Article publié le 2012-09-11 par Par Daouda Emile Ouedraogo Editorial
Une existence incontournable [07/2012]
...

Il existe des temps ou des moments à travers lesquels l’esprit de l’homme cherche à s’exercer. Ces moments ou ces instants déterminent notre vécu, notre être. En Afrique, nous aimons nous asseoir sous un manguier, un baobab, un tamarinier pour contempler à la St-Thomas, les voluptés et les échos du vent dans les branchages. Cette attitude de contemplation et de réflexion a abouti à la création de l’arbre à palabre. Cet arbre à palabre est le lieu par exemple d’échanges d’informations, de discussion sur les problèmes de la société dans laquelle on vit. Il est le canal de diffusion entre les générations présentes mais aussi, futures. Il est le média, le canal par excellence de liberté d’expression. Au XXIe siècle, les médias tendent à prendre le pas sur l’arbre à palabre. Les médias sont devenus incontournables dans la marche de nos sociétés. On écoute, on s’informe, on s’éduque, on se distrait grâce aux médias. Le pluralisme de l’information est une réalité sous nos tropiques. Ce pluralisme permet aujourd’hui à toutes les couches sociales qui le désirent d’avoir accès aux informations. L’art de dire, d’informer, de savoir pour comprendre, de comprendre pour faire savoir, fait de l’information le pouvoir. Généralement, détenir une information donne l’impression de détenir le pouvoir. Celui qui croit tout savoir, croit détenir le pouvoir. Les médias sont devenus le quatrième pouvoir ou y sont comparés. Dans sa communication intitulée «Médiacratie et démocratie», le Dr Seydou Dramé situe l’importance de l’information dans l’ancrage de la démocratie. «Dans ce sens, dit-il, les médias constituent, un mécanisme démocratique indispensable : la transmission de l’information permet à chacun de participer à la chose publique. D’autre part, les médias se sont eux aussi démocratisés au fur et à mesure que la démocratie progressait. Leur accès est devenu bon marché, aisé et équitable sur tout le territoire. Leur pluralisme aide aujourd’hui au fonctionnement de la démocratie, dont il est une condition essentielle : si les sources d’information sont nombreuses et variées, le citoyen a plus de chances de se faire une opinion éclairée.» En Afrique, les médias constituent une source vitale de construction de l’opinion publique. Partout, aux quatre coins du continent, dans les langues nationales comme étrangères, le citoyen peut et a accès à l’information. La radio dit, la télé montre et la presse écrite explique au quotidien les événements qui se déroulent dans la cité. On ne s’informe plus pour entendre, on s’informe maintenant pour donner une orientation à son vécu, à son existence. Cet art fait des médias les compagnons incontournables des citoyens. Si les médias n’existaient pas, il faudrait les créer. Le pluralisme de l’information, la capacité des individus à avoir accès aux réseaux sociaux ont développé et renforcé le sentiment que le monde est un village planétaire. Ce qui se passe à mille lieues traverse le temps et l’espace pour se retrouver sur Internet. Avec ce nouveau média, on ne peut plus faire de la rétention de l’information son sport favori.

Sous un autre angle, purement social et financier, les médias sont devenus de gros pourvoyeurs d’emplois. Il existe en Afrique des groupes de presse qui emploient des centaines de personnes. Toutes choses qui contribuent à résorber le chômage des jeunes. Mieux, les entreprises de presse favorisent le développement de stratégies capables d’orienter les politiques des gouvernements grâce aux différents analyses et sujets traités dans des reportages. La presse et les médias n’ont jamais été aussi bénéfiques pour l’existence des pauvres que maintenant. A ce propos, Jim Morrisson disait que «celui qui contrôle les médias, contrôle les esprits». Les médias ont leur place dans la société africaine, autant que la plante a besoin d’eau pour croître. C’est indéniable.