Asie), ce qui améliorerait la profondeur du marché du travail, avec plus d’opportunités dans les emplois disponibles et de diversité dans les profils », préconise le Dr. Elisabeth Ilboudo, fondatrice d’A.R.I.P.A.S.

Les métiers occupent une place importante en matière de formations professionnelles qui constituent un créneau porteur de lutte contre le chômage des jeunes et du sous-emploi.