Article publié le 2013-06-12 par Par Emmanuel Martin, libreafrique.org Société
Etude de Google en Afrique - L’Internet, comme outil catalyseur du développement socioéconomique [05-06/2013]
Internet cafe, kenya © Giorgio Montersino

L’Internet a bel et bien un impact positif sur le développement économique et social de plusieurs pays d’Afrique subsaharienne. Tel est le résultat de l’une des premières études sur l’impact et la contribution potentielle de l'Internet sur le continent réalisée par le cabinet d’études stratégiques et de recherche, Dalberg Global Development Advisors, avec le soutien de Google Afrique. Dans cette étude, les autorités africaines sont appelées à mettre en œuvre des politiques adaptées pour réaliser le potentiel «Internet» dans l’éducation, la santé et l’agriculture.

Les résultats de cette étude présentée au mois d’avril lors d’une conférence de restitution à Dakar a permis de décliner l’impact potentiel d’Internet sur le développement socioéconomique dans sept secteurs clés. Il s’agit de l’agriculture, de l’éducation, de l’énergie, des finances, de la gouvernance, de la santé et des petites et moyennes entreprises (PME). L’étude donne des recommandations sur le rôle que doivent jouer les États et ses partenaires dans le développement de l’écosystème, de l’innovation dans les TIC et la stimulation de cet impact. Ce rapport, intitulé : «L’impact de l’Internet en Afrique : créer les conditions nécessaires au succès et catalyser une croissance inclusive au Ghana, au Kenya, au Sénégal et au Nigeria», se base sur une étude réalisée auprès de plus de 1300 entreprises, dont près de 1000 PME, et des entretiens avec des experts au Ghana, au Kenya, au Sénégal et au Nigeria. C’est pourquoi, l’une des principales conclusions de cette étude demeure que les États africains doivent plus continuer à investir dans les infrastructures haut débit et améliorer l’environnement réglementaire pour réaliser un impact substantiel de l’Internet sur tous les secteurs de l’économie. Selon le Directeur Général du cabinet Dalberg, James Mwangi, le but est de créer un environnement adéquat pour saisir les potentiels avantages dégagés par l’utilisation d’Internet. L’étude souligne également que le principal défi pour les décideurs consiste à aligner leurs stratégies de développement sur les politiques des TIC, les politiques sectorielles mais aussi les politiques générales de l’environnement des affaires. A ce titre, note James Mwangi, les actions mises en œuvre par les pays de l’Afrique subsaharienne ont concouru à réduire l’écart entre la région et le reste du monde dans le domaine des TIC. Par ailleurs, dit-il, pour bâtir un réel développement sur les avancées remarquées dans le secteur des TIC, les décideurs doivent non seulement continuer à encourager les investissements dans les infrastructures de base d’Internet, mais également adopter certaines mesures qui stimuleront l’utilisation réelle d’Internet. Car, pour lui, le réel succès des actions entreprises dans ce secteur résultera d’une bonne combinaison entre l’accès à Internet et les actions de sensibilisation, mais également la définition de mesures attractives pour la mise en place des fondamentaux pour le développement du secteur. De plus, le rapport identifie le très grand potentiel d’économie de coûts que représente la transition des entreprises vers des systèmes basés sur Internet.

En matière de santé, le rapport indique que la formation à distance et le e-learning ont commencé à remédier à la pénurie de travailleurs de la santé qualifiés en Afrique subsaharienne. Au Kenya, le NHIF (National Health Insurance Fund) a réduit ses coûts administratifs de 60 % à 32 % grâce à l’automatisation du traitement des réclamations, l’accès à des données en temps réel et le suivi des paiements. En reproduisant ce modèle qui a fait ses preuves au Kenya, le personnel de santé travaillerait neuf fois plus vite au Sénégal.

Dans le domaine de l’agriculture, la transparence sur les prix qu’apporte l’accès à des informations en ligne permet d’améliorer la gestion de la chaîne d’approvisionnement et de disposer d’informations sur la météo et la croissance qui, au final, permettront de réduire les coûts et d’améliorer le revenu des agriculteurs. Autre illustration, le service Time2Market de Manobi au Sénégal, par exemple, aurait permis, selon Manobi, d’augmenter le revenu des producteurs de gomme de 40 à 50 % en instaurant une transparence des prix sur les marchés locaux et internationaux.

L'internet vecteur prioritaire des économies africaines

Tidjane Deme, Directeur de Google pour l’Afrique francophone de préciser : «Nous avons voulu contribuer à la réflexion en cours dans beaucoup de pays en proposant des recommandations concrètes que les gouvernements peuvent mettre en œuvre pour permettre de bénéficier d’Internet dans les secteurs prioritaires de l’économie». Cette étude devrait aider plusieurs décideurs de la région à mieux comprendre dans quelle mesure Internet peut les aider à booster leur économie, à rester compétitifs et à améliorer la vie de leurs concitoyens.