Article publié le 2011-12-15 par Par Mouhamadou Moustapha Thiam Focus Tchad
Forum à Bruxelles sur les opportunités d’affaires au Tchad - Un pays aux énormes potentialités [11/2012]
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En collaboration avec le magazine LeNouvelAfrique (LNA), les autorités tchadiennes, en partenariat avec la BECI, ont organisé un forum le 14 octobre dernier à Bruxelles. La rencontre qui était destinée à promouvoir les opportunités d’affaires vers le Tchad, a remporté un succès notable, rapportent les différents participants dont Jean-Philippe Mergen, Directeur du Département International de la BECI qui regroupe la Chambre de Commerce et d'Industrie de Bruxelles et l'Union des Entreprises Bruxelloises.

Dans le but de promouvoir les potentialités du Tchad, un forum a été organisé le 14 octobre à Bruxelles en présence de Son Excellence, Awad Sakine Ahmat, Ambassadeur du Tchad en Belgique, M. Souradj Koulamallah, président de la Chambre de Commerce du Tchad, Jean-Philippe Mergen, Directeur du Département International de la BECI regroupant la Chambre de Commerce et d'Industrie de Bruxelles et l'Union des Entreprises de Bruxelles. Plus de 80 représentants des sociétés belges ont aussi répondu à l’invitation à cet important forum belgo-tchadien. En effet, les principaux thèmes développés étaient axés sur la présentation de l’environnement économique au Tchad, les récentes réformes économiques et les projets prioritaires notamment dans le domaine des infrastructures. En un mot, le forum a été l’occasion de discuter des grandes opportunités d’affaires et d’investissement au Tchad. À l’ouverture, Jean- Philippe Mergen s’est dit engagé, au côté des sociétés belges, à partager un cadre d’affaires avec les sociétés tchadiennes. Prenant la parole, l’Ambassadeur du Tchad à Bruxelles, Awad Sakine Ahmat, a salué la tenue de ce forum qui devrait, selon lui, déboucher sur de réelles perspectives d’investissement dans le pays. Pour lui, cette rencontre constitue un tournant dans les relations commerciales entre la Belgique et le Tchad. Quant à M. Souradj Koulamallah, Président de la Chambre de Commerce, d’Industrie, d’Agriculture, des Mines et d’Artisanat (CCIAMA), il a fait une présentation concise du Tchad devant les représentants des sociétés belges présentes. Il a présenté l’économie tchadienne comme reposant principalement sur le secteur primaire qui couvre trois grands domaines importants: l’agriculture, l’élevage et la pêche. Ces domaines économiques emploient plus de la moitié de la population puisque environ 11 millions de personnes en vivent . Mais, l’agriculture, l’élevage et la pêche y sont encore pratiqués de façon traditionnelle. Quant au secteur secondaire qui touche le secteur industriel, il n’est constitué que d’une dizaine de grandes entreprises telles que la CST, l’Huilerie, la raffinerie de Ndjamena, la Cotontchad, la SNE, la société textile et de filatures du Tchad, la société de montage de tracteurs, la société des jus de fruits, les abattoirs modernes… et de plusieurs PME actives dans les huileries, les boulangeries, la transformation des produits agricoles (mil, riz, maïs…). Au niveau du secteur tertiaire, on retrouve les banques, certaines sociétés, les agences de voyage, les hôtels, les bureaux d’études, les architectes, les services pétroliers, les assurances, les transporteurs, le gardiennage, etc.

Les produits exportés

Ils concernent le coton, les bovins et caprins sur pieds, l’arachide, la gomme arabique, le beurre de karité, le sésame, les cuirs et peaux, les viandes de bovins et caprins, les produits artisanaux et le pétrole.

Les produits importés

Entrent dans cette catégorie les véhicules, les ordinateurs, les tabacs, le ciment, la farine de blé, le riz, les produits pharmaceutiques, le carburant et les lubrifiants en général, la papeterie, le bois, le fer, les conserves, etc.

Contraintes et Opportunités

Au niveau des difficultés, on remarque que le Tchad est un pays enclavé dont les coûts logistiques restent élevés ce qui entraîne une étroitesse du marché intérieur et le développement insuffisant d’un marché régional. Le secteur industriel, artisanal et de services est encore embryonnaire dans le pays. De même, le commerce extérieur demeure tributaire d’un nombre limité de produits d’exportation. En outre, il y a insuffisance des ressources humaines et les pratiques administratives restent encore, selon le président de la CIAMA.
Sur le plan des opportunités, ce pays de 11, 1 millions d’habitants, selon le recensement général de la population 2010, n’est pas dépourvu d’atouts. En effet, le potentiel sylvoagro- pastoral est important et le pays dispose de réserves pétrolières, minières en grande partie encore inexploitées. Les ressources hydrauliques sont également considérables permettant des aménagements hydro-agricoles importants. De plus, les sites touristiques du pays sont célèbres et son patrimoine artistique et culturel est varié. Par ailleurs, le Tchad dispose d’une Raffinerie, d’une Cimenterie, de Sociétés de distribution des produits pétroliers, de Société d’enfutage et de distribution de gaz, de Carrières et mines et d’exploitations pétrolières et gazières. En effet, le secteur pétrolier demeure principalement le moteur de la croissance depuis 2003. Les investissements pétroliers sont les facteurs principaux qui expliquent l’accélération de la croissance depuis le début des années 2000. Après deux ans de stagnation en 1999-2000, le taux de croissance du PIB a atteint près de 10% en 2001-2002, puis une moyenne annuelle d’environ 24% en 2003-2004. Le secteur formel, quant à lui, repose sur de grandes entreprises et multinationales telles que les banques et assurances, les sociétés de téléphonie mobile, les sociétés étatiques y compris les grandes entreprises privées de droit tchadien qui jouent un rôle décisif dans le processus de croissance.

Climat des affaires

Le climat des affaires au Tchad est favorisé par la création du Centre de Formalités des Entreprises (CFE), d’une Agence Nationale des Investissements et des Exportations (ANIE) et d’un guichet Unique.

Les missions de la CCIAMA

La Chambre de Commerce d’Industrie, d’Agriculture, des Mines et d’Artisanat (CCIAMA) est un établissement public à caractère administratif doté de la personnalité civile et de l’autonomie financière. Elle est créée par la loi N° 26/PR/94 dont le siège est fixé à N’Djaména avec des délégations à Abéché, Bol, Moundou, Sarh, Bongor, Doba, Koumra, Pala, Kélo et Massaguet. Ses missions principales sont la défense des intérêts commerciaux, industriels, agricoles, miniers et artisanaux du Tchad. Elle joue le rôle d’interface entre les pouvoirs publics et le secteur privé. Elle suggère également les moyens d’accroitre la prospérité des différentes formes d’activité économique et notamment du commerce, de l’industrie, de l’agriculture et de l’élevage, des mines et l’artisanat. Il entre également dans les attributions de la CCIAMA de donner aux pouvoirs les avis et renseignements qui lui sont demandés sur les questions commerciales, industrielles, agro-pastorales, minières, artisanales et fiscales et sur les questions de main-d’oeuvre et de la réglementation du travail. La Chambre de Commerce, d’Industrie, d’Agriculture, des Mines et d’Artisanat, via son Centre de Développement des Entreprises (CDE), a signé, en mars 2006, un partenariat avec Esso pour être aidée dans la réalisation de son nouveau programme.
Les partenaires commerciaux du Tchad sont la France, l’Allemagne, les Etats-Unis, l’Italie, la Chine, la Belgique, le Nigeria, l’Angleterre, les Pays-Bas, les Émirats arabes Unis, l’Inde, la Libye, le Portugal, le Soudan, la RCA, le Cameroun, le Sénégal, le Benin, le Mali et le Togo.

Ont aussi participé au forum :

Pierre Kompany,
Echevin à Ganshoren
Grande figure africaine en Belgique, Pierre Kompany, Echevin des travaux publics, de la mobilité, de l'environnement et de la propreté publique de la commune de Ganshoren à Bruxelles a tenu à marquer sa présence au forum consacré au Tchad. Sa participation se justifie par sa volonté, en tant de que leader d’opinion, d’accompagner cette noble initiative qui devrait offrir des ouvertures pour un partenariat économique viable entre un pays africain, le Tchad, et des sociétés belges. Ainsi, il a encouragé les initiateurs de cette rencontre à continuer de travailler dans cette dynamique qui pourrait permettre de contribuer à l’émergence économique des pays d’Afrique.

Atahir Haroun,
Représentant de la Chambre de Commerce du Tchad
Un des principaux initiateurs de ce forum à Bruxelles sur les opportunités d’affaires au Tchad, Monsieur Atahir Haroun, s’est dit satisfait à la fin de la rencontre. Pour lui, ce forum du 14 octobre en présence de Son Excellence, Awad Sakine Ahmat, Ambassadeur du Tchad en Belgique, M. Souradj Koulamallah, Président de la Chambre de Commerce du Tchad, Jean-Philippe Mergen, Directeur du Département International de la BECI, a été un succès évident. Toujours, selon Atahir Haroun, les perspectives sont énormes pour le Tchad au vu de la participation des entreprises belges à ce premier forum. C’est pourquoi, en tant que représentant de la Chambre de Commerce du Tchad au Benelux, il continuera de chercher et de développer des partenariats, de tous bords, pour enrichir le secteur économique de son pays.

Abdel Bouyerdane,
Directeur de la société dmd
Directeur de la société dmd, spécialisée dans l’import-export, ce Marocain d’origine reste attaché aux valeurs d’échanges et de partenariat économique. C’est la raison pour laquelle il a assisté à cette rencontre qui, selon lui, a permis aux entreprises belges de mieux appréhender les réalités économiques tchadiennes. « Je suis fier de ce que j’ai vu à ce forum. Mon entreprise est établie en Allemagne et en Belgique. Mais d’ici peu, nous essayerons de voir les potentialités qui se trouvent au Maroc et au Tchad », laisse-t-il entendre.