Article publié le 2013-01-16 par Par Thiam Jamil Sport
Le football dans les œuvres sociales - La Fondation Mbark Boussoufa assiste les enfants malades de l'hôpital UZ à Bruxelles [01/2013]
© maxime devaux

«Je dois beaucoup à la ville de Bruxelles qui m’a tout donné, et je voudrais bien rendre l'ascenseur», a tenu d’emblée à affirmer l'international marocain, Mbark Boussoufa, qui, à travers sa fondation, a effectué une visite le 14 décembre dernier aux enfants défavorisés, hospitalisés à cause de maladies chroniques à l'hôpital UZ de Jette à Bruxelles pour leur apporter un soutien financier et moral. Il s’est également rendu à l’Athénée Royal Serge Cruz à Molenbeek où il a été reçu par la Bourgmestre, Madame Françoise Schepmans.

Pendant plusieurs saisons, MBark Boussoufa fut la star d’Anderlecht et du football belge. Transféré dans le riche club russe de FK Anji Makhatchkala en Russie, l’international marocain donne sa pleine mesure et n’arrête plus de convaincre aux côtés des grands joueurs comme le Camerounais Samuel Eto'o, Lassana Diarra etc. Malgré la notoriété et la célébrité qu’il a eues dans le monde du football, Boussoufa n’a pas oublié les enfants défavorisés. Et c’est dans cette veine, et à travers sa Fondation qui porte son nom, créée en 2010, que MBark Boussoufa a effectué, le vendredi 14 décembre dernier, deux importantes visites dont l’une à l'hôpital Uz de Jette à Bruxelles et la seconde dans la plus grande école de la Communauté française, l’Athénée Royal Serge Cruz à Molenbeek. Son engagement dans les actions de soutien en faveur des jeunes, en particulier des enfants en difficulté, remonte à plusieurs années. Sur le choix de Bruxelles : «Je dois beaucoup à Bruxelles, je voudrais bien rendre l'ascenseur», a-t-il soutenu. Avec cet esprit, il n’a jamais hésité à offrir un peu de son temps aux enfants dans le besoin à Bruxelles et dans le pays d’origine de ses parents, le Maroc.

A l'hôpital UZ de Jette

Sur place, Boussoufa et son staff ont été accueillis par les professeurs Yvan Vandenplas, Michel Deneyer, pédiatres, et le service pédiatrie de l’hôpital. La visite guidée au niveau du service lui a permis de rencontrer les enfants malades et de discuter avec eux en présence des parents et des médecins traitants. Face aux difficultés pour les parents de subvenir aux frais médicaux, Boussoufa, par le biais de sa Fondation, s’est engagé à aider financièrement ces enfants malades défavorisés et hospitalisés. Certains de ces enfants sont victimes de maladies chroniques comme le cancer, une malformation. Au cours de cette visite, le sociétaire du club d’Anzhi a beaucoup parlé avec les enfants avant de leur offrir des ballons dédicacés. C’est pourquoi, le Pr Yvan Vandenplas a salué l'initiative de Mbark Boussoufa qui permet aux enfants et aux parents de se sentir assistés. La santé de base est bien couverte en Belgique, mais les frais supplémentaires en médicaments ou en transports sont souvent un problème dans les familles dont les revenus sont limités. Alors : "Assurer à un enfant malade un mode de vie normal, c'est difficile pour les familles pauvres. Elles n'ont souvent pas d'assurance hospitalisation, ce qui fait rapidement grimper la marge des frais non remboursés", a souligné Michel Deneyer, chef de clinique au service pédiatrie, conscient de la portée de la visite de Boussoufa et de sa Fondation. Selon un parent d’un enfant malade, il leur faut débourser plus de 1350 euros par mois pour pouvoir assurer les soins de l’enfant.

A l’école de Molenbeek

La deuxième visite de Mbark Boussoufa a eu lieu à l’Athénée Royal Serge Cruz à Molenbeek. Ici, il a été reçu par la nouvelle Bourgmestre de la Commune de Molenbeek, en l’occurrence Madame Françoise Schepmans, et par le personnel enseignant de l’école et un millier d’élèves qui ont acclamé et chanté le nom du footballeur : «Boussoufa», «Boussoufa», «Boussoufa», «Boussoufa». Après avoir joué au football avec les équipes de l’école, Mbark Boussoufa a transmis aux enfants des messages d’encouragement et de motivation dans le cadre de leurs études. Avec cette visite qui a honoré les autorités communales, une perspective de collaboration est envisagée entre la Commune de Molenbeek et la Fondation Boussoufa pour les futures activités sportives de la jeunesse dans l’espace communal.

Au Maroc

Dans son pays d’origine, Mbark Boussoufa a aussi aidé les enfants trisomiques d’une école de football qu’il a connus par le biais de son ami Khalil Abdellatif. L’international marocain a également apporté une assistance à des associations du pays qui s’occupent particulièrement des enfants. C’est pourquoi, en vue de formaliser toutes les œuvres caritatives qu’il a mises en place, il a créé cette Fondation afin de centraliser et de pérenniser ses actions. «J’ai décidé de créer la Fondation Boussoufa pour aider d’une manière structurelle et permanente ces enfants. Le but est de leur offrir les moyens nécessaires pour pratiquer leur passion qui est le football», a fait savoir le sociétaire du FK, Anji Makhatchkala. Son ambition, aujourd’hui, est d’étendre les actions de la Fondation au Maroc avec les mêmes objectifs de soutien en faveur des jeunes enfants. Ces initiatives humanitaires louables viennent renforcer la stature du footballeur Mbark Boussoufa qui, pourtant, se montre très modeste.

Mbark Boussoufa : «On va essayer d’aider le plus de monde»

Au sortir de la visite effectuée dans les chambres auprès des enfants malades, nous nous sommes entretenus avec Mbark Boussoufa. Dans cet entretien, il se dit fier de pouvoir apporter une aide aux enfants malades, loin des «clichés» médiatiques.
Propos recueillis par Jamil Thiam




Le nouvel Afrique (LNA) : Avec cette visite auprès des enfants, vous montrez que vous avez du cœur ?
Mbark Boussoufa (MB) : Oui, comme je le dis, la Belgique m’a beaucoup donné et malgré que je sois parti, je n’ai pas oublié que les gens ici sont gentils. Et que je dois faire aujourd’hui quelque chose pour les enfants et pour les gens qui sont malades. C’est pour cela que j’ai créé la Fondation Boussoufa et c’est pour cette raison que je suis là aujourd’hui à l'hôpital UZ.

LNA : Comment vous est venue l’idée de la fondation ?
MB : Il y a toujours des gens qui ont besoin d’aide. Que ce soit au Maroc où ici, j’ai toujours donné de ma poche. De fil en aiguille, on s’est dit pourquoi ne pas créer une Fondation et c’est ainsi que l’idée a commencé à germer, il y a quelque temps.

LNA : Ces derniers temps, l’image des footballeurs a été éclaboussée par des scandales. Quand on vous voit ici, parmi les enfants, comme une personne morale, cela fait plaisir quand même non ?
MB : Je crois que les gens font toujours des erreurs malgré qu’ils soient des footballeurs On est tous des humains. Fort heureusement, on peut aussi faire de bonnes actions. C’est cela l’essentiel.

LNA : Vous êtes quelqu’un de normal ?
MB : Je ne veux pas être un exemple, je fais cela parce que je suis comme cela.

LNA : La Fondation a des ramifications en Belgique. Vous allez aussi aider les enfants au Maroc ?
MB : Oui exactement, on va faire cela aussi. C’est notre première grande action d’envergure qu’on a commencée et j’espère que cela peut aller loin et qu’on pourra aider les gens partout.

LNA : Qu’est-ce que vous avez pensé lorsque vous avez vu les enfants dans les chambres ?
MB : Ce n’est pas facile. J’ai déjà fait cela avec Anderlecht, je connais un peu les hôpitaux comme l’hôpital Reine Fabiola. Mais, Rachid, mon Manager, et Mourad m’ont dit qu’à cet hôpital, il n’y avait pas encore beaucoup de gens venus pour aider les malades. Ils m’ont dit qu’il y avait aussi mes fans et j’ai dit que je venais ici pour changer les choses. Parce que, croyez-moi, je ne fais pas cela pour la presse. J’avais même demandé qu’on n’appelle pas la presse mais, bon, vous êtes tous là. Je veux juste faire de bonnes actions, c’est pourquoi je suis venu ici, je suis rentré dans les chambres pour passer du temps avec les enfants qui voulaient me voir. Quand je rentre dans une chambre et que je vois les sourires, cela fait du bien.

LNA : Vous donnez beaucoup de votre temps, de votre argent, vous pouvez également lancer un appel aux gens qui ont envie de vous aider peut-être ?
MB : Oui, nous lançons un appel aux gens qui sont prêts à nous accompagner. Mais, déjà, je commence avec mes propres moyens.

LNA : Avec vos copains footballeurs ?
MB : Oui, il y en a plein. J’ai déjà parlé avec eux et s’ils sont décidés à nous accompagner, c’est une bonne chose. On va essayer d’aider le plus de monde.