La mode en République démocratique du Congo se conjugue avec la Sape. Terme en vogue qui se définit comme la Société des ambianceurs et des personnes élégantes. En Afrique, la RD Congo compte parmi les pays ayant les plus grands et les plus beaux sapeurs.
On les a connus comme des grands sapeurs devant l’éternel. Les hommes et femmes de la République démocratique du Congo ont révélé à l’Afrique une nouvelle manière de s’habiller qui a contaminé l’Afrique des années 1980 à nos jours. Des grands noms tels que Niarcos, Papa Wemba, Djo Ballard ont fait les beaux jours de ce mouvement qui alliait l’élégance à l’effet gentleman. La mode vestimentaire se conjugue avec des pantalons qui tranchent d’avec le conventionnel pour s’inscrire dans le normal. L’on se familiarise avec des notions de «pantalon bas 40», «des tailles ceintures», etc. La Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes, ou SAPE, est créée. Elle est définie comme une mode vestimentaire populaire née après les indépendances du Congo-Brazzaville et du Congo-Kinshasa chez les jeunes et qui se situe dans la filiation du dandysme. Ses adeptes, appelés les sapeurs, s'habillent ainsi chez les grand couturiers, et pratiquent la sapelogie. Bien que ce soit un terme emprunté du français, il n'a étymologiquement plus rien à voir avec le sens qu'on lui connaît. Ce mouvement est proche du mouvement Boucantier et Farot en Côte d'Ivoire. Des types de sape vont se créer. Il existe deux formes de Sape. Le Sape de type «Complet» qui a un goût fort prononcé pour l'harmonie des couleurs/des marques et correspond à l'habillement du costume classique. Il est l'équivalent du Dandy à l'anglaise. Un Sapeur Complet obéit ainsi à la règle des 3, communément appelée la Trilogie. Pour ce qui est de l'autre forme de Sape, il s'agit de la "Sape Play Boy". C'est un mode d'habillement plus relax et qui ne privilégie pas le costume classique, jugé parfois trop occidental. C'est la Sape de type Jeans, short, chemises... de très grandes marques. Le Sapeur de Type Play Boy se veut objet d'art mobile... la RD Congo a intégré ces modèles de sape en les transformant à leur guise. Aujourd’hui, partout en Afrique, un Congolais est considéré comme un sapeur. Et, par ce geste, c’est l’Afrique qui gagne sur le plan de mode.
Qui a inventé la SAPE ?
L'inventeur du mot «SAPE», ce dandysme à l'africaine, serait Christian Loubaki dit enfant Mystère, homme à tout faire travaillant chez des aristocrates français dans le quartier huppé du seizième arrondissement à Paris, qui aurait observé ses patrons s'habiller et profité des vieux vêtements qu'ils lui offraient. Le mot serait parti d'une interprétation inconsciente ou incomprise de sa part. En 1975, employé par son patron pour essayer les tenues et mieux les apprécier, ce dernier lui aurait dit : "tel que tu t'es habillé, tu vas saper le moral de tes amis". Or Monsieur Christian Loubaki ne savait ni lire ni écrire, et, lors de son premier retour au Congo en 1976, pour ses vacances, pour se démarquer des autres vacanciers revenus de France, ce dernier leur disait qu'il était mieux sapé. Dans l'inconscience collective des jeunes et non-jeunes congolais, intellectuels ou pas, nous avons adopté le mot SAPE sans nous poser la question de savoir si le vocable SAPE était approprié ou non à la définition que monsieur Christian Loubaki se faisait du dandysme. En 1978, avec la complicité de Koffino Massamba, Christian Loubaki crée la première boutique La Saperie à Bacongo (le quartier par excellence de la sape au Congo).