Article publié le 2012-11-11 par Par Jamil Thiam Culture
Le Guinéen N’Faly Kouyaté, une star incontestée [11/2012]
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Deux fois nominé aux Grammy Awards, récompensé par un disque d’or et fondateur du groupe Dunyakan, (Voix du monde), N’Faly Kouyaté est devenu célèbre en tant que «Jimmy Hendrix de la kora».

Véritable porte-parole de la diversité, aussi bien musicale que culturelle, ce joueur de kora et de balafon compte parmi les plus grands artistes d’Afrique de l’Ouest. Il a, entre autres, joué pour la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques à Athènes en 2004 et lors de la remise d’un prix honorifique à la femme de Nelson Mandela en 2007. Issu d’une famille de griots très respectée, formé dans la plus grande rigueur des artistes traditionnels, il s’ouvre néanmoins très tôt aux courants de musiques les plus universelles (world music, rock, jazz...). Grâce au label de Peter Gabriel Real World, N’Faly est devenu membre à part entière du groupe composé de musiciens celtiques et africains Afro Celt Sound System, ce qui l’a rendu célèbre dans le monde entier. Avec sa fusion de mandingue traditionnel et de sons occidentaux modernes, N’Faly Kouyaté chamboule le monde de la musique ethnique et transgresse toutes les frontières, quelles qu’elles soient. Son projet Kora Strings est représentatif de cet état d’esprit et de cette énergie qui l’anime. Symbiose entre les instruments africains et les instruments occidentaux, le tout enveloppé de chants polyphoniques assurés par une chorale gospel, il propose de découvrir un espace où les cultures de différents continents se rapprochent par le biais d’une audacieuse mixité. N’Faly Kouyaté a le don d’«ambiancer» et possède un énorme charisme qui n’a d’égal que son professionnalisme. Et comme, en tant que griot, on peut entendre «conteur» mais aussi «sage», sa musique ne délivre que des messages d’amour et de paix. «Pourquoi la musique guinéenne n’est pas vue de par le monde, alors que bon nombres d’artistes de renommée internationale s’inspirent de la Guinée pour se ressourcer ?», s’interrogeait-il au mois de juillet lors d’une conférence de presse à Bruxelles. Pour revenir sur son parcours, N’Faly Kouyaté est né de la grande famille Konkoba de Siguiri. Il a commencé par être chauffeur de taxi avant de décrocher une bourse d’études musicales informatiques, qui, même si elle n’aboutira pas, lui a permis néanmoins de quitter la Guinée pour l’Angleterre. Là, il commencera à fréquenter les grandes écoles de musique moderne où il réussira à lier modernisme et traditionalisme. «Je profite de la modernité pour remorquer la tradition», a-t-il déclaré à notre reporter. A noter que la kora est un instrument traditionnel de la famille des harpes africaines. D'origine mandingue, elle serait née, dans sa forme traditionnelle actuelle, au Royaume du Gabou (Sud du Sénégal) vers le milieu du XIXe siècle, si l'on suit l'étude fouillée d’un chercheur sénégalais, M. Ousmane Sow-Huchard.