Article publié le 2012-09-15 par Par Alain Traoré Dossier
Maroc - Le plus grand parc africain d’énergie éolienne fonctionnel [08/2012]
Parc à éoliennes, maroc © hiroo yamagata

Le Maroc veut faire de l’énergie éolienne l’une de ses principales sources de production d’énergie. Il s’est doté du plus grand parc africain d’énergie éolienne. D’une capacité de 140 MGW (mégawatt), ce parc a été dressé à Meloussa, à 34 kms au Nord de Tanger. Coût de la réalisation : 250 millions d’euros.

L’énergie éolienne prend une nouvelle dimension en Afrique. Energie à base de vent, elle est la clé de l’épanouissement énergétique pour les pays qui la détiennent. Le Maroc vient de s’illustrer de fort belle manière en érigeant à Meloussa, à 34 km de Tanger, le plus grand parc d’énergie éolienne de l’Afrique. Cet ouvrage produira 140 mégawatts avec 165 aérogénérateurs. 250 millions d’euros ont été mobilisés grâce à des partenaires techniques et financiers du pays. La banque espagnole Instituto Crédito Official est intervenue pour 100 millions d’euros. La banque allemande KFW a mis la main à la poche pour 50 millions d’euros et l’Office national marocain de l’eau a déboursé 20 millions d’euros. Et, ce n’est pas tout. La Banque Européenne d’Investissement (BEI) est venue en renfort avec un montant de 80 millions d’euros. Ces financements, à portée internationale, montrent tout l’intérêt que les bailleurs de fonds accordent à ce projet d’envergure. Le royaume chérifien montre de cette manière qu’il est possible d’oser inventer le futur à l’heure où le manque des ressources énergétiques donne le tournis aux économies du monde entier. Le Maroc est bien parti pour résoudre et accroître ses offres en énergies renouvelables. D’ici 2020, le projet permettra d’accroître de façon significative la part des énergies renouvelables. Cela rentre dans le cadre de la vision stratégique du Maroc qui entend diversifier son bouquet énergétique. Ainsi, le projet permettra au Maroc d’assurer 42% de sa production énergétique à raison de 14% par l’éolien, 14% par le solaire et 14% par l’hydraulique. Ce nouveau parc s’ajoute à celui de Koudia AL Baida (54 MW) inauguré en 2000 dans cette même région du Nord.

Des atouts considérables

L’énergie éolienne constitue un atout dans la lutte contre les délestages électriques. Mieux, un parc éolien offre des bénéfices énormes non seulement aux initiateurs, mais aussi aux bénéficiaires. Une centrale éolienne coûte environ 1 à 1,2 million d’euros par mégawatt de puissance installée. L’un des avantages réside dans le fait que le kilowatt/heure éolien est indépendant du coût du carburant dans la mesure où sa source d’énergie est un élément de la nature : le vent. Cet élément étant gratuit, le coût du kilowatt/heure éolien est appelé à diminuer dans les années à venir, grâce aux progrès scientifiques et technologiques dans le domaine. Le Maroc s’inscrit dans une vision futuriste. Ce pays montre qu’il suffit d’oser pour que le rêve devienne réalité. Cette réalité se conjugue avec des avantages liés à la création d’emplois directs et indirects. L’évolution du monde, avec la recrudescence et la forte demande énergétique, appelle les nations à créer des formes diverses et diversifiées de sources d’énergie. Dans ce domaine, il sied de s’inspirer des nations qui ont une expérience avérée. L’Allemagne est un exemple, en ce sens que ce pays a permis de faire de l’énergie éolienne l’une de ses principales sources de production d’énergie. Une énergie qui, produite en grande quantité, permet de suppléer les besoins des industries pouvant employer cette source d’énergie. En Afrique, de nombreux pays s’intéressent à cette forme d’énergie au vu des coûts élevés de production des autres formes d’énergie, notamment ceux de l’énergie nucléaire, des centrales thermiques qui ne sont pas souvent à la portée des bourses des pays en voie de développement. Il est clair que pour mettre en place cette forme d’énergie alimentée uniquement par le vent, il faut disposer de cet élément. En disposer de façon suffisante afin de permettre qu’il produise de l’énergie. Les météorologues sont capables d’identifier la nature de vent et la vitesse nécessaire pour engendrer l’énergie. Ils doivent être mis à contribution dans les pays à fort potentiel de vent. Le royaume chérifien est en train d’écrire une nouvelle page de son histoire. Il lui faut à présent ne pas confondre vitesse et précipitation, mais aller lentement et sûrement vers l’autonomie énergétique. Il en est capable.