Article publié le 2013-07-23 par LNA Echos du continent
Echos du contnient [07-08/2013]
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Côte d’Ivoire : l’État reforme la nationalité ivoirienne !

Le gouvernement ivoirien, en conseil des ministres, s’est penché sur l’acquisition de la nationalité ivoirienne. Sont aussi concernés par cette mesure les étrangers installés dans le pays avant l'indépendance en 1960 et ceux qui sont nés en Côte d'Ivoire avant le 9 janvier 1973. Par essence, les descendants de ces personnes pourront eux aussi acquérir la nationalité ivoirienne. Cette réforme sur la nationalité ivoirienne qui concerne près de 300.000 personnes, a été proposée au début du mois de juin dernier par le gouvernement sous forme de loi qui modifie, du coup, le processus d'acquisition de la nationalité ivoirienne. Un autre volet de cette réforme est que les hommes étrangers qui épousent une Ivoirienne pourront devenir automatiquement Ivoiriens, tel n’est pas le cas aujourd’hui. Toutefois, plusieurs Ivoiriens interrogés sur la question pointent un doigt accusateur à l’endroit du Président de la République, Alassane Ouattara, qu’ils soupçonnent de vouloir gagner des électeurs en perspective de l'élection présidentielle prévue en 2015. Cependant, les autorités qui parlent de diversion ont répondu qu'un naturalisé doit attendre 5 ans avant de pouvoir exercer son droit de vote et 10 ans avant d'être éligible, comme le prévoit cette nouvelle loi. En tout état de cause, il faudra attendre l'adoption par le Parlement et son décret d'application.


Gabon : la Cemac et la Cedeao convergent au «New York Forum Africa»

Lors du forum dénommé «New York Forum Africa» tenu à Libreville, du 14 au 16 juin, le Président Ali Bongo a profité de cette occasion pour inviter les Africains à devenir des «acteurs et non des spectateurs» de l’évolution économique du continent. C’est pourquoi, il a affirmé lors de l’ouverture des travaux, que ce forum, qui a regroupé plus de 700 participants venus du monde entier, constituait une opportunité pour son pays, le Gabon, et une chance pour l’Afrique. Car, laisse-t-il entendre clairement, cette rencontre représente une quête de prospérité qui est une aspiration universelle et légitime pour les Africains. Le Président gabonais a prôné l’aide à la jeunesse africaine qui demeure la clé du succès, un atout, affirme Ali Bongo. Dans la même veine, il a souligné que son pays favorise l’avènement d’un cadre institutionnel propice afin de faciliter les investissements directs et étrangers. Ali Bongo estime que le NYF Africa s’inscrit justement dans une logique d’échanges qui permet de «fédérer les intelligences, les talents et les compétences d’acteurs privés de tout rang» et qui permettra, à terme, d’endiguer les contestations sociales et de «garantir le bien-être des populations». Présent à la cérémonie d’ouverture de ce forum, le Président du Tchad, Idriss Déby, a soulevé un point important relatif au chômage qui touche plus de 50% de ces jeunes Africains. Selon lui, si le problème n’est pas réglé, non seulement l’Afrique continuera à devoir gérer des situations difficiles, mais aussi l’Europe. Idriss Déby d’insister sur la nécessité d’empêcher les flux migratoires vers l’Europe et d’inverser la tendance, créer la richesse localement en Afrique. A noter que ce forum New York Africa, fondé et produit par Richard Attias & Associates, est un rassemblement de décideurs économiques venus du monde entier. La présence des chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest ( Cedeao), Macky Sall du Sénégal et Alassane Dramane Ouattara de Côte d’Ivoire, confirme que le NYF Africa s’affirme comme une plateforme panafricaine au bénéfice des partenaires publics et privés. A noter la présence de Fatou Bensouda, Procureur général de la Cour Pénale Internationale, à ce forum qui, dans son intervention, a dégagé en touche l’idée selon laquelle la CPI serait sous la houlette des grandes puissances, qui en font ce qu’elles veulent contre les dirigeants africains.


Maroc : pays le plus sûr du Maghreb

Contrairement à d’autres pays d’Afrique, le Maroc serait l’un des pays les plus paisibles dans le Maghreb, et l’un de ceux dont la corruption est plutôt faible et le taux de scolarisation pour le primaire très avancé. C’est un classement établi chaque année depuis 2007 à l’initiative de Think Thanks, The Association For International Affairs, basée à Prague en République tchèque. Les critères de classement regroupent aussi bien les menaces extérieures potentielles, les conflits avérés et la sécurité intérieure que les répercussions des violences sur l’activité économique d’un pays ou le développement d’une crainte généralisée des violences dans la population. Pour cette année 2013, sans surprise, les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique noire monopolisent les dernières places. Les bons élèves de la paix sont les nations scandinaves et celles dotées d’une forte identité, telles la Nouvelle-Zélande et le Canada. Parmi les grands pays d’Europe, l’Allemagne tire correctement son épingle du jeu, avec une honorable 15e place. La France, malgré son supposé modèle de vivre-ensemble, pointe à une médiocre 53e place, loin derrière le Portugal, l’Espagne, l’Italie, la Croatie, la Roumanie ou encore Chypre. Sur les autres continents, la Malaisie, le Botswana, le Chili ou les Émirats arabes unis – liste non exhaustive – font également mieux. D’un point de vue global, l’Islande est le pays le plus paisible au monde alors que l’Afghanistan, la Syrie ou la Somalie arrivent en bas de classement. Pour l’Afrique, l’index nous révèle les 10 pays les plus paisibles du continent. Il s’agit de Maurice, le Bostwana, la Namibie, la Zambie, le Lesotho, la Tanzanie, le Maroc, le Ghana, la Sierra Leone et le Mozambique. Le Lesotho, la Zambie et la Namibie sont les trois pays du continent qui progressent dans le classement, même si des violences lors de manifestations et des homicides sont courants, et le taux de scolarisation est relativement faible.


Italie : les vérités de l’Italo-congolaise, Cécile Kyenge Kashetu, ministre de l’intégration

Cécile Kyenge Kashetu, professeure d’ophtalmologie et personnalité politique, est nommée ce 27 avril 2013 ministre de l’Intégration en Italie. Née en 1964 à Kambove en République démocratique du Congo, elle est arrivée en Italie en 1983. Après avoir obtenu son diplôme en médecine et en chirurgie à l’Université catholique de Rome, elle se spécialise en ophtalmologie à l’Université de Modène. Devenue citoyenne italienne, elle se lance dans la politique. En effet, le parcours de Cécile Kyenge a été plus flamboyant que pointu. Ophtalmologue de formation, elle se fait d'abord remarquer en s'impliquant dans des associations de défense des droits des immigrés. Ce n'est qu'en 2004, à l'âge de 40 ans, qu'elle s’imprègne en politique avant d’être élue conseillère municipale de Modène sous les couleurs des Démocrates de gauche (DS), devenus aujourd'hui Parti Démocrate (PD). Puis, en 2009, elle gravit le conseil provincial. Parallèlement, elle fonde le Comité du 1er Mars, une association qui aura permis à plusieurs immigrés de se faire entendre de manière citoyenne et responsable. Aux législatives de février 2013, elle figure en sixième position sur la liste du PD dans la région d'Émilie-Romagne, l'une des plus importantes du pays, et devient députée. Le 30 avril, elle est nommée ministre. Cette nomination ne doit rien au hasard, elle relève d’un digne parcours d’une africaine qui a cru en ses capacités. Toutefois, depuis qu’elle est devenue ministre, l’Italo-congolaise est la cible de nombreuses insultes racistes de la part des mouvements d'extrême droite. Début mai, Mario Borghezio, un parlementaire de la Ligue du Nord, avait notamment évoqué un «gouvernement bunga bunga» et accusé Cécile Kyenge de vouloir imposer «des traditions tribales» en Italie. Mais, toutes ces tentatives de déstabilisation ne semblent guère l’atteindre. Fière de son identité, elle a récemment déclaré au cours d’un entretien avec la presse africaine : «Ce qui me donne la force de continuer, c'est l'idée que si nous, Africains, ne sommes pas représentés dans les institutions, là où les décisions sont prises, nous serons les premiers à le regretter. Et ce sera ensuite au tour de nos enfants d'en subir les conséquences. Peu importe le pays où l'on vit, on est Africain pour la vie ». Dans cette optique, avec sa famille, elle s'efforce d’aller se ressourcer chaque année dans son pays natal ; et ceci sans complexe.