Article publié le 2011-05-22 par Entretien realisé par Hilaire Hubert (HH) Culture
HA ANH VU NGUYEN LA... STAR DU VIETNAM - "Le nouvelAfrique" est allé au Vietnam pour présenter la star n°1 locale. [04/2011]
Ha Anh Vu Nguyen - Style Magazine - Vietnam 2001 © Tuan Nguyen / IN MODE 2011

1. Bonjour Madame Ha Anh, vous êtes la star n°1 au Vietnam. De quelle région du Vietnam venez-vous?

Je suis née et ai grandi dans cette magnifique et poétique Hanoi. Mes grands-parents sont écrivains, mon père est dans l'industrie du film et ma mère est journaliste. C'est pourquoi j'apprécie plus que tout la culture profonde de Hanoi, la capitale du Vietnam.

2. Pourriez-vous nous décrire un peu votre vie quand vous étiez étudiante à Londres? Comment appréhendiez-vous la culture en Angleterre?

A 17ans, j'ai gagné une bourse pour aller étudier en Angleterre. C'était la première fois que je quittais le Vietnam, mais c'était aussi la première de toute une série de voyages par la suite! J'ai passé deux ans dans une école préparatoire, puis suis allée à l'Université pour suivre des études de commerce. Après, j'ai passé un an à m'entraîner à chanter à l'Académie Britannique de Musique. Je voulais tout étudier et prendre part à une culture qui m'excitait, jusqu'à ce que l'on me propose d'être mannequin à Londres.

3. Quand avez-vous commencé votre carrière comme modèle, avant ou après que vous ayez été en Angleterre?

Je pense avoir été découverte très jeune par mon père. Il a pris beaucoup de photos de moi et j'ai pris l'habitude de poser devant un appareil photo patiemment, pendant que tous mes autres cousins jouaient à des jeux d'enfants. Je pense que c'est venu très naturellement d'avoir ma première couverture de magazine à 14 ans et de commencer les défilés à 15ans. J'ai reçu beaucoup d'éloges du public, pourtant je n'ai jamais imaginé que je deviendrais mannequin professionnel jusqu'à ce que je sois découverte à Londres et que je gagne un spectacle appelé "le visage de l'Asie" suivi par un concours de modèles. A partir de là, le voyage en tant que mannequin m'a emmenée vers tant de capitales de la mode comme Paris, New-York, Hong Kong, Shanghai.....Et bien d'autres cités exotiques dans le monde. Cela semble tellement irréel parfois quand je pense à tout ce trajet et la perspective de là où cela m'emmène.....

4. On dit que vous créez votre propre destin. Est-ce que cette aptitude a été engendrée par votre père, qui travaille dans l'industrie cinématographique?

Je pense que c'est parceque j'ai été élevée dans une famille avec un très grand "background" créatif. J'ai appris à jouer du piano à 6 ans, encouragée à écrire des petites histoires et des poèmes au moment où j'ai appris à écrire. On m'a emmenée sur les tournages de films, j'ai regardé des films avec mon père en l'écoutant analyser la réalisation du film; l'esprit photographique et cinématographique m'ont aidée à "visionner" une image parfaitement bien. Ma mère travaille dans les média, et cela m'a aidée à développer une connection et une relation naturelles avec tout type de media.

Assez bizarrement, aujourd'hui je suis devenue un modèle en transition pour devenir une chanteuse, présentatrice pour le prochain top model vietnamien et en chemin pour écrire mon premier livre....C'est comme si toute la créativité embrassait toute ma carrière!

5. Quand vous êtes-vous intéressée à la mode pour la première fois? Qu'est-ce qui vous a décidée à devenir modèle?

J'ai toujours été habillée très fashion par mes parents mais j'ai aussi régulièrement versé quelques larmes quand mon père faisait de moi un modèle parce que cela durait trop longtemps! Je ne sais pas ce qui m'a décidée à devenir modèle, ce n'était pas être et paraître magnifique mais plutôt l'opportunité de voir le monde et le "buzz" d'être "en mouvement". J'aime aussi les possibilités de rencontres et travailler chaque jour avec différentes personnalités créatives

6. Après de durs temps pour le Vietnam, tout semble différent maintenant. Aujourd'hui, le TDC du Vietnam s'élève à 7,5% et le peuple vietnamien devient plus dynamique et axé sur l'économie. Pensez-vous que l'industrie de la mode va se développer de la même manière?

Oui, certainement. C'est très excitant d'être celle qui a été utilisée par l'industrie de la mode en développement et d'assister ici au développement de l'industrie au Vietnam mais également d'en être partie intégrante!

Les gens au Vietnam sont très positifs et ils aiment les belles choses. Et c'est pourquoi la mode va se développer très sérieusement!

7. Le Vietnam va sans doute devenir l'une des régions les plus importantes de l'Asie du Sud- Est.De nombreuses et fameuses marques et compagnies de publicité font déjà du business ici. Pensez-vous que ce pourrait être un marché prometteur pour des photos pour éditoriaux, mode et publicité pour des mannequins? Pourrait-ce tout autant être profitable pour votre pays?

Oui, bien sûr! Plus nombreuses sont les sociétés qui viennent ici, plus les investissements sont nombreux, plus le développement du pays est possible.Les Vietnamiens sont très talentueux et créatifs, et je nous sais capables de grande production de mode. J'ai été très surprise quand je suis revenue au pays. En plus, il y a quelques artistes internationaux créatifs qui sont venus au Vietnam et qui se sont impliqués à long terme pour aider à élever les standards et la qualité du travail de création ici.

Des gens comme le directeur de création parisien Henri Hubert, qui est arrivé au Vietnam il y a 9 ans : voilà un exemple criant d'artistes-pionniers au Vietnam. Nous apprécions énormément des gens comme lui ici!

8. Ne pensez-vous pas qu'il est temps de mettre en place une structure globale dans votre industrie de la mode?

Oui, absolument! Tous les talents sont ici, donc nous ne manquons que d'une réelle structure, et de quelques leaders. J'espère être l'un d'entre eux un jour.

9. Les mannequins chinois et japonais sont bien placés sur la scène internationale du marché de la mode. Quand pourrons-nous voir des mannequins vietnamiens sur le podium international et sur les couvertures de magazines internationaux? Pourquoi n'en avons-nous jamais vu que deux jusqu'à présent (vous y compris)?

Ils sont aidés par une économie forte, ils ont des habitudes de voyage, vivent indépendants. Les mannequins vietnamiens ont un gros potentiel, ils ont juste besoin d'apprendre à vivre indépendamment et de mieux comprendre la structure du marché global de la mode. Je pense qu'ils pourraient voyager s'ils en avaient l'entraînement et l'opportunité. C'est pourquoi je voudrais ouvrir une académie de modèles pour entraîner de jeunes filles aux standards internationaux qui leur donneront assez de capacités et de confiance pour travailler partout dans le monde.

J'ai été heureuse d'être exposée naturellement à ce monde. Mais aussi, j'étais très déterminée à apprendre et penser en-dehors des sentiers battus.

10. Vous êtes mannequin, MC, et chanteuse. Comment pouvez-vous lier tout cela et faire tant de choses à la fois?

Quand vous vivez un tas de passions, tout bouge autour de vous, y compris le temps!

11. Un certain nombre de designers voudraient travailler avec vous. Mais officiellement, vous êtes habillée par Gosto. Quand avez-vous entamé cette collaboration? Etes-vous liée par un contrat spécifique?

Je dirais qu'avec Gosto, c'est comme si nous avions un contrat émotionnel. C'est une marque vietnamienne avec des standards de qualité et de style très élevés. Ils aiment l'innovation et désirent passionnément montrer le Vietnam au Monde et amener le Monde au Vietnam. J'ai la même philosophie de vie et de travail, et je les ai donc toujours aidés de tout mon coeur.

12. Pourquoi avoir choisi Gosto?

Cela s'est produit quand je suis revenue visiter le pays la première fois, et j'ai été invitée à shooter à Sapa, magnifique région montagneuse du nord du Vietnam. Avec Gosto en fournisseur de marque et accessoires fashion j'ai aimé chaque minute de cette merveilleuse mise en scène. J'ai réalisé à quel point j'aimais mon pays, mon peuple et à quel point j'étais fière de faire partie intégrante de ce nouveau Vietnam. A partir de là, j'ai voyagé et shooté partout au Vietnam avec la marque. Cela m'a ouvert les yeux sur un tas de scènes magnifiques, des gens, des plats et des coutumes de mon pays que je ne connaissais pas avant.

13. Nous savons que vous avez donné de votre temps et vos efforts pour aider les enfants de la rue. Est-ce pour cela que vous êtes ambassadrice de l'Unicef?

Je me suis toujours passionnée pour la cause des enfants depuis que j'ai été étudiante en Angleterre. En aoùt 2008, j'ai officiellement été nommée"ambassadrice de bon vouloir" d'Unicef Vietnam, ce qui est un honneur suprême. Je pense que j'ai été nommée parce que j'ai une grande influence, par ma passion et mon implication et en tant que modèle, sur la jeune génération. Etant de la jeune génération moimême, je comprends leurs espoirs, leurs rêves et pourquoi ils sont debout.

14. Quelle est votre mission au sein de l'Unicef?

Développer la conscience du peuple vietnamien par rapport à différents thèmes-clefs pour lesquels l'Unicef et le gouvernement vietnamien se sont sérieusement mobilisés, comme l'alimentation au sein du nouveau-né, se battre contre la discrimination à l'encontre des enfants victimes du Sida dans la société, la sécurité des enfants en vantant l'usage des casques....

15. Comment se fait l'organisation de l'Unicef au Vietnam? Avez-vous une quelconque influence en-dehors du Vietnam?

L'Unicef est un partenaire sérieux et de longue date du peuple et du gouvernement vietnamiens. J'étais consciente de son travail déjà quand j'étais une enfant. L'Unicef a aidé à élever les standards de sécurité et de qualité de vie de millions d'enfants au Vietnam surtout quand le Vietnam a connu des temps difficiles. Maintenant, le pays s'apprête à affronter d'autres obstacles suite aux changements économiques et sociaux.

L'égalité signifie que l'on doit être observé et promu.....J'espère qu'avec les campagnes de cette année, nous arriverons à inculquer des messages forts au peuple vietnamien et que nous arriverons à avoir un impact certain. Alors, espérons-le, je pourrais être capable de mieux participer à ma mission internationale. J'adorerais être la voix qui emmène le Vietnam vers ses amis internationaux.

16. A part l'Unicef, avec quelle autre association travaillez-vous?

Avant l'Unicef, j'ai collaboré avec Orange, qui travaille à aider les victimes de l'agent orange, par l'opération "sourire" pour aider les enfants nés avec les lèvres collées.

17. Je sais que vous préparez quelque chose. Voudriez-vous en parler?

Un groupe créatif, appelé "Inmode", une carrière de chanteuse, peut-être accueillir la saison prochaine le prochain top-model vietnamien, un magazine on-line, un livre, des campagnes pour l'Unicef et, je l'espère, lancer une école de mannequins.... Pas assez de temps et je voudrais réaliser tant de choses!

Merci Mademoiselle HA ANH VU NGUYEN de la part du Nouvel Afrique de m’avoir recu a HCMCity pour cette interview et pour votre bonte de Coeur…



HA ANH VU e-mail : haanh.vu@gmail.com
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