Article publié le 2012-09-15 par Par Innocent Traoré Dossier
Wangari Muta Maathai, prix Nobel de la paix - Hommage à une femme écologue [09/2012]
Wangari Maathai © Mark Garten / UN

Il y a des histoires qui naissent par le pur hasard dans l’Histoire de l’humanité. Dans le Kenya profond, en 1940, naissait une fille qui allait bouleverser le monde par ses farouches interventions contre la coupe du bois et pour la protection de l’environnement. Wangari Muta Maathai, la «tree woman» a été, durant son existence, la première femme africaine à recevoir le prix Nobel de la paix en 2004, pour son action pour l’écologie, la paix et la démocratie. Hommage à une militante forte de caractère.

Depuis 1977, aidée par des femmes, Wangari Muta Maathai a planté 30 millions d’arbres au Kenya pour prévenir l’érosion du sol, grâce au mouvement de la Ceinture verte. A 72 ans révolus (elle est née le 1er avril 1940), cette dame, à la forte corpulence, a imprégné de son aura le domaine de la protection des arbres, de la lutte pour la démocratie et la paix. Plusieurs fois emprisonnée, , depuis l’obtention de sa licence en biologie à la Mount St Scholastica College à Atchison, dans le Kansas, l’écologie est devenue l’affaire de Wangari Maathai. Dotée d’un regard franc, toujours souriante, elle s’est battue au quotidien aux côtés des femmes pour un monde plus vert où la protection de l’environnement doit être le credo de l’humanité. Ce n’est pas pour rien qu’à la grande surprise de l’Afrique, elle fut, en 2004, la première femme d’Afrique à obtenir le prix Nobel de la paix pour «sa contribution en faveur du développement durable, de la démocratie et de la paix». Pour paraphraser Arsène Wenger, le talent est souvent précoce, mais des difficultés peuvent freiner son expression. Cependant, il finit toujours par s’exprimer. A l’université comme dans la vie professionnelle et politique, le talent de cette dame s’est exprimé.

Un fort caractère sur une tête pleine

Dans sa vie estudiantine, cette kenyane, native de Ihithe village, a fait preuve d’un réalisme en gravissant tous les échelons jusqu’à être doyenne de la faculté de médecine vétérinaire à l’Université du Kenya. Mieux, pour faire passer ses idées, elle s’est engagée dans la politique en fondant le parti vert Mazingira. Membre du parlement kenyan depuis 2002, mère de 3 enfants avant son divorce en 1979, elle fut nommée par Mwai Kibaki en 2003 ministre-adjointe à l'Environnement, aux Ressources naturelles et à la faune sauvage en janvier 2003. Son goût prononcé pour les arbres, la protection de l’environnement lui ont valu le surnom de «tree woman», la femme des arbres. L’humanité a ce secret de doter des personnes d’un destin qui échappe à la compréhension humaine. Si Wangari Maathai a été ce qu’elle a été, c’est parce qu’elle a eu le courage d’affronter les adversités qui s’imposaient à sa conviction : la confiance dans le fait que les arbres peuvent sauver l’humanité contre les intempéries du climat. Elle est convaincue que l’humanité n’aura son salut que dans et par la protection de l’environnement. La preuve : de nombreuses distinctions ont honoré son combat pour un monde plus vert. L’héritage qu’elle veut laisser aux enfants d’Afrique, c’est semer des graines pour la paix et le développement durable. Car, elle est consciente que : «Nous plantons les graines de la paix, maintenant et pour le futur».

Récompenses

* Wangari Muta Maathai est récipiendaire du prix Nobel alternatif en 1984, «pour la conversion du débat écologique du Kenya en action de masse pour le reboisement.»
* 1991 : Prix Goldman pour l’environnement
* 1991 : Prix Afrique
* 1993 : Médaille Edingburg
* 2004 : Prix Petra Kelly
* 2004 : Prix Sophie
* Wangari Muta Maathai est récipiendaire du Prix Nobel de la paix en 2004, «pour sa contribution au développement durable, à la démocratie et à la paix»