Article publié le 2013-06-12 par Par Alexandre Korbéogo Dossier
Dossier / Les grands rendez-vous / Les shows culturels à ne pas manquer [05-06/2013]
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Dans l’univers des grands rendez-vous ayant pignon sur rue, les manifestations culturelles occupent une place de choix. Que ce soient le Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO), le Marché des Arts et du Spectacle d’Abidjan (MASA) ou les Kora Awards, la dimension de la maturité culturelle se vit et se constate au quotidien. Découverte.

Le SIAO ou la vitrine de l’artisanat africain

Le Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO) a lieu tous les deux ans à Ouagadougou. Le SIAO est la plus grande manifestation artisanale du continent africain... Il réunit plus de 3000 artistes et artisans, plus de 1000 visiteurs professionnels, collectionneurs ou exportateurs d’objets d’art et des milliers de touristes. De nombreux débats et séminaires sur le thème de l’artisanat sont organisés en marge de l’exposition. L’objectif affiché de ces colloques est d’identifier des pistes pour favoriser la visibilité de l’artisanat africain. Des ateliers techniques sont également organisés pour faciliter l’appropriation de certaines techniques de travail par les artisans. Aller au SIAO, c’est aller à la rencontre du meilleur de l’artisanat africain. C’est également retrouver en un seul lieu, et dix jours durant, des produits d’artisanat de tous les secteurs d’activité. Les produits et secteurs d'activité représentés sont la sculpture sur bronze et sur bois, la maroquinerie, la vannerie, la peinture, le textile-confection, la broderie, la bijouterie, les instruments de musique africains, les objets de décoration, la ferronnerie, le tissage, le batik, la poterie-céramique, l'armurerie, le mobilier, l'artisanat de récupération l'art de la calebasse, l'artisanat de services, l'artisanat de production… Enfin, aller au SIAO, c’est participer à l’essor et à la promotion des acteurs d’un secteur d’activité qui participe à hauteur de 25% au PIB des pays africains.
Tous les deux ans, les années paires, la capitale du Burkina Faso se transforme en vitrine de l’artisanat africain. En 2006, le salon avait attiré trois milliers d’exposants venus de toute l’Afrique, des professionnels ou des collectionneurs débarqués des cinq continents, et 500 000 visiteurs amateurs au total. C’est dire l’attraction qu’exerce l’artisanat africain, dont on peut apprécier ici la richesse et la diversité.
Le salon de Ouagadougou se veut la vitrine du savoir faire des artisans burkinabé, mais aussi de toute l’Afrique. Exposition folklorique à ses débuts, elle est devenue la vitrine de l'art africain par excellence. Le SIAO a beaucoup évolué et s’adresse en priorité aux professionnels, aux exportateurs, voire aux collectionneurs qui viendront passer commande dans ce gigantesque marché artisanal. En parallèle, il permet aux artisans venus des quatre coins du continent de se rencontrer, d’échanger leurs techniques de fabrication ou d’en trouver de nouvelles, plus efficaces.

En 2012, 307 000 visiteurs pour 181,21 millions de FCFA de recettes d'entrée


La dernière édition du SIAO a été un succès total. Il en ressort que le SIAO a enregistré 32 pays participants, 3 384 artisans, 564 stands de 9 m2 pour 416 souscriptions.
A cela, s'ajoutent les 500 journalistes relevant de 104 organes de presse provenant de 9 pays et les 116 acheteurs et visiteurs professionnels venant de 23 pays. Selon le CGS, il y a eu également, 307 440 visiteurs, grand public, qui ont engendré 181 millions 212 mille francs CFA de recettes d'entrée.
En outre, le SIAO 2012, toujours de l'avis des premiers responsables, a permis 411 rencontres «Business to Business» ou «B to B» pour une valeur d'intentions de commande de 97 millions de F CFA. Quant au montant total des prix attribués aux lauréats, il s'élève à 27 millions de FCFA.

Le MASA

Le MASA a été officiellement créé lors de la deuxième Conférence des Ministres de la Culture des pays ayant le français en partage qui s’est tenue à Liège (Belgique) en 1990.
L’une des conclusions des travaux préparatoires de cette conférence était une crise des arts du spectacle en Afrique. En particulier le coût élevé des déplacements des artistes et de leurs productions, une méconnaissance des réseaux de diffusion du Nord et du Sud, des échanges d’information entre professionnels du Nord et du Sud, un déficit de qualification professionnelle des gestionnaires, producteurs et techniciens. Et, aussi, l’impossibilité d’accéder à des équipements sophistiqués et les problèmes de maintenance de ces équipements. Face à ce constat de crise, les ministres ont recommandé en 1990 la mise en place d’une politique globale d’appui aux arts du spectacle africain dans le cadre plus large d’une contribution au développement économique et socioculturel de l’Afrique.
Cette politique s’est articulée autour de trois axes, à savoir la structuration des organisations professionnelles, la production et la formation aux métiers du spectacle et la promotion et la diffusion des spectacles.
Le MASA est l’application directe et concrète de cette politique d’appui. Les objectifs du MASA, tels que formulés dans le plan d’action du Sommet des Chefs d’État à Chaillot (Nov.1991) et repris dans le texte organique du MASA (1998), sont d’être une vitrine internationale des productions des arts du spectacle, de contribuer au lancement de carrières artistiques pérennes, d’être un espace de formation, de rencontres et d’échanges pour les créateurs, les diffuseurs et les techniciens ; de contribuer à une insertion des artistes et de leurs productions dans les circuits de diffusion internationaux et de contribuer à la promotion du statut et des droits des artistes.
Le MASA comprend une activité principale composée de 3 volets, et trois activités complémentaires. Comme activités principales figurent en bonne place la tenue de la manifestation, un marché (ou MASA In) qui présente des spectacles aux diffuseurs des cinq continents, un lieu de rencontres et d’échanges entre professionnels du Nord et du Sud par l’organisation des forums professionnels et des tables rondes. Il existe aussi un festival (ou MASA Off) qui sert à animer les quartiers de la ville d’accueil et donner une visibilité aux troupes non sélectionnées pour le marché.

Des activités complémentaires

Les activités complémentaires se résument en un espace de formation pour les créateurs, les techniciens et pour les métiers du management et de la diffusion des spectacles, un centre de documentation sur les Arts Vivants Africains. Cette activité est parue dans le texte organique du MASA en 1998 et une aide à la création et à la diffusion qui est une activité qui reste entièrement à réaliser. Le MASA se tient tous les deux ans, années impaires, à Abidjan en Côte d’Ivoire.

Les KORA

Né en Afrique du Sud, l’événement culturel africain dénommé «Les Trophées KORA de la Musique Africaine» ou plus connu sous le nom de KORA - All Africa Music Awards s’est retrouvé pour la deuxième fois en Afrique de l’Ouest et plus précisément à Abidjan, en Côte d'Ivoire en 2012. Créée en 1994 par Ernest Coovi Adjovi, un homme d'affaires béninois, la cérémonie de récompenses des meilleurs artistes du Continent africain et de sa Diaspora, le KORA Awards, est l'événement culturel panafricain le plus suivi sur les télévisions du monde après la coupe du monde de football et les Jeux Olympiques.
Les KORA - All Africa Music Awards se sont déroulés pendant dix ans en Afrique du Sud avant d’émigrer vers d’autres régions du continent. Annoncés au Nigéria, puis à Ouagadougou au Burkina Faso – où s’est tenue la cuvée 2010 – l’édition 2012 s’est finalement tenue à Abidjan malgré quelques difficultés.


 

Historique du SIAO

Le SIAO est parti d'une exposition-vente de l'artisanat burkinabé organisée en novembre 1984 sous l'appellation "ARTISANAT 84" qui a mis en compétition les artisans de toutes les provinces du Burkina Faso et des produits de qualité variés. Il a permis de constater que les Burkinabés sont de grands consommateurs de produits de l'artisanat tant utilitaire que décoratif. Mais il a été surtout l'occasion de mesurer l'intérêt de nos invités européens et américains face à la variété et à la beauté des œuvres présentées.

Au lendemain de cette manifestation, les deux institutions (ONAC et Chambre de Commerce) ont formulé une recommandation tendant à faire de cette manifestation un marché africain de l'artisanat, un forum d'échange entre les artisans de plusieurs pays africains et des acheteurs professionnels d'origines diverses.

La première édition du SIAO s'est tenue du 20 au 27 février 1988

Depuis lors, la manifestation a connu un engouement sans cesse croissant de la part tant des artisans africains que des professionnels du monde entier qui trouvent en celle-ci des opportunités de contacts, de ventes, d'achats et d'affaires.